Essai Kawasaki Z750

Essai Kawasaki Z750

Par Cécile Engelen le .

Kawasaki ne se repose manifestement pas sur ses lauriers. La Z750, star incontestable des roadsters depuis 2004, fait peau neuve

Kawasaki ne se repose manifestement pas sur ses lauriers. La Z750, star incontestable des roadsters depuis 2004, fait peau neuve. Elle revient en 2007 avec de nettes évolutions qui promettent de conquérir bon nombre de motards qui hésiteraient encore... Le renouvellement est donc de mise chez le constructeur nippon, fait plutôt rare et surprenant dans une catégorie qui fonctionne très fort commercialement, et qui plus est sur un modèle qui culmine en tête des ventes de motos de plus de 125 cm3 depuis 3 ans.

C'est au niveau du look général de la moto que l'on constate d'abord les récentes évolutions. Le résultat range définitivement la Z dans la catégorie des roadsters sportifs et agressifs. Son look est compact et acéré, bien plus radical que les précédentes versions.

Le tableau de bord a changé. Il conserve un affichage digital pour la plupart des informations, excepté le compte-tours qui redevient analogique pour une meilleure lisibilité. Les informations sont celles que l'on attend couramment : compteur vitesse, kilométrage total et partiel, heure, jauge d'essence, etc

Les rétroviseurs adoptent quant à eux une forme en pointe assez originale. Les préoccupations esthétiques agissent au détriment de l'aspect pratique dans ce cas précis. En effet ces rétroviseurs sont assez difficiles à régler et, à moins d'aménager ponctuellement sa position, offrent une visibilité réduite.

La selle qui paraît peu engageante au premier abord se révèle d'un confort très correct. Kawasaki a affiné la position de conduite dans le but d'assurer au pilote tout le confort nécessaire et une meilleure maîtrise. Le pilote, désormais plus près du guidon, bénéficie d'une assise agréable et d'une position un peu plus droite qu'auparavant et légèrement inclinée vers l'avant. L'écartement des repose-pieds a été réduit. Le réservoir a également été redessiné. Il est désormais plus étroit afin de favoriser le contact des genoux et donc la maniabilité de la moto à faible allure.

Pour le duo, le passager aura droit à un peu d'exercice pour se glisser sur la selle du fait de la position relativement haute des repose-pieds. Mais cet effort sera récompensé ensuite par le privilège de faire corps avec le pilote : il n'y a toujours pas de poignées. Le design passe parfois par un peu d'égoïsme.

En situation solo, l'arrière peut accueillir un bagage qui peut être fixé grâce aux deux crochets d'arrimage situés sous l'emplacement de la selle passager.
Au passage, on note l'absence totale de place sous la selle. Impossible de placer un quelconque antivol à cet endroit, ce qui n'est pas surprenant finalement puisque on observe désormais ce défaut de manière très courante dans la catégorie des roadsters. Il faudra donc trouver une autre solution ou, pour les plus optimistes, s'en remettre totalement au système d'anti-démarrage codé.

En ce qui concerne la prise en main, la nouvelle Z ne faillit pas à la réputation de ses aînées. Nul besoin d'être très grand pour se sentir à l'aise au guidon de la machine. La largeur sous la selle a été réduite d'environ 40 mm, ce qui rend la Z750 plus accessible aux personnes de taille moyenne : à partir de 1,65 m. on a les pieds à plat. On peut cependant être légèrement gêné lors des manoeuvres à l'arrêt par la position de la pédale de frein qui butte fréquemment contre la jambe droite, pour peu que celle-ci ne soit pas très longue. Le rayon de braquage peu important et le poids de la moto (poids à sec 203 kg / 207 kg avec ABS) sont encore une petite faiblesse pour la maniabilité. Mais la Z750 se fait rapidement pardonner dès que l'on met le contact.

On apprécie pour commencer le ronronnement du moteur. Le nouveau silencieux dédoublé émet un son bien rond qui devient carrément sérieux dès que l'on tourne la poignée de gaz. Le passage des rapports se fait tout en douceur et sans mauvaise surprise. Les ingénieurs de chez Kawa ont oeuvré pour que la perception de conduite du pilote soit optimale dans toutes les conditions de roulage : en ville, sur autoroute ou sur nos départementales sinueuses. Le cadre a été retravaillé ainsi que les suspensions. Il en résulte une vraie polyvalence et une conduite d'une facilité déconcertante.

En ville la Z750 sait se montrer maniable et réactive. Elle se faufile aisément dans la circulation. On peut seulement observer quelques à-coups en première ou en seconde à très bas régime, le temps de stabiliser la vitesse. Le ralenti est ensuite très confortable. On note également que dans une circulation dense, le ralenti peut-être prolongé sans que le moteur ne semble chauffer à outrance.

Sur voie rapide, l'absence de protection n'est pas du tout un problème. Il suffira au pilote de reculer un peu sur la selle et de se pencher en avant pour ne pas être gêné par les turbulences liées à la vitesse. Le relooking de la tête de fourche permet tout à fait de se passer d'un saute-vent.

Mais c'est incontestablement sur les petites routes à virages que l'on devient littéralement accro de la Z750. Quelle que soit la façon de piloter, coulée sur le couple ou sportive dans les tours, la puissance et l'agilité sont au rendez-vous. Tous les ingrédients sont réunis pour délivrer au pilote de vraies bonnes sensations de pilotage. Elle ne demande qu'à prendre de l'angle et enchaîne les virages avec une aisance et une précision incroyables sans procurer au pilote le moindre sentiment de doute. Ces performances sont notamment à mettre sur le compte du nouvel équilibre de la partie cycle et de la refonte du moteur. Il y a du couple à tous les étages et du mordant dans les freins.

Le moteur (106cv / 10 500 tr/min) a été remanié pour offrir plus de couple à bas et moyen régime et encore plus de puissance dès que l'on grimpe dans les tours. Il en résulte un comportement parfaitement linéaire quel que soit le régime adopté. A bas régime, la Z repart là où pour d'autres moyennes cylindrées un rétrogradage s'imposerait.

La nouvelle Z750 est également dotée d'une nouvelle fourche inversée qui prend la place de l'ancienne version plus classique. Cette nouvelle fourche, associée à la qualité de la suspension arrière, est à l'origine de la bonne perception de pilotage et adapte les réactions et la tenue de route de la moto en fonction des conditions.

Pour ce qui est du freinage, rien à dire. Il est précis et efficace, à l'avant et à l'arrière. Les coups de freins intempestifs sont bien tolérés. A moins d'adopter un comportement de brute épaisse, l'arrière est toujours stable et ne se bloque pas. Pour une performance de freinage encore plus importante, on peut opter pour le système ABS disponible en option.

Bilan essai Kawasaki Z750

Nulle doute que cette sacrée Z continuera à faire de l'ombre à ses concurrentes qui pour être très efficaces évoluent néanmoins peut-être moins vite..Aucune déception possible pour tout pilote recherchant une moto performante et puissante, capable de développer des aptitudes sportives tout en restant polyvalente. Cette cylindrée hybride n'a pas fini de séduire et s'installe définitivement dans sa position de valeur sûre. Elle n'a rien à envier à la maniabilité des 600 et évolue sensiblement vers la cour des grandes. Tout cela pour un budget toujours raisonnable par rapport aux qualités de la machine : 7 199€

Crédit photos : Kawasaki et David Reygondeau

Photos essai Kawasaki Z750

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