Essai Suzuki Bandit 1250 ABS

Essai Suzuki Bandit 1250 ABS

Par Jean-Michel Lainé le .

Un nouveau moteur à refroidissement liquide permet à la Bandit 1250 de passer la norme Euro 3 et de conserver son caractère

Difficile de revoir une formule qui fonctionne à merveille depuis plus de dix ans, et pourtant, portée par les normes anti-pollutions draconiennes, Suzuki propose pour 2007 une nouvelle Bandit équipée d'un tout nouveau moteur qui offre bien plus qu'une simple mise en conformité Euro3.

Pour conserver un gros coeur et des aptitudes routières sans tomber dans le réplica des roadsters les plus méchants, l'ancien moteur SACS qui équipait déjà les premières GSXR 1100 dans les années 80 ne pouvait être remplacé par celui des GSXR 1000 actuelles. Suzuki a donc développé un nouveau bloc qui permet de conserver l'esprit de la Bandit, de contenir le prix mais aussi de rester esthétique puisqu'il est visible aux yeux de tous.

Si en augmentant la course (de 59 à 64mm) la cylindrée est passée à 1250, de nombreux autres éléments sont nouveaux. Pour les yeux, le moteur adopte une chaîne de distribution centrale pour offrir une symétrie plus agréable au regard. Pour la disponibilité et réduire les vibrations, l'alimentation est assurée par une injection avec un double papillon et un balancier d'équilibrage secondaire est ajouté. Enfin pour réduire les bruits mécaniques, l'ancien système par basculeurs qui actionne les soupapes est remplacé par un système de poussoir des soupapes.

A la mise en route, rien ne vient perturber la sonorité feutrée du 1250 ( 84db à 3750tr/min). Il tourne au ralenti sereinement, prêt à partir. Très souple dès les plus bas régimes, évoluer sur un filet de gaz est très facile. Dès qu'on le lui demande, il tracte avec force sans faiblir jusqu'à la zone rouge à 9500 tr/min.

Pour illustrer un peu cette disponibilité, on peut repartir sur le sixième rapport dès 1500tr/min. Certes, cela ne sert pas à grand-chose, sauf à se donner une idée de la très grande plage d'utilisation dont dispose ce nouveau quatre cylindres à refroidissement liquide.

La boite de vitesses à également été revue puisqu'elle adopte un sixième rapport, là où l'ancienne 1200 n'en avait que 5. Cela permet d'évoluer avec un régime moteur moins élevé, de polluer moins mais aussi de consommer moins, d'ailleurs la nouvelle Bandit possède un réservoir plus petit puisqu'il perd un litre pour passer à 19 litres.

Que les aficionados de la B12 se rassurent, la machine n'a rien perdu de ce qui fait son charme, le moteur est bien là et propose même un surplus de couple qui passe à 11 mkg à 3700 tr/mn contre 9,5 mkg à 6500 tr/mn pour l'ancienne version. Plus de couple à près de 3000 tours de moins, autant dire que la Bandit 1250 accélère fort !

L'enthousiasme du moteur sera contenu par le freinage qui équipait déjà la version 2006. Avec une attaque en souplesse et une puissance maîtrisable facilement, inutile d'être un fin pilote pour freiner efficacement. La machine d'essai était équipée de l'ABS, un réel plus pour une utilisation routière et une conduite sécurisée, une conduite plus incisive le faisant se déclencher relativement facilement.

Pour la partie cycle, la 1250 hérite des évolutions connues sur la gamme l'année dernière, donc, pas de gros changements si ce n'est le diamètre des tubes du cadre qui augmente légèrement pour donner une rigidité supplémentaire de 10%. La fourche et la suspension conviennent parfaitement à une utilisation routière très polyvalente.

L'ensemble de la Bandit avait bien évolué ces dernières années, toutes ces évolutions sont bien entendu reportées sur la nouvelle 1250 que ce soit sur la partie cycle comme on vient de l'évoquer, sur le dessin général ou sur l'équipement.

Le tableau de bord est identique ou presque, on y retrouve tout le nécessaire dont une jauge sur l'afficheur digital, seul le témoin d'injection FI vient trahir la présence du tout nouveau bloc moteur en remplacement du légendaire SACS profitant maintenant d'une retraite bien méritée.

La Bandit ne s'affirme pas comme une replica mais bien comme une routière avec une certaine aptitude à concilier le quotidien, le plaisir et la performance dans un prix contenu. Certes le moteur gorgé de couple est capable de reprise vigoureuse même chargé avec armes et bagages, mais ce n'est pas le registre sportif qui devrait combler le pilote. Les premiers tours de roues dévoilent une machine facile même si elle gagne 10 kilos par rapport à sa devancière pour passer à 225kg.

Evoluer en ville à très bas régime est facile, adopter un rythme routier en dehors des agglomérations également, et s'offrir quelques petits instants de folie en abusant du gros couple disponible l'est tout autant.

Avec cette polyvalence, on comprend que l'accueil de l'équipage se devait d'être bon : la position au guidon est très naturelle, la selle reste confortable au fil des kilomètres et la largeur permet de la maintenir avec les cuisses sans forcer. Sous la selle la place est réduite mais l'ergonomie en profite car pour les plus petits (ou les plus grands), la selle est réglable en deux hauteurs : 790 ou 810mm.

Bilan essai Suzuki Bandit 1250 ABS

Alors pourquoi passer à la Suzuki Bandit 1250 ? Il est vrai que la nouvelle ne propose que un nouveau moteur par rapport à la Bandit 1200 de 2006, mais attention aux conclusions hâtives. Il ne s'agit pas de menus changements pour passer le cap de l'Euro3, mais bien d'un bloc entièrement nouveau qui conserve les qualités de celui qui a fait le succès de la B12 et propose même une bonne pincée de couple supplémentaire. En complément, son architecture le met en valeur dans le cadre et devrait attirer les regards des passants.

Si votre Bandit est encore plus ancienne, la nouvelle saura en plus apporter tout ce que le millésime précédent proposait déjà, c'est-à-dire une partie cycle revue, un dessin général affiné et une orientation routière plus affirmée surtout si vous optez pour la version S. On ne saurait trop vous recommander l'ABS si c'est aussi votre philosophie de l'adopter pour un usage très orienté grosse balade. Cela ne change pas grand-chose au pilotage mais apporte un gros plus en terme de sécurité pour celui qui se laissera un peu trop griser par l'énergie du moteur 1250 liquide.

Bandit 1250 : 7499€ sans ABS - 7999€ avec ABS
Bandit 1250 S : 7749€ sans ABS - 8249€ avec ABS (mars 2007)

Photos essai Suzuki Bandit 1250 ABS

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