Essai Harley-Davidson Breakout

Essai Harley-Davidson Breakout

Par Jean-Michel Lainé le .

Harley-Davidson avait lancé des CVO l'été dernier dont le très remarqué Breakout. Devant le succès et la demande qui dépasse largement l'offre, HD intègre ce softail au catalogue pour le plaisir de conduite et des yeux. Une machine qui se laisse apprécier

Harley-Davidson fête ses 110 ans en 2013. En dehors des nombreux modèles estampillés  110e anniversaire  la marque ne change pas ses habitudes en présentant des nouveautés en hiver au milieu de son millésime. Les nouveautés 13.5 (milieu des 2013 donc) comprennent la Street Bob Special Edition et cette toute nouvelle machine : la Breakout. Cette machine était d'abord apparue en CVO l'été dernier. Devant une demande 4 fois supérieure à l'offre, HD a décidé d'en faire une version standard. On se souvient également du succès de la Fat Bob en 2008 (un Dyna) ou encore de la Night Rod Special (un V-Rod), deux machines très basses, très longues, très noires et surtout fortement inspirées de l'univers des dragsters. Harley Davidson en reprend les fondamentaux pour lancer un tout nouveau Softail aussi haut de gamme qu'exclusif qui dégage une impression de puissance en statique autant qu'à la conduite où le plaisir semble être le maître-mot.

Avec une longueur de presque 2,45 mètres, un empattement de 1,71 m et une selle à seulement 660 mm, la machine apparaît naturellement longue et basse. Le long réservoir au coloris Vivid Black orné d'un médaillon en relief  Harley-Davidson  surplombe le V-Twin 103 ci (environ 1700 cm3) qui associe cette teinte à de très nombreux chromes. Un assemblage qu'on retrouve sur l'ensemble de la machine à commencer par les deux silencieux superposés aux embouts ronds coupés droits. Cette silhouette élancée est mise en exergue par des roues Gasser en aluminium coulé au dessin particulièrement soigné. L'avant est allégé par une jante de 21 pouces qui accueille un pneu de 130 qui semble étroit sur cette machine, un garde-boue tronqué et un petit phare rond cerclé de chrome entre les deux T de fourche. Le tachymètre est fixé sous le guidon pour affiner visuellement cet proue même lorsqu'on est en selle. Un afficheur numérique donne accès à l'heure, l'autonomie restante, le rapport engagé et le régime moteur en complément des totalisateurs. Tout ceci se commande depuis un bouton au guidon gauche. Seuls les fins témoins (neutre, clignotants, etc.) sont disposés sur le large guidon Dragbar noir qui écarte et abaisse un peu les bras du pilote. A l'inverse, l'arrière est particulièrement massif. La jante de 18 pouces accueille un pneu de 240 mm chapeauté par un large garde-boue tronqué là aussi. Aucun feu ne vient briser sa ligne puisqu'ils sont intégrés dans les clignotants. Pour rendre la poupe encore plus imposante, il est possible d'ôter le pouf passager lorsqu'on roule seul. Celui-ci ne sert en effet pas d'appui, la selle du pilote étant suffisamment creusée et confortable.

En selle, la position rappelle nettement celle qu'on a sur un Night Rod Special avec une assise particulièrement basse et reculée, des pieds en avant et un peu en hauteur sur les commandes avancées, et des bras écartés mais légèrement abaissés avec ce guidon presque droit. On a de la force sur les appuis avec cette configuration, une belle attention de la part de H-D pour cette machine qui incite aux départs tonitruants autant qu'à opter pour un train (presque) infernal. Rien ne vient perturber le regard du pilote même si le compteur, qui n'est pas sur le réservoir comme sur les autres Softail mais sur le guidon, est un peu plus haut. Entre la route et le regard, il n'y a que le dragbar. Le bicylindre 103 ci se montre assez souple avec son injection électronique pour permettre de flâner nez au vent sans devoir solliciter la boîte. Celle-ci est dans les standards HD et est équipée d'un sixième rapport pour rouler sur les grands axes en consommant moins. Pour les balades bucoliques, on ajuste simplement son allure en tournant la poignée et en se laissant porter au son du V-Twin. La donne change lorsqu'on adopte un rythme nettement plus élevé. En effet, l'esprit du Dragster prend facilement l'ascendant et donne rapidement envie de maltraiter l'asphalte. Malgré ses 308 kg à vide, la Breakout se manie sans trop de résistance avec ce large guidon à condition de le tenir avec la plus grande fermeté. On apprécie la suspension qui ne fait pas trop remonter les irrégularités de la route en bas du dos malgré l'imposant pneu arrière par nature assez rigide. La stabilité est au rendez-vous pour un custom aussi long, et le rythme infernal n'est finalement contrarié que par la garde au sol qui mériterait d'être plus élevée sur cette machine qui ne rechigne pas à s'attaquer aux routes tortueuses. Pour freiner l'enthousiasme autant que la machine de plus de trois quintaux, il n'y a qu'un disque à l'avant et un à l'arrière. L'usage des deux est obligatoire lorsqu'on a un bon rythme dans le relief. Le reste du temps pour flâner, l'usage unique de l'arrière permet un meilleur confort. L'ABS de série veille pour les jours de pluie. Ce Breakout permet de rouler comme on le souhaite, selon son humeur avec plus ou moins d'entrain avec finalement toujours le sourire à la fin et un style qui fait tourner bien des têtes sur son passage.

Bilan essai Harley-Davidson Breakout
Bilan essai Harley-Davidson Breakout

Bilan essai Harley-Davidson Breakout

110e anniversaire ou pas, Harley-Davidson nous a habitué depuis quelques années à proposer des machines avec une personnalité très marquée en s'inspirant de son passé et des nombreuses tendances qui sont apparues au fil des ans. Le dragster en est une qui a souvent bien fonctionné pour la marque américaine. Fat Bob, Night Rod Special, etc. c'est maintenant à la Breakout, un Softail, d'arriver dans la gamme avec un style très trapu sur l'arrière et très fin sur l'avant. La position offerte par le large guidon dragbar permet d'imposer sa conduite plus ou moins énergiquement à cette machine de presque 2.5 m et d'un peu plus de 300 kg sur la balance. Au démarrage ou dans les enchainements de virages, cette moto donne avant tout l'envie de jouer. La Breakout plonge l'équipage dans une ambiance particulière qui donne toujours la banane à la fin lorsqu'on coupe le contact ! Elle va à l'essentiel en mettant l'accent sur les émotions visuelles lorsqu'on la contemple sur sa béquille et sur les sensations lorsqu'on en prend le guidon. Peu réfractaire à une conduite engagée en dehors de sa garde au sol trop limitée avec cet arrière très abaissé, cette HD peut-être plus qu'une autre, associe parfaitement le style et la dynamique. Elle satisfera sans doute celui qui cherche un certain plaisir de conduite au guidon, une ambiance, un rythme, bref celui qui prend sa machine avant tout pour le plaisir de rouler tout simplement, sans but ni même passager puisqu'on peut enlever le pouf pour rouler en solitaire. A la pause, le regard s'attardera sur le V-Twin noir et chrome, les magnifiques jantes Gasser ainsi que de nombreux détails. Cette Harley-Davidson Breakout est à vous pour 20590 euros dans cette finition Vivid Black, les autres coloris unis sont à 300 euros de plus.

On aime bien

  • Un style dragster remarqué
  • La conduite agréable
  • Le pouf passager amovible

On aime moins

  • Garde au sol limitée
  • Le bouchon de réservoir sans clé
  • Le frein avant peu mordant

Notre avis

Quotidien⭐⭐
Voyage⭐⭐
Loisir⭐⭐⭐⭐⭐
Sport
Duo⭐⭐
On vous regarde⭐⭐⭐⭐⭐
On la détaille⭐⭐⭐⭐⭐
On l'écoute⭐⭐⭐⭐

Photos essai Harley-Davidson Breakout

Fiche technique Harley-Davidson Breakout

Tarif (avril 2013)20590€ avec l'ABS
Puissancenc
Couple130 Nm à 3000 tr/min
Frein avantSimple disque, étrier 4 pistons
Frein arrièreSimple disque, étrier 2 pistons
Hauteur de selle660 mm
Poids (constructeur)322 kg en ordre de marche
Réservoir/Conso18.9 L / 6L aux 100km

Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.

Vidéo essai Harley-Davidson Breakout

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