Essai Triumph Bonneville

Essai Triumph Bonneville

Par Jean-Michel Lainé le .

Avec la toute nouvelle Bonneville, Triumph souhaite donner un look plus sportif et accroître l'écart de style avec la T100

Avec les toutes nouvelles Bonneville et Bonneville SE, Triumph souhaite donner un look plus sportif à sa machine et accroître l'écart de style avec la T100 plus classic, proposant ainsi deux approches pour les amateurs de machines modernes à l'ancienne.

Esthétiquement, la Bonneville 2009 creuse l'écart avec la T100 et se distingue de sa devancière par quelques changements. Les jantes à rayons sont remplacées par des jantes à bâtons en alliage, les pots saucissons par des silencieux mégaphone, les garde-boue avant et arrière sont raccourcis et le guidon est changé. Les carters sont noirs comme la finition du moteur et le logo sur le réservoir est nouveau alors que la SE conserve les carters 2007 et le logo traditionnel. Elle possède aussi un compte-tours. La machine présentée dans cet essai est accessoirisée avec une selle, une tête de fourche, des rétroviseurs d'embout de guidon et une ligne d'échappement Arrow 2 en 1 .

Le travail sur la Bonneville 2009 s'est essentiellement porté sur son comportement dynamique. Si les nouvelles jantes en alliage de 17 pouces, en lieu et place des jantes à rayons, sont certainement ce qui se remarque du premier coup d'oeil, ce ne sont pas les seules choses qui changent sur cette Bonnie. En effet, l'ancien châssis a été tout simplement remplacé. Le tandem châssis/jantes aura tout de même nécessité plus d'un an de tests divers pour arriver à retrouver sur la route ce que les ingénieurs anglais avaient imaginé sur le papier.

S'il a fallu des mois et certainement beaucoup de flegme britannique pour donner un nouveau comportement à cette star des ventes chez Triumph, il ne suffira que de quelques mètres pour les apprécier. La Bonneville a toujours été maniable de par une position naturelle, un centre de gravité bas et un large guidon qui facilite les manoeuvres, mais on ressentait une masse en bas. Même si elle apparaissait moins légère qu'à l'image, ce n'était pas réellement gênant à l'usage. Cette nouvelle mouture avec son nouveau châssis et ses nouvelles jantes an alliage, efface totalement ce poids en bas. Triumph annonce tout de même un gain de 8,5kg ! Au guidon, il faut reconnaître que le sentiment de légèreté impressionne, surtout en ayant encore la précédente version (2007) en tête. La machine ne fait preuve d'aucune inertie pour passer d'un angle à l'autre, aidé également par une nouvelle position de conduite.

Le nouveau châssis, outre un gain de poids conséquent, permet également d'abaisser la hauteur de la selle de 3.5cm (selle à 740mm). Une valeur conséquente qui rend la Bonneville encore plus accessible et contribue aussi beaucoup à la maniabilité puisque l'équipage est assis bien plus bas. Pour faciliter la prise en main, Triumph a changé le guidon qui revient un peu plus vers le pilote pour offrir une position encore plus naturelle. En route, la machine se manie sans y penser, accentuant encore davantage le sentiment de laisser aller, de rêverie ou encore de balade nez au vent qu'offrait son aînée. Avec sa légèreté, elle permet de traverser la ville très facilement ou de s'octroyer une virée dominicale assez véloce en profitant de cette légèreté pour enchaîner les virages et explorer des petites routes facilement.

Toujours au chapitre de la partie cycle, on note que les suspensions sont toujours assez fermes ce qui contribue plus à la tenue de route qu'au confort, mais le compromis avec l'accueil de la selle apparaît en fin de compte idéal pour l'usage de cette moto. Le frein avant reçoit un nouveau disque et un étrier flottant pour gagner sur le mordant en comparaison avec l'ancienne. Sa puissance est largement suffisante et le ressenti agréable, d'autant que le levier réglable permet de trouver sa position. L'arrière est pour sa part un peu trop sensible à la pression sur la pédale, la course est faible avant le blocage de la roue, c'est sans doute le point le moins agréable de cette Bonnie 2009.

La motorisation conserve la cylindrée de 865cm3 qui avait fait son apparition sur la T100 en 2005 avant de s'étendre petit à petit à la gamme Modern Classic d'Hinkley. L'injection déjà présente sur la version précédente (année 2007) est totalement dissimulée dans de faux carburateurs pour préserver l'esthétisme original et un starter est encore présent en cas de nécessité, mais en dehors de très grands froids, il n'est pas réellement nécessaire. Rien de bien nouveau donc avec ce millésime, le moteur toujours très linéaire brille par une très large plage d'utilisation et une facilité de conduite épatante quelle que soit son expérience de conduite. Cette caractéristique épargne quelques changements de rapports, qui même si la boîte se manie aisément, rend la traversée des villes plus agréable. La Bonneville 2009 offre tout de même une réponse bien plus vive, non pas en raison de la motorisation, mais grâce au gain de poids conséquent sur la partie cycle.

Bilan essai Triumph Bonneville
Bilan essai Triumph Bonneville

Bilan essai Triumph Bonneville

La Bonneville 2009 change toute sa dynamique sans rien changer, rien qui ne saute réellement aux yeux en tout cas, en dehors des jantes à bâtons. L'énorme travail accompli sur le châssis est discret à l'oeil et permet à la Bonneville de conserver son charme d'antan en y ajoutant une touche de sportivité et surtout beaucoup de légèreté à l'usage. Un tour de force qui la bonifie sans perdre ce qui en fait tout son charme.

Bien plus que toutes les versions précédentes, cette évolution 2009 accentue notablement la facilité de conduite au bénéfice du plaisir de rouler tout simplement, nez au vent et sur un objet agréable à l'oeil. Que ce soit pour traverser de grandes avenues ou se balader d'un petit village à l'autre, cette machine laisse la liberté de profiter du voyage simplement bercé par la sonorité du twin vertical, une sonorité accentuée avec la ligne Arrow (2 en 2, ou 2 en 1 comme ici). Novices (kit 34cv disponible) et expérimentés devraient donc trouver leur bonheur au guidon de cette Bonneville 2009 allégée !

On aime bien

  • une machine très allégée
  • position de conduite
  • style toujours soigné

On aime moins

  • frein arrière trop puissant
  • suspensions un peu fermes
  • logo en relief que pour la SE

Notre avis

Quotidien⭐⭐⭐⭐
Voyage⭐⭐⭐
Loisir⭐⭐⭐⭐⭐
Sport
Duo⭐⭐⭐
On vous regarde⭐⭐⭐⭐
On la détaille⭐⭐⭐
On l'écoute⭐⭐⭐⭐⭐

Photos essai Triumph Bonneville

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Fiche technique Triumph Bonneville

Tarif (mai 2009)8 360 €
Puissance67ch à 7500tr/min
Couple7,03mkg à 5800tr/min
Frein AVDisque 310mm, étrier flottant double piston
Frein ARDisque 255 mm, étrier flottant double piston
Hauteur de selle740mm
Poids (constructeur)200kg à sec
Réservoir/Conso16L / 5,5L aux 100km
Kilométrage au départ4000km
Conditions météossoleil (15°C)

Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.

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