Essai Honda Goldwing 1800

Essai Honda Goldwing 1800

Par Jean-Michel Lainé le .

Airbag, ABS et GPS équipent le vaisseau Honda pour attaquer les grandes étapes sans une once de fatigue : en voyage !

Le vaisseau amiral de la flotte Honda, la Goldwing 1800, se dote d'un airbag en complément des nombreux accessoires qui l'équipaient déjà. Cette première dans le monde du deux roues côtoie une autre particularité dans les machines de série actuelle, un moteur de six cylindres à plat.

Avec sa cylindrée de 1800cm3 et son couple important, ce moteur donne à cette machine de 380kg à sec une bonne vivacité. Les reprises sont franches sur les premiers rapports et permettent d'évoluer sereinement dans le trafic urbain avec une sonorité vraiment très contenue ( 86db à 2750tr/min).

Si la zone rouge est placée à 6000tr/min, ce n'est pas à ce régime que la Goldwing devrait être utilisée. La disponibilité du moteur est excellente entre 2000 et 5000tr/min, il ne reste qu'à choisir le rapport de son choix et à jouer avec la poignée pour adapter son allure à moins que les sirènes du cruise control ne vous tentent.

De son coté, la boîte de vitesse se laisse manier sans problème et avec un peu d'habitude, on arrive à changer les cinq rapports rapidement. Une fois ce cinquième et dernier rapport engagé, un témoin OD (Over Drive) apparaît au tableau de bord, signe qu'on peut enclencher le régulateur de vitesse. Très facile d'utilisation, il s'arrête dès qu'on touche au frein (avant ou arrière). On fixe une vitesse avec le bouton set ou reprend à la vitesse fixée précédemment en appuyant sur le bouton resume, au choix. Ensuite, il est possible d'ajuster sa vitesse régulée avec ce même bouton et même d'accélérer pour un dépassement : dès qu'on relâche la poignée, le régulateur stabilise de nouveau la vitesse.

Pour un grand voyage autoroutier, le régulateur évitera les excès de vitesse mais aussi de se cramponner à l'accélérateur pendant tout le trajet. On peut, contrairement à la plupart des motos, lâcher la main droite pour se détendre tout en maintenant son allure. Très relaxé, les mains à peine posées sur le guidon, les kilomètres défilent sans fatigue aux vitesses autorisées.

Le freinage est équipé de l'ABS. L'efficacité de l'ensemble avant et arrière est convaincant à l'usage surtout que la conduite très fluide à laquelle nous incite la Goldwing sollicite finalement peu les freins, le couple étant souvent suffisant pour ralentir à l'approche d'un virage.

La suspension de la machine donne la part belle au confort. La compression de l'amortisseur s'ajuste à l'aide de boutons dans la partie droite du carénage selon la présence d'un passager, le chargement ou le style de conduite. La suspension se révèle en adéquation avec la machine, c'est à dire qu'on évolue sur une sorte de tapis volant au-dessus du bitume : les inégalités sont effacées et les réactions souples. Un bref passage en montagne impose de la retenue quand la route devient bosselée ou que les virages s'accentuent en raison d'une garde au sol réduite qui entame rapidement les repose-pieds voire le bas de carénage.

La Goldwing c'est aussi des accessoires, du confort et des rangements. Commençons par les accessoires. Le tableau de bord se compose d'un tachymètre, d'un compte tours, d'une jauge, de la température moteur, des témoins de base et d'un écran digital central de bonne taille qui affiche entre autres, la fréquence de la radio écoutée, la cartographie du GPS, la précharge du ressort, la hauteur des phares etc.

Dans la partie gauche du carénage, vient se loger tout ce qu'il faut pour piloter la radio, les sorties son (hauts parleurs ou casque) et le système de communication intégré pilote/passager. La partie centrale ne contient rien puisque c'est la place réservée à l'airbag. Dans la partie droite, on trouve les boutons pour régler la hauteur de phare et de la précharge juste au dessus de tout ce qu'il faut pour commander le GPS. Attention à ne pas trop quitter la route des yeux avec tous ces boutons placés bas.

Au guidon, les boutons sont répartis sur les deux commodos et au centre, au dessus du T. Le commodo de gauche permet de changer la station de radio, le volume sonore ou encore le zoom du GPS. Au centre, on règle les poignées chauffantes (6 niveaux disponibles) et le siège chauffant pour le pilote. A droite, c'est le cruise control.

Le confort du pilote est de premier ordre avec un siège digne d'un fauteuil de salon qui procure une assise très naturelle et un confort remarquable. Le carénage protège très correctement et la large bulle peut être ajustée de façon manuelle à l'arrêt puisqu'il faut ses deux mains pour le faire. Une rencontre avec la neige à 1200 mètres d'altitude a permis de tester les poignées chauffantes, le siège chauffant et même la ventilation d'air chaud sur les jambes : il n'y a pas à dire, cela est aussi agréable et qu'efficace. Pour la conduite, on apprécie les leviers réglables et le régulateur de vitesse sur autoroute.

Le passager est pour une fois le mieux lotti. Il dispose de larges repose-pieds, d'accoudoirs sur les haut-parleurs arrières (HP en option), de larges poignées s'il venait à trouver qu'il n'est pas assez maintenu par le dossier aussi confortable qu'ergonomique. Son siège et son dossier chauffent et se règlent indépendamment de celui du pilote par un petit potentiomètre sous le haut-parleur arrière gauche.

L'espace de chargement disponible est impressionnant. Le coffre et les valises latérales permettent d'emporter tout ce que l'on veut au sec pour un week-end à deux. Le coffre accueille lors des pauses, deux casques intégraux ainsi que toutes les affaires de pluie. Les valises latérales ne sont pas assez larges pour y laisser un intégral, mais il en manque très peu. Du coup les rangements sont conséquents là aussi.

Pour un petit séjour, on emporte sans problème deux sacs de voyage et toutes les affaires de pluie pour les deux voyageurs. Dans le carénage avant, sous le guidon, un petit rangement qui ne ferme pas à clé permet de laisser ses papiers pour les péages et de brancher un lecteur MP3 sur la prise jack pour écouter sa musique préférée.

Pour éviter de partir avec les valises mal fermées, l'écran au tableau de bord indique celles qui ne le sont pas correctement. L'ouverture manuelle se fait à l'aide de trois manettes dissimulées sous le coffre, un endroit où on trouve également des crochets pour arrimer, par exemple, un sac supplémentaire sur le dessus. Le verrouillage peut se faire par la télécommande ou avec la clé.

La Goldwing malgré son encombrement se manie très facilement dès qu'on roule un peu. La machine se balance très facilement d'un coté à l'autre sans le moindre effort et reste stable dans les grandes courbes sur un bon revêtement. Seul l'important couple nécessite un peu de retenue lors de la remise des gaz en sortie de virage lorsque la route est humide.

La facilité d'usage est déconcertante dès les premiers tours de roues et bien agréable passé l'effet de surprise. Cerise sur le gâteau, la Goldwing dispose d'une marche arrière qui s'enclenche avec un bouton, le moteur en marche et au point mort. Elle s'actionne ensuite avec le bouton de démarreur. Même à deux dans une légère côte, la marche arrière fonctionne très bien et permet des manoeuvres impossibles à réaliser seul.

Bilan essai Honda Goldwing 1800

La Honda Goldwing 1800 est une machine à voyager sans souci avec armes et bagages. Pour peu que le rythme de croisière fasse la part belle au tourisme, la facilité de conduite et le confort font arriver au bout du voyage sans fatigue pour mieux profiter de l'étape.

Le confort, le sentiment de sécurité dégagé et le chargement disponible devraient convaincre les passagers les plus réticents à prendre la route pour des week-end à répétition. Il se pourrait même que les distances deviennent conséquentes et les destinations toujours plus variées... la bougeotte devrait vous gagner rapidement pour abandonner toute idée de week-end devant la télé au profit de week-end à voyager.

Disponible en noir, rouge et argent au prix public de 26500€ (juin 2007)

Photos essai Honda Goldwing 1800

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