Paris : action !

Sève
2 décembre 2002 à 13:11

Bonjour à tous,

Voici la lettre que je souhaite envoyer à la mairie de paris pour exprimer mon mécontentement concernant la supression de la tolérance pour accès aux couloirs de bus et stationnement sur trottoirs.

A vous de jouer si vous souhaitez envoyer le même courrier : à copier coller dans votre traitement de texte, n'oubliez pas de rajouter vos coordonnées, de signer et de l'envoyer en recommandée avec accusé de réception.

Je l'envoie sur d'autres sites de motos et scooters.

J'espère que nous serons nombreux à faire cette démarche pour manifester notre mécontentement de la politique parisienne vis-à-vis des deux roues motorisés...

J'aimerais bien pouvoir comptabiliser les personnes qui se mobilisent (pour la suite des événements...). Donc si ca ne vous embêtent pas, pourriez-vous m'envoyer un mail genre "ok, courrier mairie envoyé" sur la messagerie : tchouky@aol.com
Parce que c'est différent si on est 10, 2000 ou 25000... Pour les relances futures...

Merci,
Sève


MAIRIE DE PARIS
A l'attention de Monsieur Delanoé
Maire de Paris
Hôtel de Ville de Paris
Place de l'Hôtel de Ville
75196 PARIS RP


Asnières, le 2 décembre 2002




Lettre recommandée avec accusé de réception.

Objet : demande du rétablissement de la tolérance pour les utilisateurs de deux-roues pour l'accès aux couloirs de bus dans le respect des cyclistes et à vitesse modérée ainsi que pour le stationnement sur trottoir.


Monsieur le Maire,

Je me permets de vous envoyer ce courrier pour vous exprimer mon très fort mécontentement. Je suis utilisatrice d'une moto et je suis surprise d'assister, depuis quelques mois, à une véritable diabolisation des utilisateurs de deux-roues motorisés. Depuis le 17 septembre, tous les motards franciliens ont noté une poussée sensible de répression. Les forces de l'ordre ont dressé des procès verbaux à l'encontre de motards remontant entre deux files de voitures ; dans de nombreux arrondissements, des deux-roues motorisés garés sur un trottoir ont été sanctionnés par une amende alors que les places de parking restent insuffisantes et inadaptées, sans compter la suppression de la tolérance concernant l'accès aux couloirs de bus… De quoi aviver la colère des usagers…

En août, suite à l'accident dont est victime Yves Contassot, vous interdissez l'accès des deux-roues motorisés dans les couloirs de bus. En septembre, est publié le décret concernant le nouveau code de la route, qui interdit spécifiquement aux deux-roues motorisés de stationner sur les trottoirs.

La « politique globale » que la Mairie de Paris promettait de mener semble exclure 120 000 personnes, utilisateurs de motos ou de scooters. Cette « politique globale » ne prend donc pas en compte le seul mode de transport dont l'utilisation augmente de plus de 5% par an depuis 1996 : les deux-roues motorisés.

Sur le site de la Mairie de Paris, dans la rubrique « s'approprier la ville » vous vous vantez des actions concrètes menées par la Mairie pour améliorer le confort des usagers de bus, des piétons, des cyclistes, l'accès aux handicapés, vous encouragez les citadins à emprunter les transports en commun en favorisant le stationnement résidentiel… Très bien mais pas un seul mot sur ces 120 000 utilisateurs de deux-roues motorisés…

Vous n'êtes pas sans savoir que la ville de Paris souffre d'un déficit très important de places de stationnement adaptées aux deux-roues (20 000 emplacements pour deux-roues toutes catégories confondues et non adaptées pour plus de 120 000 motos et scooters…). Ce déficit s'élève à plus de 100 000 places manquantes sans compter les vélos…
Ces places ne sont par ailleurs pas prévues pour des motos ou des scooters :
- elles sont en pentes : il est difficile de sortir une moto ou un gros scooter,
- on doit en ressortir en marche arrière, au risque de se faire accrocher (et renverser) par une voiture (ou un bus),
- elles sont trop exiguës pour les grosses motos carénées et trop courtes (les motos et gros scooters dépassent sur la chaussée),
- elles n'ont pas de point d'attache efficace pour lutter contre le vol etc…

Parallèlement à cela, le nouveau code nous interdit spécifiquement de stationner sur les trottoirs, même quand nous ne gênons pas la circulation des piétons ou des personnes à mobilité réduite / poussettes d'enfants, ni l'accès à des installations souterraines… Une verbalisation massive a été constatée ces derniers mois.

Je voudrais juste vous citer un passage de la lettre de la Préfecture de Police à l'époque de la mise en place officielle de la tolérance : « le stationnement des deux-roues, sans être autorisé, à toujours été toléré et le restera tant qu'un autre système de parking pour ces véhicules ne sera pas complètement opérationnel ».
LE SYSTÈME DE PARKING EST-IL OPERATIONNEL AUJOURD'HUI ???
NON !

Ce courrier a donc pour objet de vous demander de rétablir la tolérance officielle pour le stationnement des deux-roues sur les trottoirs telle quelle a été définie par la Préfecture de Police en 1994, ainsi que le retour à la tolérance historique sur l'utilisation des voies de bus, dans le respect des cyclistes et à vitesse limitée.

Depuis leur création au début des années 70 (1971), les deux-roues ont toujours eu une tolérance pour utiliser les couloirs de bus.
Tout le monde reconnaît que :
- les deux-roues permettent de fluidifier une ville,
- on sait que c'est un moyen efficace de limiter les encombrements,
- on sait qu'une voiture prend autant de place que 4 motos ou scooters sur la route,
- on sait qu'un deux-roues, à trajet égal, met 2 à 4 fois moins de temps qu'une voiture.

Aujourd'hui, les voies de bus ont été élargies (voir blv Haussmann par exemple) et il est encore plus dangereux qu'auparavant de circuler dans les voies plus étroites destinées aux automobilistes. Bon nombre de motards ont été verbalisés par des policiers tout à fait conscients de la dangerosité de circuler hors de ces voies (…), la plupart reconnaissent eux-mêmes le danger !

Depuis 1996, le marché du deux-roues explose, 10% des déplacements parisiens se font en deux-roues.

Les pouvoirs publics continuent d'assimiler une moto ou un scooter à une voiture, comme si les contraintes, les risques ou les avantages étaient les mêmes.
Aujourd'hui, dans le code de la route, nous sommes toujours considérés comme des voitures et les modifications des infrastructures dangereuses pour un deux-roues avancent à la vitesse de l'escargot.

A Paris, ces infrastructures sont largement inadaptées à une conduite sereine en deux-roues, entre les plaques d'égouts glissantes, les peintures de passage piétons non conformes, les pavés omniprésents etc…
Mais la Mairie de Paris se retranche derrière le code de la route pour justifier son absence d'ouverture honteuse sur la sécurité des deux-roues, et vous dites même que vous attendez les chiffres pour être convaincu… Les chiffres sont parfaitement connus, ils sont publiés aux élections municipales par le Ministre de l'Intérieur :
- le risque d'avoir un accident en deux-roues est 11 fois plus élevé
- 35 motards sont morts dans Paris intra muros en 2000
- la moitié des accidents dans Paris concerne un deux-roues motorisé
- la responsabilité des accidents n'incombent pas aux motards dans 61% des cas

Parce que M. Contassot s'est fait renversé, la Mairie de Paris a pris la décision d'interdire l'accès aux couloirs de bus pour les deux-roues. Cette décision a été prise à l'encontre de tout bon sens, à l'encontre de l'avis des spécialistes de la Sécurité Routière et même de l'avis de M. Contassot puisqu'il a déclaré lors d'une interview à Moto-net « les motards empruntant une voie de bus courent moins le risque d'être heurté par une voiture déboîtant brusquement ». C'est-à-dire que la Mairie de Paris refuse d'intervenir pour éliminer le risque de 60% des accidents de deux-roues dans Paris !

Vous venez d'aménager 80 km de voies de bus protégées par les murets et vous prévoyez 40 km supplémentaires en 2003. Donc 120 km d'aménagement qui présentent beaucoup plus de risques d'accidents pour les 120 000 motos et scooters.

Aujourd'hui, s'il devient impossible de rouler en deux-roues dans Paris (ce qui, au vu, des mesures que vous prenez semble être votre objectif…), vous devrez vous confronter à un mécontentement sans précédent de la part des utilisateurs des deux-roues motorisés si vous ne réorientez pas votre discours très rapidement.

Circuler dans Paris en deux-roues est dangereux compte tenu des infrastructures dangereuses précitées (j'y ajoute les nouveaux murets permettant de délimiter les voies de bus), de la densité du trafic, du stress urbain, des trop nombreux utilisateurs de téléphones portables, du climat pluvieux (très glissant sur les pavés et revêtements non adaptés). Si nous ne pouvons plus accéder aux couloirs de bus pour davantage de sécurité et nous garer, cela revient à refuser l'accès de Paris à tous les utilisateurs de deux-roues motorisés en niant un moyen de transport permettant une meilleure fluidité du trafic et un gain de temps considérable.

Je fais donc appel à votre bon sens pour rétablir ces deux tolérances qui permettent une meilleure sécurité et un meilleur accès à la ville de Paris pour les utilisateurs de deux-roues motorisés, tout en contribuant au bien être de la ville et des citadins puisque tout le monde bénéficie du désencombrement de la circulation.

Dans l'attente d'une réponse concrète, je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mes salutations distinguées.