Autant battre le fer pendant qu'il est chaud...

zet
22 mai 2006 à 11:57

Plusieurs titres sont possibles pour ce compte rendu.

1 - Nos 4h de carole
2 - 96 heures de galère
3 - La traversée de l'atlantique
4 - La route du Rhum
et pour finir jeu de raquette…

Avant de commencer, je voudrais dire un GRAND merci à Manu, mon coéquipier, Sylvie, Yannick, Guillaume et Nico qui constituaient notre équipe. Mais également à Willy, Eric et Arnaud pour l'aide et les conseils qu'ils ont pu nous apporter.

Je vous avoue que je ne sais pas par quoi commencer tellement ces 4 jours ont été riches en événement. Alors je vais commencer tout bêtement par notre arrivée en essayant de vous raconter cette épopée sans trop rentrer dans les détails sinon je risque de saturer le forum .

Jeudi : malgré 2 heures de retard sur notre planning, nous arrivons à carole et montons notre barnum en catastrophe, car nous avions 3 sessions d'essais libres débutant à 14h que nous avons failli louper. J'avais confondu les jours , d'ailleurs j'avais oublié de remercier Alice car elle nous a remis sur le droit chemin. Grâce à cela j'ai pu changer nos horaires afin que l'on puisse finir de monter le barnum.

Les essais se passent plutôt bien, à voir encourageant vu nos chronos, modestes en ce qui me concerne, un petit 1'09 régule et 1'07 pour Manu. Le soir rien à dire hormis un déluge qui nous tombe dessus vers minuit. Ce que nous ne savions pas c'est que ce n'était que le début.

Vendredi matin, une grosse pluie nous tombe dessus accompagnée de rafales de vent tellement fortes qu'elles arrivaient à déplacer le barnum. Un peu plus et nous allions nous retrouver à Golf ou à Hotel . Nous décidons à ce moment d'attacher l'ensemble à la voiture, mais cela ne suffisait pas, donc nous nous sommes mis à faire le tour du circuit pour trouver des parpaings servant de gueuse pour stabiliser la structure.
D'ailleurs c'était non pas "la course à l'échalote" mais la course aux parpaings car tout le monde était à la même enseigne …
Malgré nos efforts cela ne servait à rien car le vent s'engouffrait à l'intérieur soulevant l'ensemble en déplaçant les poids que nous avions mis et en déchirant peu à peu la toile.
Résultat des courses il pleuvait dans le barnum, remarquez cela avait un coté pratique car nous avions de l'eau à volonté, même pas la peine de se lever, il nous suffisait de tendre nos verres et nous étions servi.

Ce temps nous à accompagner jusqu'à samedi soir où enfin une accalmie est arrivée, le pire c'est que tout cela était espacé par un grand soleil qui ne durait pas longtemps, mais suffisant pour sécher la piste. Le problème était le choix de pneus car, à peine sèche, il se remettait à re-pleuvoir. Personnellement je suis resté en pluie alors que Manu était en slick. c'était le coup de poker.

A coté de cela nous avons eu des problèmes avec ma moto qui c'est subitement mis à délirer et tourner sur 3 pattes. Nous avons passé notre temps les mains dans le moteur. Maintenant je peux démonter la rampe de carbu en moins de temps qu'il faut pour le dire.
Nous avons cherché désespérément à tel point que j'ai dû effectuer les séances de qualif du samedi dans ces conditions. Résultat des courses, lors de la 1ère je suis tombé en panne dans le tour de chauffe à Golf. Re-belotte, à nouveau les mains dans le moteur pour essayer de faire la 2ème.
L'après midi je me lance et devinez quoi, au 3ème tour elle se remet à tourner sur 3 pattes. Résultat des courses, mon meilleurs temps se fait en 1'17 ( sans commentaire). Manu à pris des risques en roulant en slick sur une piste humide et réussi un 1'09 le matin et 1'08 l'après midi ce qui nous place en 2ème position en série B. Grosse déception car nous avions visé la série A. Ce qui aurait été le cas si ma moto avait fonctionné correctement.

Le soir après le briefing, on se replonge pour la x ème fois sur le moteur, et Manu trouve, c'était une bobine qui avait laché. Le problème étant que nous en avions pas sur place.
Donc le soir je décide de revenir chez moi, à 130 Kms du circuit, pour les prendre. Une fois arrivé, je me suis rendu compte qu'elles n'étaient pas là mais chez un copain à 80 kms de chez moi. Ce qui fait que je me suis tapé 340 kms pour une bobine de m….. De retour sur le circuit à minuit, je me remet sur le moteur jusqu'à 3h du mat. Complètement crevé je me couche car le réveil était à 5h30 pour finir de changer les pneus, la course démarrant à 8h30.
Une fois ma machine prête, on se met à changer ceux de Manu. Aucun problème pour l'arrière, en 15 mm c'était réglé. Mais vous vous en doutiez bien cela ne pouvait pas s'arrêter là. L'avant a été une autre paire de manche. c'est promis eric je vais prendre des cours pour apprendre à changer les changers correctements et surtout rapidement

A ce moment le doute s'installe. Que devons nous faire ? Abandonner ou persister ? car il était l'heure de se placer dans les stands. Je pense que nous avons fait le bon choix en tentant le tout pour le tout.

Pendant qu'Eric et Seb vont aider Manu à changer son pneu, je prends le départ, complètement hagard, exténuer.

Les tours de chauffe, se passent bien. Ce qui est très étonnant c'est que le stress et l'angoisse que j'avais en début de semaine avait complètement disparue, je me sentais bien. On y est, on se replace en grille et le départ est donné. Je prends un bon départ et reste en 2ème position. Le 1er tour est très chaud, jusqu'à la parabolique, nous sommes en paquet, roue dans roue mais dans la ligne droite jusqu'à Golf la tête prend du large. Pendant quelques tours je reste en 2ème position et rétrograde à la 4ème place après coup. Place que je garde jusqu'au moment ou je décide de rentrer au stand pour changer de casque car celui que j'avais pris ventilait mal et j'avais plein de buée. Je ne voyais plus rien, à tel point que je me suis un tout droit à golf. j'étais obligé constamment d'entrouvrir ma visière pour l'enlever. En reprenant la piste, j'avais régresser en je ne sais plus qu'elle position, mais je remonte assez vite à ma place initiale.

Au bout d'une demie heure, chaque fois que je passais devant les stands, je regardais le panneau d'affichage pour savoir à quel moment je devais rentrer. Je n'en pouvais plus, j'étais complètement HS. Et là l'erreur fatale à 5 tours de rentrer, sous l'effet de la fatigue, je fais une erreur de pilotage en accélérant trop tôt en sortie d'hôtel, la suite était plus qu'évidente, je me suis fait éjecter par un high side juste en face du stand.

Lors du briefing j'ai dû louper quelque chose, on m'avait pas dit qu'il fallait rentrer par la voie de décélération, je pensais que le faite de s'arrêter juste devant était bon…

Un peu sonné, un commissaire me dit de m'asseoir afin que je m'en remette, mais je n'avais qu'une idée en tête c'était d'aller donner le transpondeur à Manu pour qu'il puisse partir à son tour, tout en sachant que pour nous c'était fini. Et là je craque, les nerfs tombent, j'éclate en sanglot incapable de prononcer un seul mot. Eh oui même les vieux peuvent pleurer …
A ce moment nous avions la possibilité de finir avec une seule machine mais sachant que ce n'était pas la moto de manu car on lui avait prêté, on ne voulait pas prendre le risque de la mettre au tas.

Manu donne tout ce qu'il peut en remontant de la 18ème à la 10ème place avant qu'il se mette à pleuvoir. Contraint de rentrer, on déclare forfait. N'ayant pas un autre jeu de jante pour son R6, on aurait mis beaucoup trop de temps pour changer les pneus.

Malgré tout cela, je ne regrette absolument rien, J'ai vécu à fond cette course, Nous nous sommes donner jusqu'à nos dernières forces et je dis vivement la prochaine. Ce sera début juillet pour une course promotion à nouveau à carole. Je ferais tout pour y être.

En conclusion je dirais que ces 4 jours on été très instructifs, on a beaucoup appris et je me sens plus riche. Ce qui est arrivé, est principalement dû à un manque d'expérience, à un manque de préparation et d'organisation. Je trouve que ce qui nous est arrivé est nettement plus enrichissant que si tout c'était passé tip top.

Voilà, j'ai essayé de faire court, en omettant pas mal d'autres anecdotes

A propos Yan, tu vois je ne parle pas de tes 25 ans…