Marathon Cévenol

Par yvesg83
yvesg83

Il est 5h45 quand je quitte la maison ce 27 octobre pour entamer le dernier Marathon de cette année.
Après les 3 premiers (Ardéchois, des Grands Cols et Transalpin) celui d'aujourd'hui nous emmène dans les Cévennes et j'ai rendez-vous à 7h à Aix en Provence avec Fafa (Fabienne pour l'Etat Civil), que les participants à la Varoise 3 connaissent, avant de récupérer Eric à Saint Cannat puis Jean Baptiste (dit le Viking) et Jeannot du côté de Comps.

La traversée de Toulon par le tunnel (tant attendu) faite, je m'engage prudemment dans les Gorges d'Ollioules; il fait encore nuit, j'ai changé le pneu avant la veille et un petit rodage s'impose d'autant plus que j'ai remplacé le Metzeler Tourance (pneu pour trail routier) par un ME33 (pneu purement routier) du même fabricant et que je n'ai aucune idée de ce que ça va donner en matière d'adhérence, de maniabilité ou encore de type d'usure.

Les 1ères impressions sont bonnes, comme d'habitude les Gorges d'Ollioules sont humide mais aucune amorce de glisse n'est à signaler, l'avant a même l'air plus vif et à la sortie du Beausset c'est la montée vers le circuit du Castellet qui se présente à moi.
Là je mets un peu plus sérieusement les gaz puisque la route est sèche mais décide d'attendre d'arriver au circuit pour considérer mon pneu comme rodé (nos routes sont suffisamment abrasives et sinueuses pour se contenter d'une cinquantaine de kms de rodage).
J'avale la longue ligne droite qui passe devant le circuit et plonge vers Cuges les Pins.
Les gants d'hiver que j'ai achetés la veille me gênent terriblement, j'ai beaucoup de mal à sentir les commandes et j'ai horreur de ça; dès que je pourrai je remettrai les gants d'été que j'ai eu la bonne idée d'emmener.

La N8 m'emmène jusqu'à Gémenos où je récupère la N96 puis la D7.
Histoire de pimenter le début du parcours j'ai décidé de ne pas suivre la N96 jusqu'à Aix mais de couper par les petites routes.
Lorsque j'arrive à Peypin il est à 6h35 et le jour n'est pas encore tout à fait levé.
Trouver la D46 s'avère moins facile que sur la carte mais j'y arrive quand même et c'est une charmante petite (très par endroits) route qui me mène jusqu'à Gardanne par Cadolive et Gréasque.
Je commence à vraiment haïr ces nouveaux gants puisqu'en plus j'ai froid et je me dis que la vraie solution contre le froid passe peut-être par les manchons de grand papa...

Je récupère l'A51 et accélère le rythme sur les 5 ou 6 kms qui me séparent de Fafa car je ne voudrais pas trop la faire attendre et c'est donc après avoir vérifié que mon Africa Twin prenait toujours 180 dans les montées que j'arrive au point de rendez-vous avec 5 petites minutes de retard.
Fafa est déjà là, elle a fait le plein de sa gloutonne CBR600, je fais de même et on prend le temps de boire un breuvage chaud.
Fafa me dit que ses gants d'hiver l'handicapent également et que sur l'autoroute elle n'a pas dépassé le 130 à cause du froid; heureusement le jour est maintenant bien levé et ça devrait rapidement se réchauffer.

On repart à 7h25 en direction de Salon de Provence par la N7; à St Cannat on a beau regarder un peu partout il n'y a aucune trace d'Eric.
Je jette un oeil à mon portable et constate alors qu'il m'a laissé un message pour excuser son dos de ne pas vouloir faire de la moto.
Lui qui avec moins d'un an de moto voulait goûter enfin aux joies du Marathon c'est pas de bol.
Y'en aura d'autres Eric t'inquiètes pas.

A Salon de Provence je décide qu'il fait chaud (le froid aux mains c'est dans la tête ;-) et je mets les gants d'hiver sous la selle; ils y resteront jusqu'à la fin de la journée...
C'est que les choses sérieuses vont commencer, les Alpilles sont toutes proches, nous quittons la Provence de Pagnol pour celle de Daudet.
A Eyguières nous trouvons tant bien que mal la direction d'Orgon puis prenons ensuite la D25 et là tout change...

Le paysage se fait plus désertique, la route plus sinueuse (enfin!!!, parce que depuis Aix on est plutôt sevré de ce côté là ;-) et moins large.
On commence à s'amuser, le rythme s'accélère; après 5 ou 6 kms la forêt réapparaît, la route est encore moins large, plus sinueuse et les trajectoires doivent être calculées au plus juste...

Nous prenons ensuite la direction de Mouriès puis celle de Maussane où la D27 nous emmène aux Baux de Provence...
Essayer de décrire ce que nous voyons (ou plutôt apercevons du coin de l'oeil;-) ne servirait à rien, c'est magnifique et aucun mot ne pourrait ne pourrait traduire la beauté qui se dégage de ces lieux...
Ce village taillé dans le calcaire sur ce rocher majestueux est magnifique.
Allez-y...

Après les Baux on bascule vers la D99 qui nous emmènera jusqu'à Tarascon.
Je note une singularité sur cette D99: l'adresse de ses riverains...
En effet chaque maison est désignée par la borne kilométrique qui la précède à quoi il faut ajouter le nombre de mètres depuis cette borne.
La photo 9 nous apprend donc que M et mme X... habitent 26 + 508 D99 ce qui signifie 508 mètres après la borne 26 sur la D99...

A Tarascon après une légère erreur de RB (mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa ;-) nous prenons la direction de Comps sans avoir vu ni Tartarin, ni une quelconque Tarasque.
Je voudrais bien m'arrêter sur le pont qui enjambe le Rhône pour prendre une photo mais c'est trop dangereux .

Il est plus de 9h00 quand nous arrivons à Comps où nous avons plus de 30 minutes de retard sur le rendez-vous prévu avec Jean Baptiste et Jeannot que j'ai situé au "bar le plus proche de l'église" (ce qui fonctionne bien dans presque tous les villages gaulois).
Après avoir fait le tour du village, nous trouvons l'église et le bar à côté (vous voyez...;-) mais aucune trace de 900CBR ou autre Bandit 1200.
On entre dans le bar, c'est assez étrange; déjà la rue d'à côté barrée par un remblais en terre j'avais trouvé ça bizarre mais dans le bar ça s'arrange pas: la boulangère est installée au fond du café pour vendre son pain et ces croissants, les toilettes sont fermées par un simple rideau et tout le monde à l'air de trouver tout ça normal...

Ce n'est qu'après avoir lu une affichette avec une photo que je comprends ce qui me paraissait étrange: nous sommes à Comps, célèbre (hélas) depuis les inondations de début septembre quand il fut ravagé par la crue du Gardon...
La photo montre le bar ou nous sommes, l'eau arrive à plus d'un mètre cinquante...
Je me traite intérieurement de tous les noms, et d'un coup je les trouve tous admirables eux qui ont traversé des évènements terribles, certains perdant presque tout (j'ai dans l'idée que la boulangerie n'était pas là avant) ils ont le sourire et ça a beau être tout bête un sourire, le leur relativise d'un coup tous mes petits soucis...
Chapeau messieurs dames et bon courage...

Lorsque nous reprenons la route en direction d'Anduze il est 9h30 et nous sommes toujours sans nouvelles de JB et Jeannot que nous avons essayé de joindre sur son portable mais sa messagerie étant en panne on ne peut pas lui dire qu'on les attend à Anduze.
Tant pis nous finirons ce Marathon à 2...
A Remoulins nous prenons la direction du Pont du Gard que nous n'apercevrons hélas pas puis d'Uzès d'où nous rejoignons Anduze où nous arrivons peu avant 11h00.
Depuis Comps les traces des inondations dévastatrices (les murs "transpirent" encore) nous rappellent en permanence les souffrances de cette région.

A Anduze on s'arrête face au temple, signe que nous sommes entrés en pays parpaillot et je m'aperçois que j'ai reçu un message de Jeannot qui nous apprend que lui et Jean Baptiste sont à... Anduze ;-)
En fait depuis vendredi soir je n'ai plus de connexion Internet, Fafa a lu les messages du samedi en diagonale et ce mauvais concours de circonstances a fait que nous avons raté le mail de Jeannot disant que finalement ils nous attendraient à Anduze plutôt qu'à Comps.
Quelques minutes plus tard nous sommes donc tous réunis autour d'un verre histoire de faire enfin connaissance avec les Montpellierains de la liste BMS.

Mais la route nous appelle déjà, nous sommes au pied des Cévennes, il ne s'agirait pas de les faire attendre non plus...

A St Jean du Gard Fafa et moi refaisons le plein (au SP98) enfin surtout Fafa parce que mon supertanker pourrait encaisser au moins 200kms de plus mais bon comme lors du dernier Marathon j'ai failli tomber en rade je suis méfiant sur la densité de stations ouvertes le dimanche en rase campagne.

A la sortie de St Jean du Gard on prend la direction de la Corniche des Cévennes tant vantée par Gando naguère sur la liste BMS.
Et au fur et à mesure qu'on roule je comprends mieux pourquoi: le paysage fait de forêts de châtaigniers est magnifique, le bitume est un vrai billard où on peut tenir un bon rythme en prenant des angles sympathiques et même s'il est humide par endroit le mouillé c'est dans la tête c'est bien connu...
En bref on se régale, merci Gando...

Après le Pompidou nous franchissons allègrement les quelques kms de ligne droite sur le plateau avant de tourner à droite en direction de la Barre des Cévennes.
Lorsque nous entrons dans ce village on sent bien qu'on entre dans un monde différent, où le rythme n'est pas le même et je me prends à me demander s'il est bien normal que nous venions troubler tout ça...

Après le village ça se gâte un peu pour mes compagnons car la D62 est carrément tracée dans la forêt et si le revêtement est bon et plat les feuilles de châtaigniers qui jonchent le sol hors de la trace rendent la conduite un peu délicate: hors de question de poser les roues dessus sous peine de payer cette erreur comptant...
Pour ma part l'Africa Twin s'en sort bien et seul JB arrive à suivre plus ou moins le rythme sans trop de soucis.

Lorsque nous rejoignons la N106 tout le monde a l'air heureux de constater que nous arrivons sur un vrai "circuit".
Le bitume est neuf (il paraît même qu'il y avait des panneaux limitant la vitesse à 50 pour cause de travaux ;-), les courbes sont aussi belles qu'on peut les rêver et nous prenons le temps de déguster ces 26kms en enroulant sans à-coups, tout en souplesse à une vitesse somme toute assez raisonnable... ;-)

Après le Collet de Dèze nous prenons la D276 qui s'enfonce dans la forêt cévenole...
Je comprend mieux pourquoi les Camisards furent ici des précurseurs en matière de guerilla il y a quelque 300 ans, le relief et le paysage s'y prètent à merveille et les troupes de Louis XIV n'avaient aucune chance...

La route s'est dégradé et si comme tout à l'heure elle est étroite, sinueuse et à moitié recouverte de feuilles de châtaigniers elle est en plus devenue très bosselée...
Je décide alors d'accélérer lâchement le rythme, le débattement et la souplesse des suspensions de l'Af'Twin font merveille et cette fois-ci personne ne réussit à s'accrocher.
En fait ils me rattrapperont parce que je suis bloqué par un abruti en voiture qui ne fait rien pour m'aider à le doubler alors qu'il est hors de question pour moi de le passer en force sans prendre des risques trop important.

C'est après avoir rejoint la D52 que nous réussirons à le passer en forçant le passage à chaque fois alors qu'il lui serait si simple de nous laisser passer avec un petit coup de clignotant et/ou de volant à droite, ce que nous ne manquons jamais de remercier comme nous l'avons fait des dizaines de fois lors de ce Marathon.
C'est pourtant pas dur de vivre ensemble si chacun fait un petit effort...

Après Chamborigaud nous prenons la D998 avant de faire une pause histoire de se détendre un peu.
Il est 13h10, nous sommes en retard et n'avons pas encore mangé.
Je propose de manger à Florac, puis de couper pour partir directement sur le Mont Aigoual sans faire la boucle prévue par Ste Enimie, les Gorges du Tarn et Meyrueis.
Faut bien en garder pour les Marathons de l'année prochaine... ;-)

On repart en direction de Florac par une route de plus en plus tortueuse traversant des paysages de plus en plus magnifiques.
A Pont de Montvert je craque et m'arrête pour prendre une photo du Tarn à peine naissant mais déjà impétueux et puissant...
Après le village je comprends vite qu'il faut que j'arrête de regarder ce paysage fantastique si je ne veux pas passer mon temps à prendre des photos et pour ne plus regarder le paysage (ou juste un peu) je ne connais qu'une solution: GAZZZZZ!!!

J'accélère le rythme avec JB dans ma roue (dès que le bitume est bon un 900CBR c'est plus facile ;-)
Avant un virage j'ai beau avoir la sensation de freiner ça ne ralentit pas vraiment.
Bon ben j'arrête de freiner puisque ça ne sert à rien et je tourne parce que sinon c'est le rocher qui lui va vraiment m'arrêter.
Je penche la moto, ferme les yeux (non je déconne ;-), ouf c'est passé, pas loin du rocher mais c'est passé.
Je pense à la réflexion qu'après un rythme "touristique" je ne me suis pas assez vite reconcentré au moment de passer à un rythme plus sportif et que j'ai freiné comme je l'aurais fait la minute d'avant mais le rythme ayant changé, ça a faillit me coûter cher...

L'avertissement est noté mais après avoir vérifié le bon fonctionnement de mes freins sur les 2 ou 3 virages suivants je remets gros gaz.
Avec JB on distance rapidement nos 2 compagnons mais on prend un tel plaisir qu'ils nous pardonneront...
Les kilomètres défilent rapidement et vers 14h00 nous arrivons à Florac où mes 3 compagnons font le plein.
Mon Af'Twin est plus qu'à moitié plein et peut attendre.

Le pompiste nous a dit qu'en centre ville nous trouverions des sandwiches et nous sommes confiants lorsque nous garons nos montures devant le temple local (décidément;-)
Mais après avoir fait 4 ou 5 cafés et autres brasseries nous craignons qu'il ait été quelque peu optimiste jusqu'à ce qu'un restaurant nous sauve la mise en improvisant des sandwiches jambon cru/cantal/beurre "de compétition" pour lesquels il nous demanda la somme ridicule de 2,60€ qui frôla les 5€ avec la boisson et le café.
Si, si je vous jure que c'est en France en 2002...

Peu avant 15h00 nous reprenons la route en direction de l'Aigoual.
Je suis un peu inquiet car quelques nuages pas très sympathiques ont fait leur apparition et je connais la réputation climatique de l'Aigoual, mais bon la météo a annoncé du beau temps sur toute la journée donc ça ne devrait pas poser de problèmes et j'ai laissé les affaires de pluie à la maison...
On y reviendra...

A la sortie de Figeac on reprend un bon rythme, histoire de faciliter la digestion sans doute mais la route devient rapidement humide et même mouillée par endroit.
C'est maintenant une sorte de bruine qui mouille la visière et la route est carrément trempée.
Au fur et à mesure que la route s'élève le phénomène s'accentue, arrivés au sommet du col de Perjuret on est dans un vrai brouillard et on redémarre dès que Jeannot et Fafa apparaissent.

Je décide d'accélérer histoire de rigoler un peu (on s'amuse comme on peu et suivant les circonstances un rien suffit ;-)
Rapidement je largue tout le monde y compris JB qui se bat pour vérifier que passer 140CV au sol sous la pluie n'a rien de facile, bien fait!!! ;-)
Dans les derniers kilomètres de l'ascension le brouillard est tel que je ne trouve aucune autre solution pour continuer à progresser en sécurité que de suivre la ligne blanche.
J'éclate de rire dans mon casque en repensant à "La Grande Vadrouille" quand le motard allemand finit dans le décor parce que la ligne blanche sort de la route, espérons que celle-ci reste médiane parce que je la suis vraiment aveuglément...

Lorsqu'un kilomètre avant le sommet j'attends mes compagnon ma plus grande angoisse est qu'ils me percutent sans me voir tant le brouillard est dense...
Quand Fafa arrive nous repartons jusqu'à la station météo qui marque la fin de l'ascension.

Au sommet c'est l'enfer, les élément sont déchaînés, un vent à décorner les boeufs transforme les brouillard en pluie, nous prenons la photo souvenir en gardant les casques sur la tête et repartons sans attendre la neige qui ne devrait plus tarder au rythme où vont les choses... ;-)
Le brouillard nous égare un peu mais après quelques hésitations dans la station de ski de Prat Peyrot je remets le groupe sur la bonne route en direction du Vigan.
Au bout d'une dizaine de kilomètres de descente, le brouillard disparaît presque d'un coup et je prends une photo pour fêter ça...
Dans la descente on double 3 motards en duo et arrivés au Vigan on marque une pause bien méritée.
Il fait beau, chaud et je pense que beaucoup de gens auraient du mal à croire qu'à 30kms d'ici c'est l'enfer...

A la sortie du Vigan nous passons devant 3 contrôles de gendarmerie qui se succèdent en 500m dont 2 sur le même rond-point... Histoire de s'occuper sans doute...
Entre le Vigan et Ganges nous remontons un gigantesque embouteillage composé des Nîmois et des Montpelliérains qui rentrent de week-end.
A Ganges la situation s'éclaircit nettement et les kilomètres défilent rapidement jusqu'à Montpellier où nous arrivons à 17h00.

Comme je le lui ai demandé à la pause précédente le Viking prend la tête du convoi afin de nous faire traverser la capitale languedocienne sans avoir à chercher notre route.
Pour ma part j'ai plutôt la sensation d'avoir traversé et retraversé son tramway dont nous n'avons cessé de suivre le tracé le coupant par ci, le longeant par là, l'apercevant ici, le revoyant là...
J'ai même vu de la pelouse entre les rails, il suffisait d'y penser...

Nous nous arrêtons afin de refaire le plein et de dire au revoir aux Montpelliérains qui vont nous quitter.
Le compteur du "Drakkar" de JB affiche 390kms, le mien 200 de plus et il faut encore rentrer...
Avec Fafa nous remettons rapidement les gaz en direction de la Camargue.
Carnon Plage est rapidement dépassé et les kilomètres défilent vite en direction de la Grande Motte d'abord et d'Aigues Mortes ensuite.

Après avoir traversé le Petit Rhône qui nous fait entrer dans le delta du fleuve, nous rejoignons la D570 où nous tombons sur l'énorme embouteillage des Marseillais et des Nîmois qui rentrent des Saintes Maries de la Mer.
La bande cyclable me permet de remonter la file de voitures avec Fafa dans ma roue.
Arrivés à Albaron c'est avec joie que nous quittons l'embouteillage en direction de Salin de Giraud.

Je profite des longues lignes droites camarguaises pour faire un peu d'assouplissements debout sur les cale-pied passager tantôt le casque au dessus de la bulle, tantôt les fesses sur le porte-bagages.
Ensuite c'est chaque jambe que j'envoie sur le porte-bagages alternativement (les 2 en même temps à 100km/h ne serait pas raisonnable:-) histoire de passer le temps et d'espérer prévenir les courbatures.
La nuit est maintenant tombée mais les phares de l'Af'Twin remplissent parfaitement leur rôle.

Peu avant 19h00 nous arrivons à Salin de Giraud puisque sans rien dire à personne j'ai prévu d'emprunter le bac de Barcarin pour traverser le Grand Rhône et ressortir du delta.
Je suis vite rassuré de voir qu'il fonctionne encore, ayant eu très peur qu'il soit fermé auquel cas on aurait fait 50 kms pour rien...
Depuis la 1ère édition de la Balade Varoise et le compte-rendu d'Hervé et Nadia je sais que le bac est gratuit pour les motos et les employés m'apprendront qu'il fonctionne quasiment 24h/24 de 4h30 à 2h00.

Après avoir immortalisé la traversée nous enfourchons à nouveau nos montures pour rejoindre la banlieue marseillaise par Martigues.
Nous délaissons la direction d'Istres pour traverser Port St Louis du Rhône d'où nous ressortons en direction de Marseille par une charmante petite route...
Au fil des kilomètres je m'inquiète un peu, y'a quelque chose qui ne cadre pas...
Nous avons maintenant la mer à notre gauche, des voitures de pêcheurs et de jeunes qui viennent s'amuser dans ce lieu désertique sont stationnées ça et là, la nuit est très noire...
Un panneau nous signale une succession de virages que nous prenons prudemment, la route passe d'un coup à 5 voies afin d'accéder au parking... de la plage qui termine ce cul de sac...
Je m'arrête quand je comprends qu'on va attaquer le sable, béquille la moto et jette un oeil à la carte en lâchant un "P..... mais on est où là???"
Ce à quoi Fafa me répond que c'est sans aucun doute la bonne question à se poser... mais je ne perçois même pas l'ombre d'un reproche dans sa voix, merci Fafa...

En regardant la carte tout s'explique, on aurait du prendre la direction d'Istres que nous avons délaissé avant d'arriver à Port Saint Louis...
Nous faisons demi-tour, retraversons Port Saint Louis et prenons la direction d'Istres après avoir fait 20 kms pour rien.

A partir de là le rythme va s'accélérer nettement pour traverser successivement Fos sur Mer, Port de Bouc et Martigues, Venise Provençale porte d'entrée de l'étang de Berre.
A Martigues on prend l'autoroute et je me cale à 140 environ avec Fafa qui a pris ma roue de tellement près que je me dis qu'elle est peut être un poil fatiguée et qu'elle s'est "accrochée" à moi en "pilotage automatique"; je m'interdis donc toute manoeuvre un peu brusque qui pourrait la tirer de son "sommeil" ;-)

Il est presque 20h00 quand nous nous garons devant une brasserie du centre commercial de Plan de Campagne.
Alors que je propose à Fafa de boire un breuvage chaud quelconque elle me répond qu'elle doit être à Antibes à 20h00 pour un repas de famille et qu'elle doit donc repartir immédiatement.
Elle me quitte donc et arrivera à Antibes vers 21h00 tout en ayant fait le plein au passage (ce qui fait une moyenne inavouable), plein qu'elle a vidée quasi entièrement...
J'aurais pas aimé être un moustique sur l'autoroute ce soir là... ;-)

Pour ma part je repars après avoir bu un café et prend la direction de Gardanne puis de Peypin mais en route je décide de prolonger le plaisir un petit peu et au lieu de basculer vers Peypin je bascule vers Allauch et Plan de Cuques par la route des Termes, terrain de jeu des motards marseillais.
Ca tombe bien parce que juste devant moi il y a une voiture dont le conducteur a décidé de s'amuser et je n'ai qu'à suivre à distance respectable pour jouer également...

Je récupère ensuite l'A50 à la Valentine pour le quitter rapidement à Aubagne où je prends la N8 comme ce matin qui me ramène à Ollioules par le circuit du Castellet.
Dans la descente vers le Beausset je prends la roue d'une voiture et me laisse guider...

Dans les Gorges d'Ollioules j'enroule tranquillement et c'est à ce moment là que je repense à mon nouveau pneu: finalement il est très bien ce ME33, la moto est encore plus facile à mettre sur l'angle et ça accroche d'enfer.
Comme en plus il est nettement moins cher (69€) que les Tourance et autres pneus pour trails, avis aux amateurs...
Prochainement je remplacerai mon Tourance arrière par un ME550, je vous dirai tout, promis.

Je traverse rapidement Toulon et il est 22h15 quand je me gare devant la maison, 16h30 après l'avoir quittée.
Et 900,2 kms...

Les récits et les photos de tous les Marathons (y compris de celui-ci) sont là:
http://groups.msn.com/MarathonMotoSud

grandV

yvesg83

Commentaire


Par Laglotte
Laglotte

j'ai pas encore tout lu...mais 900 bornes en une journee de moto, bonjour le cul...

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