Entretien avec Christophe Voss, le patron de Indian Mulhouse

Par Jean-Michel Lainé le .

Depuis 1907 Motos Voss vend des motos en Alsace, soit 6 ans à peine après la naissance de Indian en 1901. Mais cela ne fait même pas un an que Christophe Voss s'est lancé dans l'aventure Indian. Il nous parle de cette arrivée de Indian Mulhouse en 2020.

Christophe Voss, le patron de Indian Mulhouse

Christophe Voss : On a commencé en 1907, mon arrière grand-père, une affaire familiale. Les générations se sont suivies naturellement pour arriver à nous la 4e. De tous temps on a fait les motos japonaises, pendant 40 ans de Suzuki, et puis avec l'arrivée de machines européennes on a commencé à s'orienter vers ce nouveau marché. On sentait un peu la fin du monopole japonais. On a voulu se diversifier en prenant MV Agusta, puis Aprilia, puis Triumph. Et maintenant le grand changement a été l'arrivée d'Indian.

Indian c'est arrivé l'hiver dernier. On a commencé avec la saison 2020. Elle a commencé de manière particulière, en fait on a commencé et on a fermé immédiatement. On a eu les motos en décembre et janvier. Au mois de mars avec le confinement on a fermé. C'était assez spécial comme lancement parce que le lancement officiel ne s'est pas fait, on n'a pas pu faire le roadshow qui était prévu, on a finalement commencé au mois de juin l'activité. C'est un peu particulier pour un lancement.

Qu'est ce qu'on achète comme Indian à Mulhouse ?

Christophe Voss : Un peu comme partout, c'est la gamme Scout et Scout Bobber avec le 1200 qui est le fer de lance, là c'est parti immédiatement on a fait tout de suite un tabac. On a fait des préparations (ndlr : jetez un oeil sur la prépa de cette Indian Scout Bobber Army), on essaie tout de suite de se diversifier, montrer qu'on aime ça, on est des passionnés de motos, ça a directement plu. Les grosses c'est un peu plus compliqué, ça demande plus de travail, c'est une clientèle qui vient souvent de chez Harley-Davidson. Faut faire essayer, faut convaincre le client, faut qu'il soit prêt psychologiquement à changer de crémerie (rires), c'est pas aussi rapide, c'était beaucoup beaucoup d'essais, que les gens prennent conscience qu'il y a une alternative à Harley-Davidson notamment. 2021 marquera vraiment pour nous le début de l'activité et le vrai lancement de Indian. Cette année c'est un peu la phase de test.

Indian Mulhouse s'intalle chez Motos Voss

Comment s'est passé l'arrivée de la Challenger dans ce contexte ?

Christophe Voss : C'est une moto atypique pour nous, pour l'instant c'est un peu mitigé, le client qui vient naturellement de chez Indian ou de chez Harley-Davidson n'y adhère pas. Je pense toucher une clientèle de motos européennes, BMW, possesseurs de Goldwing, qui vont davantage se reconnaitre. Pour l'instant, les clients préfèrent les Chieftain et Roadmaster avec le moteur air/huile. Le 116 (ndlr : cette année, le moteur 116 ci est venu remplacé le 111 sur certains modèles de la gamme). Plus de caractère, plus de tempérament et qui correspond plus à ce que le client connait déjà. Le Challenger, faut qu'il trouve sa voie, faut qu'il trouve une autre clientèle qui sera pas forcément la clientèle Indian et Harley. Ce sont des gens qui vont venir d'un autre univers. Des japonaises ou des européennes et qui n'auront pas cet apriori. Il va falloir vraiment enchainer les essais.

Comment pratique-t-on la moto à Mulhouse ?

Christophe Voss : On a de moins en moins la coupure de l'hiver avec le réchauffement climatique de manière générale, c'est vrai qu'on n'a plus de saisons marquées, donc de plus en plus les gens roulent un petit peu toute l'année même si c'est moins l'hiver évidemment. On se dirige de plus en plus vers une utilisation toutes saisons.

Le club IMRG Mulhouse est déjà actif ?

Christophe Voss : Oui, on a déjà un certain nombre de membres, on doit être une bonne trentaine de membres avec une équipe très dynamique, un président très dynamique, qui avait hâte qu'on ouvre enfin sur Mulhouse. Michel, le président, s'occupe de ça très très correctement et a hâte de le développer. On a une bonne équipe de passionnés, pour certains d'anciens clients. Michel le président est un nouveau client je ne le connaissais pas. Il en est à sa 3e Indian, il est fan de la marque. Evidemment, il n'attendait que ça que quelqu'un ouvre sur Mulhouse.

La première réunion au mois d'octobre, tout était tombé à l'eau avec le confinement évidemment, on devait faire le salon du tatouage avec leur présence, le roadshow avec leur présence, etc. bien sûr rien ne s'est fait. Donc pour l'instant, on remet tout à 2021, on va essayer de préparer tout ça correctement. C'est un très bon départ. Ils sont actifs, ça créé une super ambiance et une émulation, d'un simple magasin de motos, on tend vers une autre dimension plus festive.

Petit coin sympa pour accueillir le IMRG emmené par son dynamique président Michel

Merci Christophe, bonne continuation à toute l'équipe de Indian Mulhouse en attendant un saison 2021 sur les routes dans de meilleures conditions sanitaires.

Cet article fait partie du reportage Indian Mulhouse.

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