Essai Triumph Tiger Sport 1050
La Tiger original semblait condamnée en 2013, cernée par les nouvelles Tiger 800 et Explorer 1200, il n'en est rien. Triumph en profite pour la rendre plus routière que jamais avec de nouveaux équipements et une nouvelle dynamique de conduite.
En 2012 dans la foulée des nouvelles Tiger 800, Triumph lançait sa Tiger Explorer 1200 qui devait mettre un terme à la carrière de la Tiger 1050, une machine qui n'a toutefois jamais réellement trouvé son public en France. Il n'en est rien puisqu'en 2013, la marque anglaise fait évoluer la 1050 pour une seconde carrière. La Tiger Sport 1050 est donc introduite sur le marché avec quelques modifications esthétiques, pratiques et surtout dynamiques.
Le dynamisme s'affiche d'emblée sur cette nouvelle Tiger Sport : une tête de fourche plus sportive, un monobras qui laisse apparaître une jolie jante comme sur la Speed Triple, une finition spécifique, etc. tout est là pour changer l'ambiance au guidon de cette Tiger. D'ailleurs celui-ci est un peu plus bas pour accentuer l'orientation 100% routière de ce trail qui n'en est plus un du tout, déjà qu'il ne l'était pas franchement avec ses jantes de 17 pouces. En revanche sa selle est toujours haute perchée à 83 cm (-5 mm), comme sur un véritable trail. L'intérêt est d'avoir une assise très confortable sur les petites routes et même sur les grands axes, puisque les jambes ne sont pas trop pliées, les bras naturellement posés et la selle confortable en toutes circonstances. La Tiger Sport invite donc au voyage, seul ou à deux, sans aucune appréhension. Le seul bémol viendra de la protection assez réduite avec un pare-brise trop étroit et pas assez haut lorsqu'on mesure 1m80. Pour le reste, cette Triumph s'affiche comme une véritable routière au guidon de laquelle on se sent chez soi en une dizaine de mètres, une sorte de Speed plus haute perchée et plus confortable.
Le décors est posé, l'ambiance dynamique est là disons un subtile mélange de sport chic, il ne reste qu'à la mettre en route. La sonorité spécifique du 3 cylindres est bien présente . L'empattement est légèrement allongé avec la greffe du monobras, les ressorts et les réglages de la fourche sont changés, le guidon est abaissé, etc. L'anglaise chausse ses baskets pour une balade bucolique à bon train d'autant que la motorisation a elle aussi profité de petites modifications pour proposer de nouvelles aptitudes : de l'admission jusqu'à l'échappement en passant par la cartographie, tout a été ajusté pour que le 3 cylindres respire mieux. A la conduite, on retrouve malgré tout les caractéristiques de la précédente génération. Cette machine est toujours très confortable mais la conduite sportive n'est pas son fort. Une conduite engagée lui convient parfaitement et c'est de cette façon qu'on en profite le plus. Les transferts de masses sont importants à l'accélération mais surtout au freinage. Lorsqu'il est appuyé, l'avant plonge véritablement et demande un réel effort sur les bras pour maintenir un bon rythme. Le centre de gravité placé haut ne joue malheureusement pas en sa faveur. C'est dommage, car l'ABS n'est pas particulièrement intrusif. On retrouve aussi de la précédente Tiger, la garde au sol réduite. Dommage en effet que les repose-pieds ne profitent pas de ce lifting pour gagner quelques mm en hauteur. On y perdrait sans doute pas beaucoup en confort mais on y gagnerait certainement en agrément sur les routes de montagne.
Quoi qu'il en soit, on trouve avec joie un moteur 1050 très réactif. Très souple à bas régime, il permet d'évoluer sur un filet de gaz en ville sans devoir solliciter la boîte dont la sélection réclame d'ailleurs un peu de conviction pour passer les rapports rapidement. Ailleurs, on retrouve les caractéristiques d'un moteur tout le temps disponible qui ne rechigne pas à prendre des tours jusqu'à aller titiller la zone rouge. La sonorité du 3 cylindres nous accompagne à chaque accélération pour le plus grand bonheur des motards mélomanes. Une bonne allure se tient aisément pour peu qu'on maintienne le régime moteur au-dessus des 4500 tr/min. En-dessous, ce n'est pas creux pour autant mais la conduite convient mieux à du tourisme véloce où on appréciera la possibilité de tenir une excellente moyenne sans brutaliser l'équipage. Une sorte de compromis idéal entre deux mondes, celui du sport et celui du tourisme. On regrette de ce point de vue que l'équipement, même s'il est mieux avec une place sous la selle plus importante et un bouton qui permet de faire défiler les informations au tableau de bord du bout du doigt, n'apporte que peut de fonctionnalités souvent proposées par la concurrence. On peut relever par exemple l'absence d'indication du rapport engagé et de la température ambiante, deux infos pourtant souvent présentes sur les Triumph.
Bilan essai Triumph Tiger Sport 1050
L'arrivée de la Tiger Sport permet à Triumph d'élargir sa gamme Tiger en maintenant au catalogue une machine qui semblait être vouée à disparaître. La Sport se place tout naturellement entre la Tiger 800 et la Tiger Explorer 1200, toutes deux déclinées en version XC plus orientées tout-terrain. Ce n'est pas le cas de la Tiger Sport. Cette Triumph est une routière qui n'est pas une sportive malgré son nom mais qui affiche par contre une bien meilleure polyvalence que ses soeurs pour un usage 100% routier. Cette routière aux capacités remarquables peut aisément être équipée de valises pour partir en voyage. L'ambiance Sport et Chic qu'elle dégage séduit celui qui aime le confort d'une GT sans devoir subir ses lourdeurs esthétiques. Pour une meilleure protection, il faudra sans doute opter pour un pare-brise plus haut en accessoire si vous être un peu grand. Même si elles ne sont pas réellement comparables dynamiquement, ses principales concurrentes dans l'esprit entre deux
que sont la SMT 990 et la TDM 900 sont appelées à disparaître du catalogue de KTM et Yamaha. La Triumph y trouvera peut-être son compte puisqu'au final, elle restera la seule avec une position de Trail, dédiée à la route avec du confort, de la simplicité et de réelles capacités dynamiques.
On aime bien
- La polyvalence de conduite
- Le confort toujours présent
- Le moteur vif et disponible
On aime moins
- L'équipement peu riche
- Les transferts de masse
- Le centre de gravité haut
Notre avis
Quotidien | ⭐⭐⭐⭐ |
Voyage | ⭐⭐⭐⭐ |
Loisir | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Sport | ⭐⭐ |
Duo | ⭐⭐⭐⭐ |
On vous regarde | ⭐⭐⭐ |
On la détaille | ⭐⭐⭐ |
On l'écoute | ⭐⭐⭐⭐ |
Photos essai Triumph Tiger Sport 1050
Ecouter le son
Fiche technique Triumph Tiger Sport 1050
Tarif (décembre 2013) | 15490 |
Puissance | 106 ch à 9250 tr/min |
Couple | 101 Nm à 4250 tr/min |
Frein avant | Deux disques 320 mm, étrier 4 pistons |
Frein arrière | Un disque 255 mm, étrier 2 pistons |
Pneu avant | 120/70 - 17 pouces |
Pneu arrière | 180/55 - 17 pouces |
Hauteur de selle | 830 mm |
Poids (constructeur) | 250 kg net |
Réservoir/Conso | 20 L / 6.5 L aux 100 km |
Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.