Essai Triumph Bonneville

Essai Triumph Bonneville

Par Jean-Michel Lainé le .

La Bonneville adopte l'injection électronique pour satisfaire à la norme Euro3 et conserve inlassablement son style old school

La Bonneville 2008 adopte désormais l'injection électronique pour son alimentation dans le but de passer la norme Euro3. Que les puristes se rassurent, le style "old school" est conservé avec le système d'injection qui est dissimulé dans de faux carburateurs. Dans le même ordre d'idée, le starter est conservé sur le coté gauche.

Le démarrage s'effectue sans souci avec ou sans starter en cette période de printemps. Pour les jours de grand froid, ce starter qui possède deux positions, pourra donc être utilisé. Le bicylindre vertical de 865cm3 refroidi par air est calé à 360° pour que les deux pistons montent et descendent ensemble. L'injection ne lisse pas plus le moteur que sur la version équipée de carburateurs, il reste malheureusement peu démonstratif alors que son efficacité est bien là. A l'oreille, il reste également d'une rare discrétion, le bruit du vent ayant tôt fait de couvrir celui du moteur . Il reprend à très bas régime sans cogner et monte linéairement dans les tours en offrant de la reprise sur une plage d'utilisation importante. En ville ou pour flemmarder dans la campagne, la recette fait merveille d'autant que la boîte de vitesses à cinq rapports se laisse manipuler facilement.

La partie cycle convient parfaitement à l'usage en offrant une tenue de route satisfaisante pour attaquer de longues balades touristiques ou affronter des centres villes surchargés. La fourche et la suspension très fermes permettent de garder le cap sans encombre au détriment du confort en selle. Le freinage avant comme arrière, se montre efficace et sans surprise. L'arrière puissant est très pratique sur ce genre de machine qui incite à une conduite détendue. On ajuste son allure et freine facilement en utilisant seulement la pédale de frein pour éviter de basculer vers l'avant, le confort de conduite y gagne sans aucun doute. En cas d'urgence, l'avant est de toutes les façons présent, l'ensemble est réussi.

L'accueil réservé au pilote est très décontracté. Tout d'abord la large et longue selle autorise de s'asseoir un peu comme bon nous semble, au gré des envies d'autant que la forme du guidon permet de bien tenir la machine sans avoir besoin de forcer ni même d'y porter la moindre attention. En raison de sa forme, le réservoir est plus difficile à tenir avec les genoux qui ont vite fait de rester écartés mais peu importe, on adopte au final une position très détendue qui va parfaitement avec l'esprit de la machine, même en roulant à 130km/h sur l'autoroute. On peut rouler bien plus vite mais l'absence de protection et la position demande un peu de condition physique pour maintenir la vitesse.

Pour finir de s'installer confortablement, la Bonneville est équipée de deux rétroviseurs offrant une excellente vue et qui ne vibrent que très peu, tout comme la machine en réalité. Les deux leviers, embrayage et frein, se règlent en écartement sur quatre positions et les poignées un peu bombées donne une préemption particulière. Le tableau de bord "rétro" est on ne peut plus minimaliste : un totalisateur et un journalier à rouleaux sont nichés dans le tachymètre sur fond noir à droite duquel on trouve les témoins réglementaires. Seule une alerte de réserve donne une touche de modernité à l'ensemble.

En dehors de la sangle sur la selle pour se maintenir, le passager dispose d'un traitement équivalent au pilote, pas de jaloux ! Les repose-pieds caoutchoutés, la selle de bonne taille ni trop ferme ni trop souple, la position des jambes, la position du buste, etc. tout est comparable.

La Bonneville reste fidèle à un style qui a fait son succès dans les années soixante, depuis le garde-boue avec ses supports chromés jusqu'au feu arrière caractéristique, les détails ne manquent pas. Au centre trône bien évidemment le bicylindre vertical à air, signature inaltérable de la Bonnie, avec ses faux carburateurs qui cachent l'injection et la finition brossée de ses carters du plus bel effet. Au dessus, le réservoir orné du logo en relief est fermé par bouchon chromé tout rond et tout plat qui ne ferme pas à clé malheureusement.

En dessous, les deux longs échappements chromés de type Peashooter viennent souligner la moto. On finit par s'attarder sur les roues à rayons chromés de 19 pouces à l'avant et 17 à l'arrière. Elles accueillent des pneus avec un dessin à l'ancienne pour ne pas gâcher le plaisir des yeux. Vous ne serez pas le seul à regarder votre machine, les fans sont nombreux, il n'est pas rare de se faire aborder dès qu'on se pose dans un coin : motards ou non, les gens la regardent surtout avec ce coloris blanc très chic.

Bilan essai Triumph Bonneville
Bilan essai Triumph Bonneville

Bilan essai Triumph Bonneville

La Bonneville attitude est placée sous le signe de l'oisiveté. D'une bonne facilité une fois en route, elle autorise de s'asseoir un peu comme bon nous semble et de ne rien anticiper du tout en roulant dans le respect du code de la route sans s'ennuyer pour autant. Seule la monotonie nous guète avec ce moteur qui même avec une large plage d'utilisation, a du mal à nous transmettre son pepse. En revanche, on salue la consommation qui tombe facilement à 5 litres aux cents et autorise à ce régime des étapes de presque 300 kilomètres avec le réservoir de 16 litres.

Vous l'aurez compris, en ville ou à la campagne, on roule le nez en l'air pour profiter du paysage sans se soucier du pilotage. Simple et efficace, cette formule donne l'envie de prendre la route un jour de beau temps pour prendre l'air et faire une petite balade loin de tout. On peut bien sûr attaquer l'autoroute à une vitesse tout à fait convenable, mais c'est sur les petites routes de campagne qu'on trouvera son bonheur au guidon, non pas en adoptant un style de conduite incisif, mais plutôt en se laissant aller tout simplement, au rythme de la Bonnie.

Disponible en Claret (bordeaux), Aluminium Silver (argent) ou Fusion White (blanc) au tarif de 8350€ (mai 2008). A noter qu'une version Black existe, toute noire avec des carters noirs également au tarif de 8150€.

On aime bien

  • le style respecté
  • la facilité de conduite
  • tenue de route

On aime moins

  • moteur peu démonstratif
  • suspensions fermes
  • bouchon sans clé

Notre avis

Quotidien⭐⭐⭐⭐
Voyage⭐⭐⭐
Loisir⭐⭐⭐⭐⭐
Sport
Duo⭐⭐⭐
On vous regarde⭐⭐⭐⭐
On la détaille⭐⭐
On l'écoute⭐⭐

Photos essai Triumph Bonneville

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Fiche technique Triumph Bonneville

Tarif (mai 2008)8350€
Puissance68ch à 7500tr/mn
Couple69Nm à 5800tr/mn
Frein AVDisque 310mm avec étrier 2 pistons
Frein ARDisque 255mm avec étrier 2 pistons
Hauteur de selle775mm
Poids (constructeur)205kg à sec
Réservoir/Conso16L / 5L aux 100km
Kilométrage au départ4800km
Conditions météossoleil (20°C)

Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.

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