Essai Buell XB12X Ulysses

Essai Buell XB12X Ulysses

Par Jean-Michel Lainé le .

Les machines américaines prennent de la hauteur et s'ouvrent à de nouveaux horizons avec cette machine typée gros trail tendance SM king size

Les machines américaines prennent de la hauteur et s'ouvrent à de nouveaux horizons avec la Buell XB12X Ulysses. Typée gros trail routier tendance SM king size, cette machine est un renouveau dans le sport tourisme à l'américaine depuis l'arrêt de la S3. Nous voilà partis à la découverte d'un nouveau concept.

Moteur et boîte
On retrouve toujours au coeur de la machine, ce fameux bicylindre longue course culbuté de 1200cm3 ( 96db à 3300tr/min). Peu avare en sensation, il gagne en souplesse et autorise une conduite qui peut s'étendre de la flânerie au sport de glisse sur petites routes tourmentées là où les XB12 demandaient de façon constante, une conduite plutôt incisive. Sur l'Ulysses, une nouvelle entrée d'air placée au dessus du bouchon du reservoir assure un meilleur refroidissement.

Assez souple jusqu'à 4000tr/min, il distille toute sa vigueur à partir de ce régime jusqu'à 6000tr/min même si la zone rouge permet d'atteindre les 7000. Dans cette plage, les accélérations vives et le couple omniprésent font de cette Buell un véritable outil sur les départementales de nos contrées. Sur les grands axes, l'allonge et la souplesse offrent une vitesse de croisière très honorable.

Point remarquable de cette Ulysses, la boite de vitesse gagne en facilité d'utilisation. Les rapports s'enclenchent facilement, la sélection est facile même si on souhaite jouer souvent de la boîte, ce qui n'est réellement pas utile avec ce Twin.

Fourche, suspension et partie cycle
Erik Buell (le concepteur) souhaitait que cette machine puisse s'aventurer hors des routes goudronnées occasionnellement, la partie cycle est donc conçue dans cet objectif. Le débattement est important et la garde au sol très (trop) grande. En effet, impossible de poser les deux pieds à plat par terre même en mesurant 1m80.

Quelques sessions de roulage sur des chemins carrossables montrent que la machine ne se tire pas mal de l'exercice tant que cela reste roulant et sec. Rouler debout est facile et les appuis sur les repose-pieds sont importants mais lorsque cela se complique ou devient gras, les 100cv et les 190kg de la machine ne sont pas évidents à maîtriser surtout avec un rayon de braquage rikiki qui vient souvent contrarier une manoeuvre de contre braquage lorsque l'arrière s'égare.

Revenons à la civilisation et à la raison sur un beau bitume prometteur de bonheur. Pour attaquer les grands axes, le réglage des suspensions doit être soigné et parfaitement accordé à votre poids sous peine de léger louvoiement lorsque l'on dépasse les limitations de vitesse. Une fois ceci réalisé avec soin, on évolue sur du velours.

Sur les départementales, fourche et suspension travaillent de concert pour assurer un confort incroyable et une tenue de route qui permet de maintenir un rythme infernal même sur un revêtement en mauvais état. Pour le cadre, on retrouve la rigidité que l'on connaissait et appréciait déjà sur ses devancières.

Freinage
Comme sur le reste de la gamme, le freinage est assuré à l'avant par un disque fixé à la jante et un étrier 6 pistons qui ne manque pas de mordant. L'attaque est parfaitement maîtrisable et la puissance facilement dosable, comme sur les autres Buell, en fait.

L'arrière s'est pour sa part montré discret. En combinant, couple moteur et frein avant puissant, on peut freiner fort. Le débattement fait plonger la XB12X sur les freinages puissants. Ce phénomène n'est pas exagéré, on s'y fait très vite et on attrape le levier avec détermination sans appréhension.

Duo
Si la Buell Ulysses est une grande nouveauté à elle seule, sa capacité à rouler en duo l'est aussi. Avec ou sans dossier passager, la large selle est accueillante et confortable. Pas trop haut par rapport au pilote, le passager se tient droit, les jambes idéalement pliées avec les repose-pieds placés assez bas.

Pour bien se tenir, deux poignées de bonne taille et à la forme arrondie offrent une prise en main très facile de part et d'autre de la selle. De quoi attaquer les longs périples sans faiblir et arriver en forme.

Confort
Déjà évoquée, la hauteur de selle surprendra même les plus grands qui sont habitués à avoir pied sur toutes les motos. En revanche, une fois grimpé en selle, ce n'est que du bonheur.

La large selle est ultra confortable et la position au guidon très reposante même si le rythme est élevé, les appuis des avant-bras sur le large guidon étant limités au strict nécessaire. Autre point remarquable, on domine la route de façon inhabituelle. Même sur un grand trail routier, cette sensation très agréable ne se retrouve pas à ce point. En ajoutant le saute vent et le bon accord des suspensions, on se trouve au guidon d'une Buell très confortable même lorsque l'étape du jour s'éternise, que cela soit pour le pilote ou pour son passager.

Coté instrumentation, en dehors d'une petite jauge qui aurait pu donner un caractère encore plus routier à cette machine, le tableau de bord est complet et semblable au reste de la gamme américaine. L'Ulysses est équipée de deux prises allume-cigares, une au tableau de bord et une sous la selle avec un espace assez grand qui permet d'y placer quelques affaires et un téléphone potable par exemple.

Buell bouscule souvent les modèles de conception classique, le porte-paquet n'y a pas échappé. Réglable en 3 positions sans outils, il peut être tour à tour porte-paquet pour un pilote seul, dossier passager ou porte-paquet pour un pilote et son passager.

Replié sur la selle, on peut arrimer solidement ses effets personnels sans abîmer la selle et surtout en rapprochant la charge du centre de gravité. Vertical, sa forme arrondie le transforme en dossier passager. Déplié sur l'arrière, on retrouve un porte-paquet classique à un détail près qui a beaucoup d'importance : sa texture anti-dérapante facilite grandement le maintien des bagages !

Roulage
Buell l'avait dit, cette machine est faite pour tailler la route. Avec un peu plus de 16 litres de carburant et une consommation qui peut tomber à 6 litres au 100 kilomètres sans attaquer comme un sourd tout le temps, les grandes étapes sont accessibles facilement.

Le confort très appréciable sur les portions roulantes pouvait faire craindre une perte de caractère sur les portions ludiques. Même si le duo moteur / boîte a gagné en facilité, il n'y a pas de doute, c'est bien une Buell.

Bien calé entre 4 et 6000tr/min, la méchante moto américaine comme disait la publicité ne rechigne pas à délivrer toute sa saveur au son du gros twin à qui saura tourner la poignée en grand en sortie de courbe. Le couple, la facilité de conduite et la hauteur de selle de cette moto distillent une impression assez unique de survoler la route avec une facilité déconcertante.

Avec un freinage convainquant, une bonne garde au sol et une monte pneumatique tendre, on se prend même au jeu du Supermotard qui glissouille de temps à autre sur une entrée en courbe un peu optimiste laissant de coté la première impression sport-tourisme.

Bilan essai Buell XB12X Ulysses

En gardant le coté sport de la gamme et en ajoutant une bonne dose de confort, Buell propose une machine unique sur le marché. Tour à tour joueuse façon gros SM ou sereine comme un grand Trail routier, cette machine saura offrir une polyvalence sympathique.

Avec le confort de conduite, une bonne autonomie, une courroie qui ne nécessite plus de remplacement planifié, elle est aussi une grande voyageuse surtout en ajoutant les valises latérales et le top case proposés en accessoires.

Pour les gens intéressés par cette machine mais refroidis par la hauteur de selle, Buell propose une selle basse, moins rembourrée mais idéale pour avoir les pieds par terre et ne pas passer à coté de cette machine convaincante.

Prix public conseillé : 12295€ (novembre 2005)

Photos essai Buell XB12X Ulysses

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