Essai Harley-Davidson Blackline

Essai Harley-Davidson Blackline

Par Jean-Michel Lainé le .

Modèle à part dans la famille des Softail, la Blackline se distingue par son style mais aussi par une prise en main facile

Avec sa nouvelle Blackline, Harley-Davidson propose en 2011 un Softail minimal qui s'inspire du passé et reprend quelques idées de la gamme Sportster comme par exemple les clignotants arrière qui intègrent les feux pour dégager les formes de son garde-boue. Le coloris bi-ton du réservoir surmonté de sa ligne noire (black line en anglais donc), les roues à rayons croisés dont l'avant de 21 pouces, le guidon Drag Bar ainsi que les deux échappements chromés avec les bouts biseautés signent le style de cette H-D. Malgré sa ligne à l'inspiration puisée dans l'Histoire de la marque, cette machine est équipée de l'ABS toujours intégré discrètement et de nombreuses fonctions électroniques. Dans ses proportions, si on s'en réfère uniquement aux photos, ce Softail trouverait presque sa place au milieu des Sports' Custom en dehors de l'amortisseur dissimulé bien entendu... En réalité, il n'en n'est rien avec cette machine toute en longueur même si cette sensation est accentuée par la faible hauteur de selle à seulement 655mm. La Black Line est animée par le bloc 96B, c'est-à-dire de 1584cm3, qui procure une certaine vitalité à cette machine à part dans la gamme du constructeur américain sans trop de vibrations, juste ce qu'il faut lors des accélérations.

Lorsqu'on s'installe sur la Blackline, ce qui surprend ce n'est pas la selle très basse, ni les repose-pieds en avant ou le guidon qui oblige à légèrement pencher le buste en avant comme on le ferait avec un guidon droit, non. Ce qui étonne le plus, c'est la facilité avec laquelle cette machine se laisse manier malgré un empattement de 1670mm et un angle de chasse de 30°. On en vient rapidement à regretter la garde au sol très limitée qui deviendrait presque frustrante tant cette machine offre une aisance rare dans la famille des Softail. Pour réussir cette alchimie, cette HD repose sur des roues de 21 pouces à l'avant et 16 pouces à l'arrière mais des dimensions de pneus très raisonnables, dont cette largeur à l'arrière qu'on trouve généralement sur une 250 moderne (150mm). Inutile donc de forcer le mouvement pour faire passer la machine d'un angle à l'autre. En comparaison avec de nombreuses machines de la catégorie, elle se laisse manier sans réticence avec de légères pressions sur le guidon et les repose-pieds. Dommage que l'amortissement arrière soit si ferme, mais nul doute que cela contribue à limiter le pompage lors d'un passage bosselé en courbe surtout qu'à l'avant, cela ne se passe pas si mal. L'enthousiasme aidant, cette Blackline réclamerait presque un peu plus de mordant sur le frein avant surtout qu'équipée de l'ABS, on ne risque pas de bloquer la roue par un manque d'appui comme c'est souvent le cas avec ces longues fourches. Quoi qu'il en soit, on retrouve un peu la facilité qu'on connaît sur un Sportster par exemple, c'est surprenant pour une machine qui annonce tout de même 294kg à vide sur la balance et près de 2.4m de long !

Si le style prime sur cette Black Line, il n'en va pas de même pour le confort de ses passagers ou les aspects pratiques en dehors de quelques points. L'accueil réservé au pilote est bon avec une large selle confortable sans point dur comme on en trouve parfois sur l'arrière de ce genre de selle basse. Ici ce n'est pas le cas, l'assise est très correcte pour le pilote, les pieds en avant procurent une certaine décontraction et le guidon de bons appuis pour enchaîner les virages avec une belle fluidité. A l'arrêt, tout le monde posera les deux pieds au sol bien à plat sans encombre. Pour le passager, le tableau est moins sympathique puisqu'une fois installé sur la petite selle au confort limité, il n'a rien pour se tenir. En revanche, il profite du paysage en regardant facilement au-dessus du casque du pilote. On gardera donc cette possibilité pour un dépannage, le temps d'aller faire un petit tour en ville par exemple, plutôt que pour un usage régulier. La Blackline soucieuse de son style minimaliste, dissimule le compteur entre les deux branches de son guidon pour que rien ne dépasse. S'il est rond et n'affiche que la vitesse et quelques témoins au premier abord, son petit écran digital n'est pas avare en informations. Il n'affiche pas uniquement les totalisateurs ou l'heure puisqu'on trouve aussi le régime moteur (compte-tours), l'autonomie restante ou encore le rapport engagé en plus du témoin de sixième. Tout ceci ne se manipule plus avec un poussoir à l'arrière du compteur mais directement depuis un bouton le comodo gauche. Autre nouveauté, on garde désormais la clé dans sa poche, le contacteur pour la mise en route n'est pas sur le réservoir mais sur le côté. On peut l'actionner sans déclencher l'alarme juste en s'approchant de la moto. C'est très pratique et évite de chercher sa clé au fond de toutes ses poches les jours de pluie...

Bilan essai Harley-Davidson Blackline
Bilan essai Harley-Davidson Blackline

Bilan essai Harley-Davidson Blackline

Ce Softail ne ressemble pas aux autres ni par son style ni par sa dynamique une fois en route. Minimal dans ses accessoires au premier regard, il apporte tout de même un nouveau tableau de bord avec notamment l'indication du rapport engagé parmi les 6, un nouveau contacteur sans clé et un ABS dissimulé pour la sécurité. Le dessin très bas de cette Harley-Davidson Blackline et sa ligne noire depuis les tubes de fourche jusqu'au garde-boue arrière en passant par le dessus du réservoir, renforcent cette impression de longueur qui se confirme au regard de la fiche technique. Et pourtant, avec ses pneus étroits et son large guidon, cette Blackline se laisse manier presque sans effort. Pour sa prise en main, on est bien plus proche d'un Sportster que des autres membres de la famille des Softail. C'est surprenant et du coup, la garde au sol et le freinage semblent un ton en dessous face à cette maniabilité qu'on ne soupçonne pas avant de se mettre en selle. Le confort est par contre plus mitigé puisque le pilote apprécie la faible hauteur de selle et l'assise de bonne facture, alors que le passager doit se contenter d'une selle minimale tant en surface qu'en épaisseur, qui ne peut servir qu'occasionnellement. Quoi qu'il en soit, ce qu'on retient de la Blackline outre son assise basse et quelques évolutions technologiques, c'est sa ligne qui ne fait pas tourner toutes les têtes mais que les amateurs apprécieront. La longue liste de détails esthétiques rend cette machine unique, une image qui se confirme une fois en route avec une dynamique rare parmi les Softail.

On aime bien

  • Prise en main facile
  • Hauteur de selle très basse
  • Ordinateur de bord

On aime moins

  • Mordant du frein avant
  • Amortisseur ferme
  • Selle passager

Notre avis

Quotidien
Voyage⭐⭐
Loisir⭐⭐⭐⭐⭐
Sport
Duo
On vous regarde⭐⭐
On la détaille⭐⭐⭐⭐
On l'écoute⭐⭐

Photos essai Harley-Davidson Blackline

Fiche technique Harley-Davidson Blackline

Tarif (juin 2011)16 995€ (17 845€ deux tons)
Puissancenc
Couple125Nm à 3500tr/min
Frein avantDisque 4 pistons
Frein arrièreDisque 4 pistons
Hauteur de selle655mm
Poids (constructeur)294kg à sec
Réservoir/Conso19L / 6L aux 100km

Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.

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