Essai Suzuki Burgman 650 Executive

Essai Suzuki Burgman 650 Executive

Par Jean-Michel Lainé le .

Le plus grand, le plus puissant, le plus luxueux, etc... les adjectifs ne manquent pas pour qualifier le Burgman 650 Executive

Le Burgman 650 peut se targuer d'être le plus gros scooter disponible sur le marché. Il est aussi le seul à proposer un système de changement de rapports séquentiel. Dans cette version Executive ABS, il est aussi le plus luxueux. En route !

Moteur et boîte
Concentrons nous d'abord sur le moteur, ce bi-cylindres de 650cm3, la plus grosse cylindrée du marché dans cette catégorie d'engin. Surprise au départ : le silence est incroyable. Il faut vraiment monter dans les tours pour entendre le son du moteur, même en roulant, on perçoit davantage le bruit du vent que celui du moteur. Avec 84db à 3500tr/min , c'est la discrétion assurée en ville et pourtant la réponse est immédiate à la remise des gaz.

On ne peut pas réellement parler de boîte de vitesses, car mécaniquement cela n'en est pas une, mais à l'usage, on retrouve un comportement proche d'une boîte automatique que l'on trouve sur les voitures actuelles, explications :

Trois modes sont disponibles au guidon en roulant par une simple pression du pouce : le mode automatique qui monte jusqu'à 7000tr/min environ, le Power Mode (automatique également) qui autorise 500tr/min de plus pour une conduite plus sportive et enfin le mode manuel qui permet d'atteindre la zone rouge à 8500tr/min en changeant les rapports avec le pouce.

Contrairement à un scooter classique, le moteur monte dans les tours à l'accélération avant que le rapport suivant ne soit passé. Inversement, lorsque l'on coupe les gaz, la vitesse d'en dessous est passée et on profite alors d'un frein moteur efficace qui nous fait ralentir jusqu'à 15km/h. En dessous, on passe en roue libre.

La présence du frein moteur est un point remarquable. C'est souvent ce qui manque à un scooter équipé d'un variateur classique. Sur le Suzuki, le frein moteur devient le complément indispensable du freinage comme sur une moto, en fait.

A l'accélération en mode automatique, on peut forcer le Burgman à passer le rapport précédent, en ouvrant les gaz à fond, on peut également le forcer à passer celui du dessus en coupant légèrement. L'usage des rapports en mode manuel est facile lors des phases d'accélération ou de décélération importantes, lorsqu'il s'agit de rétrograder d'un ou deux rapports en entrée de virage puis de les monter en sortie dans des enchaînements un peu serrés, l'usage du sélecteur au pouce gauche demande un temps d'adaptation relativement long et de la concentration.

En mode automatique, Power Mode ou non, l'efficacité du système est indéniable en ville comme sur les routes plus tourmentées. La vitesse moyenne est élevée même sur le mode automatique normal qui nous a semblé à l'usage le plus pertinent surtout que la consommation reste facilement entre 6 et 6.5 litres au 100km sur les départementales, en ville ou sur autoroute.

Fourche et suspension
Avec 275kg sur la balance, ces éléments ont une tâche difficile surtout avec le Burgman qui incite à bien rouler. Il faut avouer que le comportement est sécurisant, aucune mauvaise réaction n'est venue contrarier notre essai.

La fourche non réglable permet de se placer comme on le souhaite en courbe et autorise des freinages puissants sans souci. Les deux amortisseurs sont réglables facilement en précontrainte, même l'outil fourni n'est pas indispensable, la manoeuvre peut se faire à la main. Virages serrés, grandes courbes bosselées ou grandes lignes droites sur autoroute, tout se passe en confiance avec un confort remarquable.

Freinage
Comme sur tous les scooters, les leviers au guidon actionnent le frein avant (double disque) et le frein arrière (simple disque). Le dosage est facile et l'attaque sans surprise permet de saisir les leviers franchement et sans crainte.

Le Burgman est équipé de l'ABS, un réel " plus " sur le mouillé. Lorsqu'il se déclenche, on le sent dans le levier gauche avec la transmission de légers à-coups. Il conviendra tout de même de se méfier de l'excès d'optimisme que l'on peut avoir avec un ABS, même si les distances de freinage sont optimisées, elles existent toujours surtout lorsque le revêtement est bosselé.

Sur un goudron bien plan, le freinage est tout simplement efficace surtout couplé au frein moteur qui, à lui seul, assure bon nombre de phases de ralentissement en entrée de virage par exemple sans même toucher aux freins.

A noter, le Burgman est équipé d'un frein de parking niché dans le tablier avant qui s'actionne à la main très simplement.

Duo
L'accueil réservé au passager est excellent : le siège très large, les grandes poignées de maintien de chaque coté du carénage et la position des repose-pieds assurent un confort très correct.

Le moteur est largement assez puissant pour emmener l'équipage à une allure raisonnable même en dehors des villes et le grand coffre évitera au passager la corvée du sac à dos.

Confort
La position du pilote est droite, il est bien calé dans le siège et sur le dosseret ajustable. Les bras en avant et relativement hauts permettent de bien appuyer sur le guidon et de ne pas avoir les bras relâchés. Ceci contribue à une conduite sûre et une maniabilité accrue.

Le tablier et le pare-brise très larges protègent très bien le pilote. Pour les avoir essayés sous la pluie, on peut l'affirmer. Bien sûr, lorsque la vitesse augmente, on a la pression du vent qui appuie sur le dos comme sur presque tous les deux roues carénés.

Le pare-brise électrique permet d'ajuster sa hauteur en roulant pour détourner le vent selon sa vitesse. En ville en position basse, la vue est ainsi dégagée et sur les grands axes en position haute, le vent est détourné.

Coté rangement, il y a de la place. Le grand coffre éclairé peut accueillir deux casques intégraux sans problème. Sa forme est suffisamment régulière pour permettre de caser bon nombre d'objets et bien entendu l'étanchéité est parfaite. Une prise allume-cigare permet de recharger son portable par exemple. Seule l'ouverture de la selle pourrait être plus grande pour accéder plus facilement au coffre. On trouve également trois vide-poches dont un qui ferme à clé.

Les grands rétroviseurs offrent une excellente visibilité. Ils peuvent être repliés d'une simple pression sur un bouton au guidon : très pratique pour stationner dans un espace réduit.

Roulage
Les manoeuvres au ralenti sont très faciles, on peut même marquer un arrêt total sans sortir le pied tant l'équilibre général est bon. Dès que cela roule un peu, la maniabilité est étonnante, on oublie vite qu'on est à bord d'un scooter de 650cm3 et le moteur d'une souplesse remarquable sait se montrer docile.

Lorsque la route se dégage, une vitesse de croisière très honorable est garantie. La garde au sol est correcte pour un scooter, la stabilité en courbe étonnante et le freinage efficace. Il faut le reconnaître, ce scooter aux allures du grand monde peut se montrer diaboliquement efficace sur les petites routes.

Autre point remarquable, le Burgman est capable de rouler et surtout de maintenir un bon rythme sur autoroute avec un excellent confort.

Bilan essai Suzuki Burgman 650 Executive

Le Burgman en impose à le voir et pourtant même si ses caractéristiques sont les plus " importantes " du marché, il est d'une facilité d'utilisation incroyable : un moteur souple et bien rempli, une consommation réduite pour des étapes longues, une maniabilité et une tenue de route très correctes, un confort et un niveau de rangement rares et enfin une boîte " auto " qui propose des reprises énergiques et surtout un frein moteur !

Si le Burgman 650 saura être un utilitaire haut de gamme très pratique toute la semaine, il saura aussi vous accompagner pour des week-end ensoleillés avec conjoint et bagages même si vous souhaitez rouler avec vos amis motards. Non seulement vous risquez d'en épater plus d'un avec les performances du Suzuki, mais ils ne seront pas les derniers à vous demander s'il ne reste pas une petite place pour transporter leur petit bazar au sec...

Prix conseillé : 9 899 euros (juin 2005)

Photos essai Suzuki Burgman 650 Executive

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