Essai CF Moto 675 NK

Après le bicylindre 450 maison, la marque chinoise dégaine un moteur 3 cylindres en ligne de 675 cm3 sans partenariat qu'on découvre sur cet essai de la CF Moto 675 NK, le roadster. On a évidemment envie de le comparer au bloc Triumph, alors en route.

En route ou plutôt en piste puisqu'on n'a pu faire que des tours d'un beau circuit de kart avec cette moto donc le ressenti n'est pas du tout celui d'un usage sur route sachant que faire des chronos n'est pas vraiment l'usage visé par les acheteurs de cette 675 NK ni même sans doute de la sportive 675 SR-R avec laquelle elle partage tout ou presque. Ça donne au moins une première impression et c'est déjà bien de pourvoir découvrir cette nouveauté en attendant un essai dans des conditions plus réalistes. Evidemment quand on pense à un moteur 3 cylindres de 675 cm3, on pense immédiatement à Triumph voire même à MV Agusta et donc pour rester dans l'univers des roadsters, à la Street Triple 675 mais on va voir avec cet essai de la CF Moto 675 NK que ce sont des approches différentes.

Un trois cylindres maison de CF Moto

Si la 800 MT-X (et la 800 MT) est issue d'un accord industriel avec KTM qui utilise le même bloc moteur pour ses 790 Adventure et Duke, CF Moto nous a étonné avec l'arrivée d'un bicylindre 450 maison et maintenant d'un moteur 3 cylindres en ligne. Il est plus carré que les 3 cylindres 675 cm³ Triumph ou MV Agusta, c'est-à-dire avec une course plus courte et un alésage plus grand pour offrir plus de couple. Le 3 cylindres CF Moto est plus à rapprocher du 3 cylindres de la Trident 660 au niveau des performances puisqu'il fait 89 ch à 11000 tr/min (81 ch à 10250 tr/min pour Triumph) et 68 Nm à 8250 tr/min (64 Nm à 6250 tr/min pour l'anglaise). Le comportement de la chinoise est aussi plus proche de ce moteur que du Triumph 675.

La sonorité est très réussie, quel que soit le régime on retrouve ce son rauque caractéristique qui nous accompagne. Il répond bien à partir de 2000 tr/min selon la vitesse enclenchée et grimpe facilement dans les tours de façon assez linéaire. Il ne faut pas le comparer au 765 de la Street Triple qui est explosif, là on a un moteur plus régulier qui distille son couple et sa puissance avec plus de hargne lorsqu'on grimpe dans les tours mais toujours avec une grande maitrise, c'est très exploitable. Le seul bémol surtout sur le circuit et sûrement moins sur la route, c'est que ça coupe brutalement quand t'arrives au régime maximal. La boîte était ferme sur les deux motos que j'ai roulées mais elles étaient presque neuves. Ce qui est dommage, c'est que le shifter ne fonctionne qu'à la montée, pour descendre les rapports, il faut utiliser l'embrayage. Quoi qu'il en soit, ce moteur est très intéressant et devrait être un régal sur la route.

Equipement : du bien et du moins bien

On évoquait juste au-dessus le shifter uniquement à la montée, mais ce n'est pas le seul petit truc qui nous manque. La commande des gaz est par câble et non par l'électronique, alors on n'a pas de modes de conduite, de shifter à la descente, de régulateur de vitesse, etc. tout ce qui est plus ou moins lié à la commande électronique. Le contrôle de traction est pour sa part réglable sur deux niveaux ou se déconnecte, ce qui n'est pas le cas de l'ABS. L'habillage  brake cooling  de l'étrier n'est pas vraiment utile mais le freinage est efficace, sans violence et facile à doser, en plus le levier est réglable en écartement. J'ai eu deux motos très différentes en sensation sur le train avant à la prise du frein, sans doute à cause de réglages. Avec la plus cohérente, j'ai trouvé une partie-cycle agile et précise. Avec ses suspensions réglables et une position agréable, on n'est pas au guidon du roadster le plus sportif du moment mais d'une machine épatante par l'équilibre offert entre sa facilité de prise en mains et son efficacité globale.

On trouve aussi un bel écran connecté avec tout un tas d'informations dont la pression et même la température des pneus, c'est original. La lecture est parfaite sur cet écran et les boutons au commodo gauche faciles à utiliser avec un ressenti franc. Un bouton sur l'avant permet de choisir le niveau d'intervention du contrôle de traction. L'ergonomie de l'instrumentation semble fonctionnelle et agréable, et pour ceux qui ont de petits doigts, les deux leviers se règlent en écartement. Et puis même si tout est subjectif dans ce domaine, on peut apprécier l'effort fait sur le design de cette moto qui ne passe par inaperçue avec ses courbes soignées et sa signature lumineuse à LED reconnaissable.

Bilan essai CF Moto 675 NK

Il faut reconnaitre que CF Moto marque de nouveau les esprits avec cette 675 NK et sa soeur sportive 675 SR-R avec qui elle partage tout en dehors du style et du guidon, à commencer par le moteur 3 cylindres. On peut le mettre en face du 660 de Triumph, donc la NK en face de la Trident mais pas de la Street Triple bien plus affûtée. La NK 675 est accessible aux permis A2 qui auront une moto au design original avec un moteur efficace et un châssis à l'avenant. On peut regretter quelques petites choses sur l'équipement comme le shifter qui ne fonctionne qu'à la montée ou encore l'absence de modes de conduite, mais la commande des gaz par câble limite les possibilités. Il n'en reste pas moins que l'ergonomie et l'accueil au guidon sont réussis, c'est une moto qu'on prend plaisir à rouler et qui offre un rapport qualité prix intéressant à 6499€ (7899€ pour la sportive SR-R). Elle n'est pas aussi technologique que les 800 qui ont marqué les esprits par le bon en avant, mais la NK 675 reste une option à étudier si vous cherchez un roadster facile, sans fioriture et dans un budget serré avec un moteur 3 cylindres enthousiasmant.

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