CR 1 et 2 Juillet à la Châtre...

Juanita
4 juillet 2006 à 20:04

J’avais dit que je le ferai…je l’ai fait !!!!!
Pourtant il nous avait bien semblé que nous n’allions point y arriver : la veille de notre départ nous avons dû démonter entièrement mon svs de route, celui de piste étant forfait pour cause de direction HS. 5km après notre départ une sangle tenant l’avant du svs se desserre et nous garantit de bonnes crises de stress à chaque virage et bosse Soudainement après avoir retendu toutes les sangles nous nous rendons compte que nous avons oublié la carte, pour nous diriger, à la maison Retour donc à la case départ Puis, sur l’autoroute vers Brive, avant de retrouver Laloch et sa moitié, la voiture décide de se mettre au chômage nous laissant comme deux pignons en bord de touche Lubie fort heureusement que passagère, la voiture repart et nous parvenons à rejoindre nos hôtes qui, avec une gentillesse remarquable, nous accueillent et nous remontent le moral notamment grâce à leurs fameuses frites camembert
Laloch se rendant à une course d’endurance à Issoire, tôt le matin, nous partons ensemble récupérer les motos… Derniers kilomètres avant le circuit de la Châtre dans l’Indre, dans nos têtes fusent les interrogations.

Arrivés sur les lieux, un petit coup de fil est nécessaire pour débusquer le mystérieux et espiègle Trackfighter. Au loin je vois alors un homme (grenouille ???) assez grand entièrement vêtu d’une combi jaune et noire. L’accueil est chaleureux, il nous a même gardé une place ! Les présentations faites, il est temps de passer aux choses sérieuses. Une fois les motos descendues de la remorque non sans mal, nous filons vers le point de contrôle.
Premières vérifications administratives qui me permettent par la même occasion de faire connaissance avec l’organisateur de la journée : Did ZX6R. Après quelques mots, me voici gommette en main. Je colle avec fierté et angoisse ma première pastille bleue «débutant » sur la bulle de mon svs en priant que cette couleur ne devienne point celle de ma peau à la fin du week end.

Pendant que les experts puis les confirmés effectuent leur premiers tours, nous nous préparons non sans stress. Il fait déjà très chaud et en moins de 5 minutes je commence à fondre dans mon équipement.
10 minutes avant le départ, nous sommes convoqués pour un briefing où sont énoncées les consignes de sécurité. La couleur des drapeaux, la conduite à adopter en général sur piste nous sont clairement exposées, rien n’est laissé au hazard. Moment de légère inquiétude quand il nous est précisé que si nous nous sortons dans les deux virages qui suivent la ligne droite nous devrons nous coucher du fait du manque de dégagement et de la présence d’un mur de pneus dissuassif.

Enfin le grand moment arrive. Contact, moteur en chauffe, esprit en ébullition. Je me demande ce que je fais là…Je vois le regard complice et amusé de Track notre professeur attitré. Un petit encouragement de sa part et j’enfourche mon svs. Impression assez mitigée je trouve qu’avec la coque arrière il est très bas et d’autre part il me semble que mon pantalon est trop serré . Peu importe Track passe devant, je lui emboîte le pas suivie de Loco. Nous partons en petits paquets encadrés par des « experts ». J’ai le c½ur qui bat à tout rompre, mais étrangement plus aucune question ne traverse mon esprit. Entrée en piste 1ere/2nde premiers virages….je suis Track essayant d’observer avec attention ses trajectoires. Les 3 premiers tours me seront nécessaires pour me mettre en jambe. Loco, quant à lui, a décidé d’anticiper et d’ouvrir déjà un peu plus grand. Alors que je suis Track, les premiers dépassements entre débutants interviennent. Tant bien que mal j’essaie de rester autant que possible derrière mon maître. Je m’accroche à lui telle une naufragée à une bouée. Certains dépassements me surprennent. J’ai tendance à me crisper lorsque certains me passent d’un peu trop prêt à mon goût. Je me surprends même à regarder derrière moi ou à chercher , comme sur route, quelques obstacles. Cependant je finis par me faire aux dépassements et à ne regarder que devant moi. La fin de la première session arrive vite, trop vite. Complètement absorbée par les trajectoires je n’ai pas déhanché, ni passé mes vitesses à la volée et encore moins mis un coup de gaz au retrogradage.
Toutefois, c’est avec le sourire que je pose le pied à terre…cela semble une belle promesse de bonheur.
Lors des deux sessions de la matinée j’essaie avant tout de travailler mon déhanché…Rien à faire je suis aussi à l’aise qu’une espadrille, aussi souple qu’un bout de bois. Dans la seule ligne droite du circuit, je travaille le freinage précédent la courbe et tente mon premier double débrayage…c’est pas gagné j’arrive pas à synchroniser mes mouvements…A croire que j’ai 2 mains gauches

La pause déjeuner est la bienvenue.Elle nous sert de débriefing. Track nous conseille ; évoque les défauts que nous allons devoir corriger ; les éléments qu’il faudra travailler. C’est le moment idéal pour tester le déhanché sur la moto béquillée, ce qui m’éclairera beaucoup sur la position finalement à prendre. Je ne suis pas très contente de moi et je commence à me fixer quelques objectifs à atteindre pour la journée : déhancher autant que possible et passer les vitesse à la volée correctement. Je laisse dans un coin de ma tête le double débrayage étant donné que je tourne comme une assiette.

Sessions de l’après midi.
Sur les 4 prévues, finalement je n’en ferai que 2. Je décide de sauter la première : la chaleur écrasante me tape sur le crâne et je ne me sens pas de remonter tout de suite sur mon destrier. J’en profite pour observer les confirmés, les experts et Loco dans leurs ½uvres. Je grimpe même dans la tour de contrôle pour m’imprégner des trajectoires de Track le guerrier que j’observe avec attention.
2eme session, cette fois-ci j’y vais. Fabuleux !! après 2 tours je me sens mieux…Je me concentre sur les trajectoires et commence à esquisser de timides déhanché. La sensation me parait amusante par contre ça me tire de partout. Je commence à légèrement accélérer (c'est-à-dire à ne plus être trop à l’arrêt ). Le passage des vitesses à la volée se fait sans soucis…Je commence à esquisser un sourire sous mon casque même si tout le monde me dépasse et Loco me colle presque 3 tours
3eme session : je déhanche un peu plus, mais je n’arrive toujours pas à adopter la position montrée le midi par Track…Je travaille mes freinages essayant de les retarder et de jouer sur le coup de gaz anti-drible. Un coup oui, un coup non je ne suis pas très douée. Pourtant je commence franchement à m’amuser. Il me semble que je prends davantage d’angle quand, dans la courbe gauche menant à la ligne droite, je me fais ma première vraie frayeur. Je déhanche comme une patate, sors mon postérieur, mais qu'à moitié car je n'ose pas encore. Puis sait-on jamais si la moto décidait de faire la route seule... Je sors aussi ma tête, positionne mes bras, essaie d’ouvrir le genou et là en pleine prise d’angle j’entends un frottement… .Hum 1ere réaction : « ouahhhhhhhhh je touche » - 2eme : « mais qu’est ce que je touche puisque la moto n’est pas assez penchée pour que cela soit mon calle-pied »…
Dans la ligne droite je veux passer mes vitesses à la volée, mais mon sélecteur semble introuvable ou bloqué …Courbe gauche et passage critique du circuit : « je ne peux plus rétrograder, ça coince ». Du coup, j’improvise et fais toute la partie lente sur le même rapport …Heureusement le petit twin pardonne beaucoup !! Impossible de rétrograder ou de monter les rapports…du pied je cherche le sélecteur jusqu’à en avoir mal au genou. Etant de nature plus que calme, évidemment je me mets subitement à stresser. Arrêt au stand obligé !
Résultat, le sélecteur s’est desserré . Sa position le reléguant un étage plus bas que le cale-pied c’est lui que j’ai fait frotter dans la courbe :- / je suis prête tel un Gibernau furax à jeter mes gants et à crier au sabotage tandis que les mécanos s’affèrent autour de la belle En clair je suis tellement surprise que j’en reste figée !
D’un coup je me sens pas bien : la chaleur, la peur, le stress…je me sens comme dans du coton, le c½ur prêt à se décrocher, les mains toutes tremblantes. Track remonte un sélecteur de rechange qu’on avait amené…je l’aide timidement. Il a la gentillesse de me le régler aux petits oignons rien que pour moi. J’arrête là la journée j’en peux plus. Je suis allée au bout de moi-même.

La soirée se déroulera dans une ambiance conviviale ponctuée des cris de joie des supporters des bleus présents parmi nous. Nous faisons plus amples connaissances avec Track, Agnès sa compagne et Mickey. Le repos est bien mérité surtout que demain nous attend encore une dure journée.

Session du matin après un petit déjeuner sympathiquement organisé ; nous ouvrons le bal : nouvelle version du bal des débutants
Loco s’éclate tournant de plus en plus vite et fluidement. Je reprends mes marques avec mon nouveau sélecteur. Qu’il est agréable d’avoir des rapports qui passent sans soucis . Je remarque que petit à petit le déhanché sans être « top » se fait plus facilement. Je prends plaisir à enchainer les courbes. Didier vient alors me guider dans les trajectoires. Ouvrant plus la trajectoire il a une autre façon de piloter que Track…Je le suis avec plaisir, puis passe devant lui pour qu’il corrige mes défauts (pas assez extrême, pas assez déhanchée…
Les sessions se suivent et je me sens de plus en plus à l’aise même si je me cantonne à la position de moto balai. Caroline, la fille de Didier, que j’ai longuement observée, et dont le style est très propre et esthétique, vient me guider à son tour. Ce n'est que pur bonheur. Avec les moyens du bord je tente de la suivre avant de la perdre définitivement dans le pif paf
La fin de la matinée me laisse le sourire inscrit sur le visage. Je suis heureuse.
Ma dernière session se déroule en tout début d’après midi, la joie au c½ur. Didier une dernière fois me guide avant de me laisser passer devant. Je m’applique et mon effort à la sortie du gauche menant à la ligne droite est récompensé quand je vois Didier me passer et se retourner pour me faire signe, pousse dressé, que c’est bon . Je suis touchée, presque émue...
Fin du week-end, il faut repartir. Les motos sont chargées sur la remorque et ficelées (hors de question qu’elles nous échappent). Une dernière fois nous saluons tout le monde et renouvelons nos remerciements….Nous avons du mal à quitter les lieux. Un dernier regard sur la piste et nous filons la tête dans les nuages et le coeur empli de rêves.
C’était intense, enrichissant, fatiguant, flippant, mais Dieu que c’était bon !!!!
Il ne me tarde plus qu’une chose recommencer……

Avec Loco nous tenons à remercier dans l’ordre alphabétique (c’est mieux ça fait cinéma )
Didier qui a bien organisé le week-end. Merci pour tes conseils et de m’avoir pris sous ton aile pour les trajectoires. Merci pour ce signe décrit plus haut qui m'a réellement mis du baume au coeur. Merci aussi à Caroline
Laloch et Doudou pour votre accueil, votre générosité, le prêt d’un lieu sûr pour nos trapanelles et surtout merci infiniment pour le super moment passé en votre compagnie (c’est quand vous voulez pour descendre
Trackfighter pour ta disponibilité, ta pédagogie (efficace ), ton sens de l’humour ; le temps que tu as passé à m’expliquer et me montrer ce qu’il me faudra travailler encore. Merci pour le sélecteur. Merci aussi pour tes talents de relooker de blouson ça me laisse un souvenir impérissable Je pense qu’une carrière de professeur, au pire de styliste, te tend les bras
Zet, et oui encore lui le vieux coyote pour ton aide, tes encouragements, ton soutien, ton assistance SOS dépannage 24h/24, ta dorsale dont je fais bon usage !!!!
Un remerciement particulier à mes courbatures qui me rappellent que ce que j'ai vécu n'est plus un rêve mais une superbe réalité ...



le campement...et Track




Loco en pleine action




le déhanché patatoïde




l'élève corrigé par le maître...

Beti Xutik!!!