Essai Yamaha TDM 900 Sport

Essai Yamaha TDM 900 Sport

Par Jean-Michel Lainé le .

La version "sport" se dote d'un habillage plus agressif tout en gardant ce qui a fait le succès de cette machine : sa polyvalence

Cette machine atypique avait gagné quelques centimètres cubes il y a trois ans pour passer de 850 à 900cm3. La version "sport" se dote d'un habillage plus agressif tout en gardant ce qui a fait le succès de cette machine. C'est parti, direction l'Ardèche !

Moteur et boîte
La souplesse du moteur marque d'entrée : Le bicylindre parallèle de 897cm3 à 10 soupapes fait preuve d'une très grande linéarité sur une large plage d'utilisation qui s'étend de 2000tr/min à la zone rouge à 8000tr/min.

Quel que soit le rythme adopté, même brutalisé, le bloc moteur garde tout son flegme sans jamais rechigner à la tâche. Il grimpe très vite à la zone rouge sans aucune fausse note, tant et si bien qu'il faut jeter un oeil au compte-tours pour y croire ! La sonorité très discrète (87db à 3750tr/min ) ajoute beaucoup à cette sensation de rouler avec facilité avec ce moteur qui nous fait partager toute sa vivacité sans nous brutaliser.

Le couple est plus discret lorsque l'on coupe les gaz : on donne souvent un petit coup de frein en entrée de courbe là où on ne l'aurait pas fait au guidon d'autres gros twins.

Le résultat est là : la moyenne est très correcte, le moteur sait nous transporter vite et bien en préservant notre confort, un point toujours appréciable sur les très longues étapes.

Rien à signaler du coté de la boîte de vitesse : les rapports s'enclenchent correctement avec souplesse également, à l'image du moteur.

Fourche et suspension
A l'avant comme à l'arrière, ces éléments font la part belle au confort. Sur tout type de route ou de revêtement, on évolue sur du velours, toutes les déformations de la route sont amorties.

La stabilité reste correcte sur des grandes courbes et la maniabilité est assurée sur les petites routes pas toujours très bien goudronnées. Il n'y a guère que sur les portions pleines de virages marqués et rapides qu'un peu plus de fermeté aurait permis de pouvoir passer plus vite en toute sérénité, mais là encore, la TDM 900 Sport tire bien son épingle du jeu en proposant un comportement très polyvalent qui peut tendre vers le sport tout en garantissant le confort.

Freinage
Le frein avant s'attrape sans crainte, l'attaque souple permet des freinages puissants sans surprise. Lors des manoeuvres lentes avec le guidon braqué, cela pourra éviter de faire plonger la machine sur un mauvais réflexe.

En situation d'urgence à vitesse élevée, c'est rassurant, d'autant que la machine ne plonge pas exagérément et la position de bras permet naturellement de bien appuyer sur le guidon tout en gardant le buste droit.

De son coté, le frein arrière se montre très puissant et finalement très sollicité. On l'utilise pour plus de confort lorsqu'on ralentit la machine et souvent pour l'asseoir dans les courbes : un petit coup de frein arrière permet de se replacer facilement.

Au bout du compte, le freinage offert en combinant l'avant et l'arrière est efficace, facile et rassurant dans de nombreuses situations critiques.

Duo
Le passager est le bienvenu sur la TDM ! La selle bien large est accueillante, les repose-pieds donnent aux jambes une position très naturelle, les poignées intégrées au porte-paquet permettent de bien se maintenir d'un coté ou de l'autre. Sur les freinages puissants, il pourra également trouver un appui sur le réservoir suffisamment haut.Bien abrité derrière le pilote, le passager est, lui aussi, prêt à affronter les kilomètres sans trop de fatigue.

Confort
Moteur, partie cycle, freins, tout converge vers la polyvalence, l'accueil fait au pilote n'est pas en reste. La position est très naturelle : les bras posés sur le guidon, le buste assez droit, les jambes fléchies sans excès et la selle très confortable permet d'avaler les kilomètres sur autoroutes ou petites routes sans aucun souci.

En conduite sportive, cette position peut être conservée en appuyant sur les bras et en maintenant très facilement la moto avec les genoux. La bulle haute protège bien du vent et peut, comme toujours, occasionner des turbulences à partir d'une certaine vitesse : tout dépend de sa taille et de la vitesse.

Engranger des kilomètres c'est bien, mais pouvoir emmener quelques affaires, ce n'est pas mal non plus : sous la selle, un emplacement spécifique permet de placer un U. On pourra en complément y mettre un pantalon de pluie. Pour emporter le reste, si cela ne tenait pas sur le porte-paquet, des ergots rétractables de part et d'autre de la selle sont là pour attacher fermement un bagage placé dans le sens de la longueur. L'idée est simple et lorsqu'on n'en a plus l'usage, on peut les cacher.

Au niveau de l'équipement du tableau de bord, c'est complet. Il y a tous les témoins nécessaires avec une montre et deux trips plus un pour la réserve. La réserve est discrète lorsqu'elle est passée, mais l'autonomie est intéressante : avec un réservoir conséquent et 7.5 litres au 100 kilomètres en moyenne sur des routes et à des allures très variées, les étapes peuvent paraître longues sur une autoroute trop monotone.

A noter, malgré une impression de hauteur de selle importante (825mm) lorsqu'on regarde la moto, il n'est pas nécessaire d'être très grand pour avoir les pieds qui touchent. A essayer avant de renoncer donc.

Roulage
La machine se comporte bien dans la grande majorité des situations. Même chargée comme un baudet, elle peut imprimer un rythme relativement sportif si besoin mais sait aussi flâner en ville avec une maniabilité digne d'un vélo pour tourner dans un mouchoir de poche. Seuls les vents latéraux sur autoroute sont gênants. En dehors de cela, elle sait tout faire avec un niveau de confort très satisfaisant.

La prise en main est instantanée, il n'y a même pas une petite phase d'appréhension pour évoluer en ville dans les embouteillages. Sur autoroute comme sur petites routes, tout s'enchaîne facilement sans aucune brutalité.

Très vite, on enchaîne les routes touristiques sans penser à s'arrêter. Le confort général et la souplesse du moteur incitent à rouler surtout avec cette autonomie importante. La sensation de dominer la route accentue la sérénité que l'on a au guidon en voyant loin au dessus des voitures.

Bilan essai Yamaha TDM 900 Sport

Polyvalence. C'est le mot qu'on retiendra de cette Yamaha TDM 900 Sport. Quelle que soit l'allure choisie et l'environnement, elle trouvera sa place et offrira en complément un certain confort.

Cette machine hors catégorie, l'est donc également par la sensation qu'elle donne à son guidon. Même si la décoration Sport souligne sa ligne avec un peu plus d'agressivité, la machine transmet à son pilote le calme et l'efficacité en toutes circonstances : la conduite devient juste et sans agressivité.

Le paysage défile et la sensation de conduite persiste au fil des kilomètres sur tous types de route : si l'usage de votre moto varie beaucoup (lieu, style de conduite, etc.), la TDM 900 Sport s'aura s'adapter facilement.

Prix public conseillé : 9450€ (septembre 2005).

Photos essai Yamaha TDM 900 Sport

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