mon Touquet à moi ,ne vous moquez pas trop.

A-B-S
18 février 2006 à 2:16

Mon Touquet à moi
Bon avec un peu de retard je vous livre mon Touquet à moi ,pour info je fini 748 eme dernier des coureurs classés ayant bouclé les 3 heures … ! Piètre perf bien sur mais ça suffit quand même à mon bonheur .

le samedi contrôle technique rien a signaler ambiance sympa accueil chaleureux et décontracté de la part de l'organisation.
Le dimanche matin tant attendu arrive enfin je me pointe devant le parc fermé plutôt décontracté, je plonge la main dans ma poche et je saisi ma clef de contact ( 400 DRZ E ceci explique cela) c'est bon j'ai ma clé , je file mon bonnet à mon pote( ben oui je suis frileux du crâne j'ai pas de cheveux) je vérifie la présence de quelques outils dans mes poches , derrière moi les fous furieux viennent de renverser les barrières pour pénétrer dans le parc fermé histoire peut être de grappiller une place ou deux sur la ligne de départ.il reste encore 30 minutes avant le départ ,je ne me presse pas et me dirige vers ma moto , je rentre sûrement le dernier dans le parc et je cherche à nouveau ma clef de contact pour enfin faire ronfler ma monture qui attend depuis la veille et là plus de clef dans la poche… si si plus de clef ….oups…grand moment de solitude .je fais signe à mon pote de rentrer dans le parc pour récupérer ma béquille ,pendant ce temps je continue de chercher ma clef dans mes multiples poches …elle doit être dans une autre poche….la tension monte ,toujours pas de trace de cette putain de clef…ça pue .
Mon pote arrive je suis fébrile il fouille mes poches et se rend à l'évidence la clé n'est pas sur moi, retour sur mes pas pour chercher ou elle aurait pu tomber, je commence à perdre espoir, 3 mois que j attend ce départ et je vais resté planté là ridicule au milieu de ce parc fermé déserté par ces mille autres concurrents, je suis un nul un gros naze un crétin je me maudis d'être aussi con.
Et puis l'espoir renaît mon pote me dit on coupe les fils du contacteur et on raccorde (j'avais un domino dans la poche) on sort le leatherman, ça devrait le faire, le temps passe doucement, il bricole j'observe, il reste encore 15 minutes avant le briefing…bordel pourvu que ça marche, un coup sur le démarreur, yes yes yes bingo !!!Ça marche, putain j'ai de la chance, j'ai ma bonne étoile qui veille.
Le départ …traversé de la ville, premiers tours de roues dans le sable mou juste avant le grand départ et là dès cet instant dès ce premier contact je comprend vite que 3 heures la dedans je vais souffrir.
Et puis c'est la plage cet immense plage, déjà tous parti ou presque quand j'accède à la ligne, j'accélère…bordel de bordel la moto gigote de partout, je croise un mec en vrac, sa katoche est sur le dos et lui les pompiers s'en occupent, bon ben prudence va falloir gérer pour pas finir dans la même civière. Au bout de la plage je vire et puis je sors à Stella. Déjà j'ai mal au bras et au mains .mes potes ne sont pas là ils arrivent vélo du Touquet, ne riez pas la circulation était fermé et ils voulaient voir le départ donc y avait que le vélo, j'attend 15 minutes, ça y est les voilà, premières impressions, on fait le plein je bois un coup et je repars pour l'enfer sous leur encouragements.
Et là l'enfer va commencer pour de bon… 8 kilomètre de sable mou…l'enfer est devant moi , la moto m'emmène ou elle veut je n ai pas les bras pour la tenir je subis je pars a droite à gauche sans cesse , un mec arrive derrière moi et pan il me percute suite à un de mes écarts involontaire il est fou de rage je suis bloqué sous ma moto il hurle je ne peux rien faire je ne peux pas bouger il finit par comprendre il se relève et m'aide à me remettre sur pied , il semble extenué déjà lui aussi même si il va beaucoup plus vite que moi , il kicke son yam 2 temps , noyé , il kicke il kicke il kicke encore, le désespoir dans ses yeux moi je me sens un peu coupable…il kicke encore mais rien a faire ça pisse l'essence sous la meule il sait que c'est peut être la fin.
Je ne peux rien faire hélas, je lui dit, j'appuie sur le bouton magique et je repars.

Toujours mes zig zag incontrôlés j'essaie de rouler sur le coté gauche de la piste il me semble que c'est moins défoncé, funeste erreur , un filet orange de protection qui délimite la piste traîne parterre et bien sur je roule dessus argh !!!Le filet s'enroule dans le moyeu arrière, la couronne coincé dans la chaîne, la totale… !!!
Je me démonte pas, je sors encore le leatherman et je m'attaque méthodiquement à couper tout ce melimelo de filet plastique qui bloque ma roue arrière .15 minutes plus tard je repars, la fatigue est de plus en plus présente mais j avance obstinément, la moto ne chauffe pas trop, pas encore…pas de ventilo mais une sonde de température monté par mes soins qui m'indique quand même 95 degré.
Enfin la fin de la zone du sable mou mais là je vais tellement lentement que le berlingot se met à bouillir la vase d'expansion fait cocote minute, obligé de m'arrêter 10 minutes pour faire retomber la fièvre. Ça y est je vois la plage je vais pouvoir récupérer un peu sur la partie rapide. Deuxième arrêt au stand, mes potes ne pensait plus me voir, accident, casse, abandon ils avaient tout imaginé faut dire j'avais quitté Stella 1H30 plus tôt !!!
Je descend de la moto je suis liquide il me reste encore huit kilomètre de sable mou j'essaie de penser à autre chose.
Je bois je mange un peu je repars pour la ligne droite du calvaire, je suis une grande douleur , je n avance plus du tout je tiens plus la moto avec les bras j'ai presque tout le temps les pieds par terre pour ne pas tomber , j'essaie de me mettre debout sur les cales pieds et de prendre un peu de vitesse mais la moindre ornière un peu profonde et je chute mes bras ne peuvent pas tenir la chiotte je regarde loin devant et je me dis c'est là bas que tu vas , tu vas y arriver ,tu dois y arriver , un mec arrêté sur le bord de la piste m'appelle il a besoin d'aide . Il doit se dire celui là va tellement lentement que je peux me permettre de l'arrêter pour obtenir son aide hé hé, je m'arrête volontiers ça va me permettre de souffler un peu .il veut que je lui tienne sa moto pendant qu il kicke je ne comprend pas bien mais je m'exécute et il redémarre, ah c'est beaux la solidarité des poireaux.
Je repars je suis un zombie sur un moto jaune qui se traîne lamentablement , je chute de plus en plus souvent je m'arrête de plus en plus souvent pour récupérer je suis au bout du rouleau ,je puise dans des réserves physiques jusque là inconnues , de plus en plus de mecs sont par terre la fatigue fait des ravages chez les poireaux même si je suis sûrement le plus atteint , je fini à l'arrache je ne sais pas comment .les miens , mes supporters sont sur la ligne d arrivé pour m‘acclamer , je viens de finir mon 1er Touquet , 2 tours en 3 heure 32 minutes , je reviendrai sûrement .