Essai Kawasaki VN1600

Essai Kawasaki VN1600

Par Jean-Michel Lainé le .

Découverte des routes du Pays de Caux au guidon de ce gros custom "king size" signé Kawasaki !

Nous voilà sur la route début décembre sur un des plus gros V-twin de la planète sur les routes cauchoises.La saison est loin d'être idéale pour se promener, mais elle permet de tester la Kawasaki VN1600 sur sol sec, mouillé, de nuit, de jour avec ou sans brouillard... tout y passe.

Rapidement...

  • 2 cylindres en V 8 soupapes, 1552cm3, injection
  • Refroidissement liquide
  • 67cv, 127Nm, 5 vitesses, 307kg à sec
  • 2 amortisseurs pneumatiques réglables
  • Frein avant : Double disque étrier 4 pistons
  • Frein arrière : Simple disque étrier Double piston
Démarrage
Un coup de pouce sur le bouton et le gros V-twin se met en branle. Il tourne tranquillement comme une force tranquille en sommeil qui attend son heure pour agir. Dès le départ on remarque que les dimensions de la machine sont en rapport avec le moteur "king size" de 1600cc qui l'anime. Coté largeur, on note celle du réservoir qui est importante, les autres étant plus classiques. Le large guidon ne laisse que le gros phare chromé entre la route et nous, sympa ! Coté longueur, la machine est en accord avec ses autres dimensions. En clair, un gros V-twin pour un grand Cruiser trapu.

Moteur et boîte
Le moteur affiche 67cv et un couple de 127Nm, de quoi vous faire avaler n'importe quel raidillon avec passager, armes et bagages sans donner le moindre signe de faiblesse. C'est le cas sur tous les rapports, dès que l'on tourne la poignée on relance la machine et son équipage d'une façon souple et déterminée comme si rien n'allait pouvoir nous arrêter. Coté sonorité (97db à 3525 tr/min ), le bruit est sourd et feutré sans gros claquements. Le gros moteur bat la mesure à coup de gros pistons au rythme de la route qui défile.

La souplesse est étonnante pour ce genre d'architecture moteur. L'allonge aussi qui permet d'atteindre des vitesses difficilement supportables en raison de la position. On revient vite à la raison lorsque l'on n'a plus de force dans les bras. La souplesse se laisse apprécier lorsque comme nous, vous attaquez la route sous un déluge d'eau et de vent avec un peu de boue de temps à autre. On pourrait craindre de devoir dompter la bête, non, elle se montre aussi docile qu'elle peut se montrer énergique quand les conditions le permettent.

La boîte 5 rapports est dans les standards de la catégorie avec une sélection lente mais sans problème : Une sélection adaptée à l'usage de la machine. Le sélecteur double branche permet de changer facilement de rapport pour maintenir un régime moteur agréable sur petites routes. Le coffre du moteur aidant, il est de toutes les façons rare de changer de rapport en dehors de quelques épingles à cheveux ou stops que l'on croise. Pour le reste, on roule en cinquième et on avale les kilomètres sans y penser.

Fourche et suspension
Ce chapitre est la véritable bonne surprise de cet essai. Pour la catégorie, la tenue de route est étonnante et la garde au sol pas si basse que ça. C'est vrai que ça touche de temps en temps, mais on peut tout de même conserver une bonne moyenne sans trop se soucier du prochain virage.

Une petite molette permet d'ajuster en un clin d'oeil les suspensions arrières selon la charge transportée. La machine affiche 338kg sur la carte grise et il faut reconnaître que passager ou pas, la différence ne se fait pas sentir et le comportement reste bon même avec un passager.

Freinage
Les freins arrêtent facilement la moto chargée. Pas question de freiner avec un ou deux doigts comme sur une sportive, non, mais le feeling est bon et un freinage énergique et efficace est tout à fait possible. Pour ralentir sans secouer le passager, le frein arrière est l'idéal grâce à sa puissance et au poids de l'engin qui permet d'asseoir la moto. Mais bien souvent le couple moteur sera amplement suffisant et le freinage, comme les changements de rapports, interviendra vraiment sur des cassures de rythme.

Duo
Duo, quel duo ? C'est simple, le passager semble inexistant, rouler seul ou à deux ne change rien. C'est agréable pour le pilote qui à l'impression de rouler seul et c'est agréable pour le passager qui profite du voyage. La partie cycle est imperturbable et le moteur ne souffre pas du surplus de poids.

Si on ajoute à ceci le confort du siège passager qui est large et moelleux, on envisage les longues balades à deux tranquillement sans laisser son dos sur l'autel des sensations fortes.

La nuit
La nuit le gros phare éclaire bien la route, pas de soucis. Il faut avouer que l'éclairage aujourd'hui est correct sur toutes les machines, il est rare d'en trouver une qui n'éclaire pas bien. Bref, celle-ci éclaire bien et comme de jour, rien ne vient masquer la route, pas un tableau de bord, pas le moindre témoin trop lumineux... la route de nuit comme de jour, on l'avale !

Niveau confort
Le confort est remarquable. Ni le pilote ni le passager ne ressentent le besoin de faire une pause. Les sièges sont moelleux et profonds. La position des jambes y participe également puisqu'elles sont dépliées. Là encore, on se promène en profitant du paysage. Si le rythme s'accélère, le vent se fait sentir rapidement mais c'est aussi pour ça que l'on prend la route au guidon d'une telle machine ! Pour ceux que la "ventilation" dérange, il est toujours possible de mettre un pare-brise disponible en option pour couper court aux turbulences.

Un chose plus étonnante est la protection du corps depuis les cuisses jusqu'au milieu du buste. La pluie était venue avec nous et a très largement participé à la fête. Le large réservoir protège bien toute cette partie du corps et c'est toujours agréable d'avoir un peu moins d'eau.

Trois détails pratiques : on voit très bien dans les rétroviseurs, les clignotants sont à retour automatique et il y a un klaxon, un vrai, c'est agréable de se faire entendre quand il faut. Niveau confort d'entretien, un cardan équipe la machine.

Roulage
C'est simple. On démarre propulsé fermement par le couple imposant de la VN1600, on passe la cinquième et on roule tout seul ou à deux jusqu'à la prochaine pompe en regardant le paysage et en ne pensant à rien. Voilà le programme d'une balade pleine d'air frais et de sensations fortes dès que l'on tourne la poignée. La consommation de 7 litres aux 100 kilomètres que nous avons fait sur l'essai, autorise des étapes de 250km sans soucis.

La partie cycle et le confort sont véritablement les points forts de ce custom au gabarit imposant que ce soit au niveau du moteur comme au niveau de ses dimensions. Les manoeuvres au ralenti et la circulation en ville ne sont pas son point fort, mais une fois en route tout ceci se fait oublier et on prend toute la mesure du plaisir de rouler sur ce type de machine sans trop craindre pour son petit papier rose.

Bilan essai Kawasaki VN1600

Les conditions requises sont : Premièrement, être amateur de très gros custom. Deuxièmement, avoir une bonne expérience de la moto. En effet, le poids, même s'il est placé bas, et la longueur de la moto peuvent surprendre sur certaines manoeuvres au ralenti. Ensuite, il faut faire attention au couple qui est très très sympa sur le sec mais un peu moins sur le mouillé même si une souplesse moteur étonnante permet de maîtriser facilement la situation.

En dehors de ça, la Kawasaki VN1600 est une machine étonnante à emmener, pas besoin de rester sur les grands axes pour se faire plaisir, les petites routes lui conviennent, la partie cycle est sécurisante et le moteur musclé n'est pas avare en couple à tous les régimes !

Photos essai Kawasaki VN1600

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