Essai Triumph Bonneville

Essai Triumph Bonneville

Par Jean-Michel Lainé le .

Laquelle prendre ? Deux soeurs (ou presque) anglaises pour flâner : petites, légères et fines.

Bonneville ou Bonneville T100 ? L'une est à un prix plancher, l'autre propose de nombreux petits "plus" et un look encore plus vintage. Ces différences sont-elles réellement infimes ou importantes ? Que change ce gain en cylindrée ? Dessin encore plus vintage ou juste essentiel ? Laquelle prendre ? Ce galop d'essai devrait nous permettre d'en savoir plus sur cette machine disponible en deux versions et deux motorisations.

Les machines sont petites, légères et fines. La position assise très naturelle. Le moteur gagne quelques cm3 sur la T100. Coté esthétique, les machines se distinguent au premier coup d'oeil : en premier lieu la peinture bi-ton de la T100 contraste avec le noir uni de sa petite soeur et lui donne un cachet tout particulier qui convient bien à ce type de moto. Les carters chromés et les protège-réservoirs en caoutchouc nous plongent un peu plus dans le passé. Coté modernité, on notera un compte tours sur la T100 et des leviers réglables (frein et embrayage).

Moteur et boîte
La Bonneville T100 gagne quelques centimètres cubes sur la Bonneville. Les deux moteurs à carburateurs sont identiques en dehors de cette augmentation de cylindrée. Le bi-cylindre vertical ( la T100 : 91db à 3650tr/min) est très souple à tel point qu'il est difficile de percevoir la moindre vibration en roulant même en descendant bas dans les tours. Dès 1500 tr/min, il reprend tout en souplesse et prend ses tours linéairement jusqu'à la zone rouge à 7000 tr/min.

Si, sur le papier cela ne semble pas changer grand chose - 62cv à 7400 tr/mn pour la Bonneville contre 64cv à 7250 tr/mn pour la T100, en roulant la différence est toute de même notoire. La T100 fait preuve de plus de bonne volonté pour reprendre en sortie de virage et permet des relances plus vives. Même si les montées en régime ne sont pas fougueuses, cela permet d'adopter un rythme plus élevé ou simplement d'effectuer des manoeuvres avec plus de vivacité surtout lorsqu'on roule en duo ou que le relief s'accentue.

Les changements de rapports sont faciles et précis. Le moteur étant linéaire, la boîte sera sollicitée dès que l'on aura besoin de reprise. En revanche l'ensemble boîte de vitesses et moteur souple fait merveille lorsqu'il s'agit de flâner nez au vent, c'est là qu'on y prend goût.

Fourche et suspension
Ces éléments sont identiques sur les deux machines. Ni trop fermes, ni trop souples, ils procurent aux machines un bon équilibre entre tenue de route et confort qui convient bien à l'usage de nos Bonneville. On roule tranquillement, sans se faire secouer et en gardant son cap, quoi demander de plus dans cette catégorie ?

Bien entendu ces éléments ne sont pas réglables, mais rien à craindre, le cap est correctement conservé lorsque le revêtement se dégrade ou que les freinages doivent être un peu plus appuyés. Fourche et suspensions sont en adéquation avec le plaisir de rouler tranquillement...

Freinage
Là encore, les éléments qui équipent ces deux machines sont identiques. L'attaque est souple et le freinage peut se montrer puissant avec un peu de poigne. Il ne faut pas se fier aux valeurs indiquées sur la plaquette, les machines sont très légères et très maniables, le freinage est suffisant.

On peut compter sur le frein arrière qui s'est montré efficace et facilement dosable avec une pédale bien placée. En duo, l'utilisation du frein arrière apporte un réel confort.

Duo
Le passager bénéficie tout comme le pilote d'une position assise très confortable. Les jambes sont pliées comme elles le sont sur une chaise, la selle est large et moelleuse. La position du pilote droite et à la même hauteur que son passager protègera ce dernier du vent et des gouttes.

Les machines sont légères et les mouvements des personnes directement transmis à la monture. Par contre, la position et la forme de la selle permet à l'équipage d'être parfaitement en accord tout au long du trajet sans effort particulier.

Sur les phases de freinage, l'usage du frein arrière permettra non seulement d'assurer un freinage efficace en duo mais également de ménager le confort du passager : simple et efficace.

Confort
Le confort est garanti par une position très naturelle. On s'installe et se met en route sans chercher à bien s'asseoir parce qu'on est déjà bien assis : les jambes tombent bien, les bras posés en avant, sans être en appui, sont légèrement fléchis. La large selle accueillante reste moelleuse au fil des kilomètres.

La géométrie de la Bonneville est pour beaucoup dans ce bien être. Les machines sont basses, courtes et étroites, le guidon large et les repose-pieds bien placés. Même si elles affichent 230kg sur la balance, le poids se fait totalement oublier même à très faible allure : on est sur un vélo.

Les cotés pratiques au quotidien, pour transporter son U ou un pantalon de pluie, sont un peu oubliés. Le bouchon de réservoir ne ferme pas à clef. La réserve se passe à l'aide d'un petit robinet pas toujours facile à attraper en hiver avec des gros gants. En revanche on appréciera sa maniabilité moteur coupé et son accessibilité lorsqu'il s'agira de faire l'entretien courant.

Roulage
Dès que l'on est en selle, une sensation de légèreté étonnante se dégage de la Bonneville et de sa grande soeur, la Bonneville T100.

L'étroitesse de la machine et la largeur de la selle font que l'on se place un peu comme l'on veut sans jamais se sentir contraint à une position en particulier. Le centre de gravité placé bas permet de balancer comme on le souhaite la monture au gré des virages. Le large cintre du guidon assure des appuis fermes dans les courbes. L'absence totale de protection fait pleinement profiter de l'air et du paysage : nous voici au guidon d'une machine qui incite à flâner.

Plus que la balade sympathique seul ou entre amis, cette machine donne envie de flâner nez au vent sur de toutes petites routes même mal goudronnées ou dans des ruelles de vieilles villes un peu étroites. La machine se fait oublier en procurant le confort et la maniabilité. Le moteur est toujours là pour permettre d'évoluer en souplesse.

Grâce à seulement quelques centimètres cubes de plus, la T100 offre l'avantage de profiter encore plus de ce sentiment de flânerie en changeant beaucoup moins de rapports et en adoptant au bout du compte, un rythme pas forcément plus élevé, mais plus constant.

Sur des types de routes très variés, la consommation est apparue comme très faible en atteignant 5,5 litres aux 100km. Même si le réservoir ne fait que 16 litres, cela autorise tout de même de belles étapes !

Bilan essai Triumph Bonneville

Alors, Bonneville ou Bonneville T100 ? Comme nous l'avons découvert, les machines se ressemblent en tout point en dehors de l'esthétique, de quelques détails et d'une plus forte cylindrée pour la T100.

La T100 nous a semblée plus attractive même si son prix est un peu plus élevé. La peinture bi-ton, les carters chromés et les larges protège-réservoirs lui confèrent un cachet "Old School" qui finalement se révèlera ne pas être un détail au fil des kilomètres.

La T100 en comparaison à la Bonneville offre également un gain de couple qui associé à la maniabilité de la machine permettra de flâner avec plaisir, une philosophie très sympa qui semble bien coller à l'esprit de la machine.

L'autre Bonneville plus discrète permet d'accéder à une machine "ancienne" bien moderne (gamme Modern Classics du constructeur) au prix de 7990€ contre 8690€ pour la Bonneville T100.

Tarifs conseillés en février 2005.

Photos essai Triumph Bonneville

Ecouter le son

# mots clés

Triumph Essais Triumph