Essai MZ 1000 SF

Essai MZ 1000 SF

Par Jean-Michel Lainé le .

La Street Fighter avec son coup de crayon unique n'est pas avare en sensation. Une machine venue d'Allemagne à découvrir

Nommée 1000 SF pour Street Fighter, la MZ annonce la couleur dès le départ avec un coup de crayon reconnaissable entre mille qui pourrait lui donner une place de choix dans un manga bien qu'elle nous vienne directement d'Allemagne : Made in Germany, c'est marqué dessus ! La tête de fourche, le long réservoir arrondi, l'arrière avec de petits angles au dessus du feu, le bras oscillant tubulaire et l'architecture moteur sont autant de points remarquables sur cette machine.

Commençons par le coeur de cette MZ, son bicylindre en ligne à refroidissement liquide. Ce moteur de 998cm3 calé à 180 degrés possède 8 soupapes et un double arbre à came en tête à tension de chaîne hydraulique. Voilà pour le coté technique.

Pour les sensations de conduite, le twin vertical n'est pas du genre avare. S'il n'apprécie pas du tout de tourner en dessous de 3000tr/min, au-delà, son utilisation est facile. Une fois la barre des 5500tr/min franchie, la conduite peut devenir très sportive sans aucun souci, ce n'est pas le moteur qui devrait mettre un frein à votre enthousiasme.

Reprises énergiques et accélérations puissantes seront au rendez-vous jusqu'à la limite de la zone rouge à 9000tr/min . Si les accélérations sont vives, le frein moteur n'est pas en reste niveau efficacité. Couper les gaz permet de ralentir très correctement en entrée de courbe et l'usage des freins peut être limité pour une conduite tout en souplesse.

Les changements de rapports suivent sans sourciller une conduite sportive. Le maniement de la boîte de vitesse est rapide et précis, les six rapports s'enchaînent facilement avec ou sans l'usage de l'embrayage hydraulique qui se fait remarquer par sa souplesse.

Tout ceci est placé dans un cadre double poutre et suspendu par des éléments de bonne facture proposant les réglages nécessaires. A l'avant, on trouve une fourche inversée que l'on peut ajuster en compression et en détente. La vis placée en bas des tubes de fourche est ramenée vers l'avant pour une meilleure accessibilité.

Le mono amortisseur arrière propose lui aussi un réglage accessible par une grosse molette sur le coté de la machine. En quelques instants, on l'adapte donc au chargement ou au duo sans aucun outil.

Le freinage est tout simplement très efficace. Avec un double disque de 320mm à l'avant et un simple de 248mm à l'arrière, on freine fort et bien en toute circonstance quel que soit son style de conduite surtout en combinant ces éléments avec le frein moteur important.

Le frein avant est très facilement dosable grâce à une attaque sans brutalité et un mordant très important sans avoir besoin de faire preuve d'une poigne d'exception. Détail important lors des freinages, les appuis sur le guidon sont de premier ordre, de quoi freiner fort et bien.

A l'arrière, le simple disque fait très correctement son travail pour un usage balade que ce soit seul ou en duo même si, en conduite sportive, son usage reste nécessairement limité comme sur toutes les machines. Entre sa facilité d'utilisation et le couple moteur, si vous préférez une conduite souple à une conduite sportive, il y a de quoi rouler efficacement sans secouer l'équipage pour profiter plus longuement du paysage.

La MZ étonne par sa facilité de prise en main. Le rayon de braquage est faible mais peu importe, on se sent bien au guidon dès les premiers tours de roue et ce sentiment persiste au fil des kilomètres.

La SF offre un confort rare sur un roadster sportif avec tout un tas de petites choses qu'il faut détailler. Commençons par le début de la moto, sa tête de fourche. Sa forme large et plane protège très efficacement du vent. Aucune turbulence n'est à déplorer. Le pilote reçoit un flux d'air constant et sans pression excessive même à des vitesses élevées sans pour autant se coucher sur le réservoir.

Derrière la tête de fourche on trouve un guidon très typé Street sans barre et large. La position du buste un peu incliné vers l'avant donne une prise en main efficace et des appuis très précis pour tous les mouvements que l'on veut dicter à la machine. Sont fixés dessus, deux rétroviseurs qui offrent une bonne visibilité. Pour une fois, ce n'est pas une vue sur ses coudes qui est offerte mais bien sur ce qui se passe derrière.

La position est donc un peu vers l'avant en raison du guidon mais aussi du réservoir long et étroit, une étroitesse qui accentue l'impression de longueur de celui-ci qui se tient parfaitement avec les cuisses.

Vient le tour de la selle. Cet élément a su allier le confort, que des kilomètres de départementales en tous genres ont confirmé, et une forme bien étudiée pour ne pas entraver le positionnement du pilote. La selle du passager bénéficie de la même attention.

La MZ propose aussi de nombreux petits détails pratiques. Sous la selle en deux parties, on trouve sous chacun un emplacement pour mettre ses petites affaires. Pour des affaires plus volumineuses, des crochets escamotables se cachent sous la selle du passager pour arrimer un sac de voyage sans problème. Enfin pour l'entretien, les niveaux et divers bouchons de remplissage sont accessibles simplement.

Au guidon de la 1000SF, l'heure peut être à la balade tranquille, mais il faut reconnaître que la tentation est grande d'adopter un rythme bien plus élevé tant les qualités de la machine le permettent. Dans des bouts droits rapides ou de grandes courbes régulières, la stabilité est de premier ordre et la relative absence de vent dont on parlait montre dans ce cas tout son intérêt.

Lorsque la route se fait plus sinueuse, la maniabilité et la vivacité de la monture fait des merveilles. Changer d'angle, freiner, couper ou accélérer violemment devient vite un jeu au guidon de la MZ. Ce ne sera certainement pas elle qui devrait se fatiguer le plus rapidement à ce petit jeu surtout qu'avec une consommation qui tourne autour des 6.5 litres aux 100, on peut enchaîner les étapes de bonne longueur à un bon rythme.

Bilan essai MZ 1000 SF

Pour conclure ce galop d'essai sur ce pur sang Made in Germany, on peut dire qu'en dehors des bas régimes qu'elle n'affectionne pas plus que ça, il est difficile de ne pas se faire plaisir au guidon de cette MZ 1000SF tant qu'on ne la destine pas à un usage urbain.

La machine aime jouer, si vous aussi, alors ce sera certainement une moto à étudier de près lors de votre prochain achat. Si, en plus, vous souhaitez particulièrement rouler avec une moto qu'on ne croise pas à tous les coins de rues et qui intrigue les passants, c'est à découvrir d'urgence surtout avec un prix canon de 9990€.

Disponible en Pirate Black (noir mâte - photos), SF Orange (orange), Green Hell (vert), MZ Red (rouge), Schleizer Yellow (jaune) et Speedway White (blanc).

Photos essai MZ 1000 SF

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