Passager de l’enfer
Je me souviens, …
De cet après-midi d’ été où il faisait une température estivale. La terrasse du restaurant était dépliée au grand complet. Elle comblait de par son emplacement en plein soleil, les quelques clients assis au première table, sous le pare-soleil a la recherche d’un petit coin d’ombre.
Sans connaître l’heure exacte a laquelle cette aventure s’est déroulée, je peux certifier que c’ était une heure « creuse » car elle m’a permis de quitter mon poste durant une bonne demi- heure. Ceci, pour me permettre de vivre l’inoubliable sensation en étant « le passager de l’ extrême » .
Effectivement, deux motards traversent le passage piéton et se dirigent vers moi. C’ était une amie accompagné de son copain, heureux posséceur d’une des machine les plus fabuleuse du moment : la suzuki GSX R 1000.
Après avoir discuter ensemble de leur balade du jour,face à un bon verre bien frais, une parole vient d’être prononcé. Elle disait : « faudra monter derrière lui,à l’occasion »
Je ne me suis pas fais prier ! De suite, j’ annonce que j’ai ici sur place, un casque ainsi qu’une bonne veste que je venais d’aquérir il y a peu de temps.
Ni une, ni deux, je monte deux par deux les escaliers menant au privé, afin de m’emparer de mon équipement.
Une fois redescendu, j’enfile ma veste tout en regardant par la fenêtre, la moto garée à quelque dizaine de mètre. Vu d’ici, ça n’ a pas l’air si terrible que ça.
Le pilote termine son verre d’un trait, attrape son casque et m’invite à le suivre. Doucement, le casque a la main, nous nous approchons du parking. Je ne sais pas pourquoi, mais mon regard se fixe sur le pneu arrière. Il semble s’élargir au fur et a mesure que nous nous approchons.
Arrivé à hauteur de la machine, je sens mettre trompé sur mes préjugés !
Le pilote sort la clef de sa poche et met le contact. Le moteur de 1000 Cm³ se met aussitôt en action dans un grondement qui fait tourner la tête des passants. Il enfile son casque ; enjambe sa machine ; la redresse et rentre la béquille latérale.
Quand à moi, avant de fermé la sangle de mon casque, j’ en profite pour faire le tour de « la bête ». Quelle ligne !
Dans sa robe noire, elle ressemble à un avion furtif, sans ailes. Trapu à souhait et d’une propreté clinique, elle affiche son caractère sans prétention. Le nez de la moto, appelé « tête de fourche » semble avoir été dessiné pour fendre l’air. La largeur du pneu arrière m’impressionne encore davantage ainsi que la forme du pot d’échappement triangulaire avec l’inscription :Titanium. Tout cela sent le sport et la qualité à plein nez.
Le pilote déplie les cales pied passager et m’invite à prendre place derrière lui. A ce moment là, je me demande : « comment fait on pour grimper là dessus et passer la jambe de l’ autre côté ? peut-on mettre tout son poids sur un simple repose pied ? Faut-il usé d’une grande souplesse ? Je me lance !
Pied gauche sur le repose pied gauche et hop, comme par magie mon pied droit se retrouve l’ autre coté et mon fessier posé sur la petite selle. Je suis perché bien haut et surtout plus haut que le pilote lui-même. La position n’ est gère rassurante surtout que j’ai la certitude que la selle est plus étroite que mon arrière-train. Mes jambes sont assez replié mais ce n’est pas trop gênant. Le moteur quand a lui, a prit son ralenti et ronronne rauquement.
Le départ est imminent, reste plus que les recommandations d’usage.
- La machine est une suzuki gsx r1000 dernier millésime, stock et débridée, 178ch pou 166kg, tu verras, il y a de quoi faire. (dit-il un sourire malicieux aux lèvres)
- Se pencher en avant, les mains posées sur le réservoir (avec des gands pour ne pas griffé la peinture) afin de ne pas gêné le pilote
- Bien suivre les mouvements de la moto
- Prier
- Ne t’inquiète pas, je connais ce parcour par terre, heu, je veux dire par c½ur (rire)
Je lâche timidement un petit « ok » et referme ma visière.
La pression monte ! D’un coup, j’ ai des frissons et un sérieux doute sur l’absolue nécéssité de cette expérience. J’ ai les jambes qui tremblent et le c½ur qui fait vibrer le cuir de ma veste.
Le pilote enclenche le premier rapport et part sur un filet de gaz, vers la sortie du parking.
La vache, qu es ce qu’on est haut ! J’ en profite pour regardé autour de moi et me mettre en situation.
Cool, d’ici j’ ai même une bonne vu sur le compteur. Compte-tour analogique, compteur de vitesse numérique le tout, entouré de divers voyant. Moi, j’ exécute les ordres : les mains posé sur le réservoir. Ça c’est jusque la sortie du parking, ou nous prenons à droite direction Warneton.
Après, tout se trouble.
Il met gaz, ça pousse……. Mon sourire se transforme en grimace. Je regarde le compteur qui indique une vitesse qui me semble incorrecte. Arrive très vite l’ enchènement de virage (face a la pompe a essence) droite, gauche, droite,…..je suis le mouvement en penchant du même coté que lui. Ca va déjà trop vite !
Accél’ chaussée de warneton 140, 150, … Là,c’est chaud, ca pousse trop fort. Le mauvais revêtement de la chaussée me fait littéralement décollé de la selle.
Grand virage à 180, il y a beaucoup trop d’angle,…..j’vais vomir,……tout droit jusqu’au bout de la route et là, il prend les freins……. Je n’ai pas de mot pour exprimer la peur que j’ai eue.
Même l’un de mes pied a glissé du repose-pied, je pousse de toutes mes forces avec mes deux mains sur le réservoir,….j’vais tomber !!!
D’un coup, il rentre dans le droit séré, direction de pont de la route express ! avant le pont, il prend la sortie qui mène sur la route express et là, dans un bruit démoniaque, j’encaisse l’ accélération qui suit : j’ai jamais eu aussi peur de ma vie. 3eme, un gros voyant s’allume tel un flash tandis que l’aiguille du compte-tour frôle la zone rouge et indique 14 000t /min ensuite vient la 4eme, idem, 5eme idem….
Ma tête est baloté dans tout les sens par les turbulences, je jette un coup d’½il rapide sur le compteur qui indique déjà 240Km/H ! Je suppose que je vais pouvoir détendre les muscles de mes bras quand de nouveau le flash blanc s’allume ! Je vois sur le compteur digital, la petite fenêtre du « rapport engagé » le 5 vient de changer en 6 !
Je serre les dents et j’ arrive à rester sur la petite selle en appuyant sur mes reposes-pied, toujours les deux mains sur le réservoir. Je pense à ma famille,…..je vais tomber c’est sûr !
Appel de phare, on double une voiture qui semblait être à l’arrêt, puis, une 2eme par la droite car elle ne laissait pas assez de place entre elle et le rail de sécurité.
Je regarde à nouveau le compteur,….. il grimpe encore le bougre. La machine indique 295Km/h au moment ou le plus horrible arrive. Le droite en descente pour quitter la voie express. Je m’en souviendrai toute ma vie !
La vitesse de passage est beaucoup trop élévée, le freinage sur l’angle est fatal mais, je me laisse emporter, impuissant face à la violence de la man½uvre.
On retourne en agglomération , je suis épuisé, à bout de force. Même un peu de bué s’est formé sur ma visière suite a mon rythme respiratoire trop rapide.
Maintenant, je m’efforce d’anticiper et de préparer chaque freinage et chaque virage.
Arriver sur le parking, je descends de la moto, complètement essoufflé, traumatisé, choqué, la tête de zombie, heureux, un large sourire, ….la tête bourrée de sensations uniques !
- Wouah, pffffff c’est quand qu’on recommence.
Les 13 commentaires de cette publication.
kael76 a dit :
salut, et ba put...
effrayant ton récit
tu le connaissais le mec, moi, je serais jamais monté avec.
j'aime la moto mais qu'avec des gens que je connais de longue date.
et de préférence en tant que conducteur
c'est du suicide pur et simple.
réellement flippant


merci pour ce petit récit, ça se lit tout seul.
Je comprends ta frayeur, mais aussi l'excitation que ça procure.
Je pense que sur ce genre de moto, le mieux c'est d'être au guidon et non passager
bonne route
C'est marrant, j'ai été moi aussi "baptisé" sur une GSXR débridée........La route était mouillée, la roue avant à touchée le sol après les 160 km/h, le pilote m'a dit là ca glisse trops pour que je te montre comment on prends les virages, faudra que tu reviennes.......J'ai eu beaucoup trops peur pour y retourner, je me revoie encore, à la fin de ce pt'it tour, les jambes en coton à pisser pendant de longues minutes.........
YO
pepso a dit :
kael76 a dit :
salut, et ba put...
effrayant ton récit
tu le connaissais le mec, moi, je serais jamais monté avec.
j'aime la moto mais qu'avec des gens que je connais de longue date.
et de préférence en tant que conducteur
c'est du suicide pur et simple.
réellement flippant
rabat-joie !

kael76 a dit :
pepso a dit :
kael76 a dit :
salut, et ba put...
effrayant ton récit
tu le connaissais le mec, moi, je serais jamais monté avec.
j'aime la moto mais qu'avec des gens que je connais de longue date.
et de préférence en tant que conducteur
c'est du suicide pur et simple.
réellement flippant
rabat-joie !
je retire ce que j'ai dit, ce n'est pas forcement du suicide, aller, je coupe la poire en 2, seulement de l'inconscience, ca va pour toi pepso



Ca me rappelle la premiere fois que je suis monté derrière la Gex de Yannik! Beaucoup d'appréhension, et c'est vrai qu'on est super haut derrière, pas évident pour l'equilibre. Du coup on est toujours appuyé sur les poignets et ça fatigue vite. Chaque acceleration est grisante et en même temps angoissante tellement la machine est bondissante et à l'affut. On a l'impression qu'elle est sans limites et on envisage l'insurmontable si le pilote ouvre grand les gaz.
Mais sur la route Yannik est super correct et c'était un réel plaisir. 
1- sur le récit: rien à dire. C'est bien écit et on ressent bien les sensations.
2- sur le fond: ?!??!!?
Tout cela m'est étranger. Je ne peux pas. Déjà pour monter à l'arrière de quelqu'un que je connais, il me faut d'EXCELLENTES raisons, que je n'ai trouvé qu'à deux reprises. A l'arrière de quelqu'un que je ne connais pas?? pfffff... pas la peine d'y penser. J'admets, j'ai les trouilles... Mais ne sachant pas ce que vau le gars, commment il conduit, combien de cartons il s'est pris, etc.. je préfère m'abstenir. Au moins lorsque JE conduis, j'ai toutes ces informations. J'ajoute que lorsque j'ai quelqu'un derrière moi, qui n'est jamais ou rarement monté à l'arrière d'une moto, j'y vais cool. Pareil avec ma copine, qui pourtant a l'habitude. Prendre des risques pour ma gueule reste de ma responsabilité. Je ne veux pas engager celle-ci pour la vie des autres, aussi volontaires soient-ils. Maintenant, je peux vaguement comprendre que l'on peut aimer (vaguement...). Mais je ne suis jamais parvenu à m'approprier et expérimenter ce sentiment...
très très belle prose 
perso, le "adonfpourfairelemalin" j'aime pas trop, pour un novice en moto, tu ouvres un peu en ligne et ca suffit pour lui en mettre plein les mirettes, tout en restant sans risques.
Prendre des virages couché avec un passager dont je connais pas les réactions (qui plus est quand il fait 1m90 comme mansizerooster) je prefere pas.
Maintenant, ca m'est arrivé de faire des "amorces" des roues AR de temps en temps, mais je prefere pas tant que le passager a pas donné son GO et que MOI je ne le "sens" pas.
Mon but quand je promene qq'un, c'est de lui faire prendre du plaisir, pas de lui faire peur...