Essayer une Brough Superior n'arrive pas tous les jours, 3 encore moins. On n'a pas pu faire 1000 km avec chacune, alors on les regroupe pour un unique essai des Brough Superior SS100, Dagger et Lawrence : une même base pour des motos très différentes.
Essai Brough Superior SS100, Dagger et Lawrence
Brough Superior se distingue de la production qu'on connait en France déjà parce que cette machine est entièrement réalisée en France, à Toulouse précisément. Les fournisseurs sont en circuit court si on peut dire parce que le patron Thierry Henriette tenait à ce que tout soit local ou presque. Ce qui n'est pas usiné directement dans l'atelier Brough Superior tels que le moteur, les jantes, la fourche, etc, ou assemblé et soudé comme le cadre en titane, vient de fournisseurs français la plupart du temps. On peut citer Beringer pour le freinage qui a développé des éléments spécifiques pour ces motos. Au départ, Brough Superior était une marque anglaise, mais elle a été rachetée et est maintenant totalement française. Le plus interessant, c'est d'une part que les machines sont toutes faites et assemblées à Toulouse à la mains par des gens qualités et représentants d'un certain savoir faire, mais aussi qu'à la conduite, c'est une expérience unique de par la conception de ces machines. On part donc pour faire un essai de la SS100, l'originale si on peut dire, puis de la Dagger la plus récente et la Lawrence. Pour que la gamme soit complète il aurait fallu ajouter la Pendine, déclinée des courses sur sable avec son nom de la ville éponyme, et l'Anniversary qui est une interprétation de la SS100.
Une mécanique de haute précision
Si Brough Superior a été sollicité par Richard Mille pour réaliser la RMB01, ce n'est pas un hasard. L'horloger cherchait ce qui se fait de mieux et ne pouvait s'associer à une marque avec des volumes industriels d'une part et des solutions techniques communes d'autre part. Il fallait quelque chose d'unique et d'exceptionnel qui a été trouvé auprès de Brough Superior. Ce qui est fascinant, c'est de voir ce moteur usiné sur place en une douzaine d'heures depuis un bloc d'aluminium brut, de voir toutes les autres pièces usinées, assemblées et soudées devant nos yeux comme le cadre en deux parties avec l'avant en titane grade 7 et l'arrière en titane grade 5, le moteur étant porteur. Le plus beau est sans doute la précision avec laquelle tout ceci est fait ce qui permet aux moteurs des Brough Superior de série de développer 102 chevaux, à celui de la RMB01 de passer à 130 chevaux et à celui de l'Aston Martin AMB001 d'atteindre 225 chevaux avec l'aide d'un turbo. Tout ça sur la même base.
Alignement de moteurs prêts en attente de la suite du montage
Ce moteur, c'est un bicylindre en V de 997 cm3 ouvert à 88 degrés, double arbre à cames en tête, 4 temps, avec refroidissement liquide et 4 soupapes par cylindre. On a vu ses entrailles et sa fabrication avec la visite de l'atelier Brough Superior à Toulouse. La distribution se fait par chaîne et par engrenage. A la mise en route, le moteur respire, vibre et donne de la voix avec plus ou moins de modération. Les 4 échappements de la SS100 Anniversary sont ultra bruyants, les autres bien plus acceptables et appréciables. Difficile de vous parler de régime moteur tellement le compte-tours sur le tout petit écran digital LCD est illisible, mais ce sont les sensations qui parlent. A bas régime, le V-Twin est très rond, il est assez souple et ne vibre pas tant qu'on pourrait s'y attendre. On croise tranquillement à mi régime, sachant que la puissance maximale est à 9600 tr/min, on se laisse porter en sentant qu'il en reste toujours sous la poignée. Cette dernière est d'ailleurs sensible, le twin prend des tours facilement à la moindre sollicitation pour devenir rageur en haut. Il est très réactif avec ses petites bielles et ses pistons aux jupes courtes. Mais c'est à mi régime qu'on en profite le plus, en roulant et enroulant sur le couple. Un vrai bonheur qu'accompagne à merveille la boîte d'une exquise douceur. L'embrayage ultra doux est un régal, mais cette boîte autorise à passer les rapports à la montée comme à la descente sans s'en servir avec une extrême douceur.
Brough Superior Lawrence
Cet ensemble moteur et boîte est superbe à regarder et à piloter, on le sent musclé, démonstratif sans jamais être violent, une poigne de fer dans un gant de velours. Ce bicylindre Brough Superior est partagé avec toute la gamme : SS100, Dagger ou Lawrence de cet essai ont toutes les mêmes performances. Ce qui change, c'est ce qu'il y a autour c'est-à-dire le châssis, la fourche de type Fior, le bras oscillant, les jantes pour le poids non suspendu ainsi que la position de conduite avec des guidons et des assises très différentes.
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