Essai Aprilia SXV

Essai Aprilia SXV

Par Jean-Michel Lainé le .

Enduro ou Supermotard, 450 ou 550, le bicylindre italien se décline pour les amateurs de sensations et de caractère sportif

L'Aprilia SXV (Supermotard) ou l'Aprilia RXV (Enduro) sont très proches : le dessin général fin et élancé accentue les larges écopes de réservoir, le bicylindre en V à 77° au volume réduit, le silencieux qui fait office de garde-boue et se sépare en deux petites sorties discrètes en biseau de part et d'autre de l'arrière, le feu à LED si caractéristique ou encore la finition noire, rouge et blanche très dynamique sont autant de points qui rapprochent ces deux versions. La partie cycle s'articule autour du même cadre et des mêmes éléments de suspension qui sont réglables dans tous les sens pour les plus pointilleux. Les amateurs de technologie et de belles pièces remarqueront une partie du cadre et le bras oscillant en aluminium ainsi que la forme particulière du silencieux qui protège l'amortisseur des projections.

L'Aprilia SXV est équipée de jantes de 17 pouces qui accueillent des pneus de 120/70 à l'avant et 180/55 à l'arrière sur la SXV. Pour le freinage, la SXV possède un disque de 320mm à l'avant et un étrier radial pour donner toute la puissance réclamée en Supermotard. A l'arrière, les deux machines ont un disque de 240mm avec un étrier simple piston. Enfin, les rapports de la boîte de vitesse sont légèrement différents : 1ère 13/30 2ème 15/27 3ème 16/23 4ème 20/23 5ème 21/21 pour le SXV.

Les deux déclinaisons de l'Aprilia sont disponibles en deux motorisations : l'Aprilia SXV 450 (449cm3 exactement) et l'Aprilia SXV 550 (549cm3). Il s'agit du même bloc moteur à injection, un bicylindre en V à refroidissement liquide, simple arbre à cames en tête et 4 soupapes en titane par cylindre. Le second possède juste 100cm3 de plus, un écart de volume suffisant pour ajouter plus d'une quinzaine de chevaux à la machine qui s'approche des 70cv en 550 !

Pour l'équipement, le tableau de bord est composé d'un afficheur à cristaux liquides pour la vitesse, le régime moteur, la température moteur, l'heure et les divers totalisateurs kilométriques ainsi que des indicateurs de temps aux tours etc. De chaque coté se situent les témoins de feux de route, clignotants, essence, huile et neutre. Ne cherchez pas le coté pratique en dehors de la béquille très stable même en TT, il n'y en a pas. Ces machines sont des machines de course qu'on peut librement utiliser sur route. L'essai se fait sur le circuit de Karting du Pole Mécanique d'Alès.

Un petit coup sur le démarreur met en route le moteur. La position est dédiée à la performance : la selle haute de 918mm est étroite et longue pour se placer où l'on veut, le cintre du guidon incite à relever les coudes et se montre idéal pour rouler debout dans la partie terre, enfin le frein et le sélecteur tombent parfaitement bien sous les pieds, un tour de piste suffit à se sentir à l'aise au guidon de l'Aprilia.

La masse de la machine parait bien répartie, l'avant est léger sans pour autant se montrer volage, elle répond aux commandements du pilote sans forcer, on se place où l'on souhaite sans que rien ne vienne perturber la trajectoire qu'on avait choisie : il ne reste plus qu'à choisir la bonne et à s'y tenir tours après tours, facile non ? Le bicylindre apporte une facilité de pilotage inconnue sur les monos qui officient généralement en Supermoto. Le couple moteur reste suffisamment efficace en entrée de virage et la relance en sortie est tout simplement étonnante. Même s'il accepte plus facilement les bas régimes, il faudra rester en haut et ne pas hésiter à flirter avec la zone rouge à presque 13000tr/min pour en tirer le meilleur et faire le plein de sensations. En effet, les réglages moteurs contrôlés par électronique favorisent les hauts régimes qui sont les plus utilisés dans cette discipline.

Le 450 se montre docile et efficace en offrant une excellente motricité qui fait merveille dans la partie terre et dans le sinueux avec un dosage facile de la poignée de gaz. Le 550 se montre pour sa part d'une rare vivacité à tel point qu'il n'est pas simple de garder la roue avant au sol en sortie de courbe serrée. L'épingle négociée en première à la sortie de la partie terre avant la grande ligne droite fait s'envoler la roue avant le temps de passer la deuxième voire la troisième vitesse à la volée. Ce style de pilotage n'est certainement pas ce qu'il y a de plus efficace, mais niveau plaisir pour celui qui aime jouer, c'est l'arme absolue.

Coté freinage, on apprécie la facilité d'utilisation du frein avant. Il combine le mordant et une puissance importante sans pour autant être brutal, le tout avec un ou deux doigts. Freiner fort est un exercice simple surtout que le couple moteur est là pour aider la manoeuvre. Le frein arrière est lui aussi très correct même si sur circuit son usage est rare.

Bilan essai Aprilia SXV

Aprilia met un pied dans le Supermotard avec l'Aprilia SXV 450 et l'Aprilia SXV 550 qui sont de véritables machines de courses proposées à tout le monde. Cette machine n'est pas une machine qui parait performante, elle l'est réellement. Si vous cherchez un Supermotard pour un usage quotidien et profiter d'une sortie dominicale en couple, ce n'est sans doute pas le bon choix, en revanche si vous souhaitez vous faire catapulter d'un virage à l'autre en montagne et placer des freinages d'outre tombe, alors optez pour la SXV en version king size : 550 ! Pour ceux qui hésitent entre les deux cylindrées ou que la raison rappelle encore un peu, nous ne saurions trop vous conseiller d'essayer les 450 et 550. Si rien ne les différencie en dehors de quelques centimètres cubes, le pilotage est vraiment différent et les sensations aussi.

Prix public : SXV 450 9399€ - SXV 550 9699€ (février 2007)

Photos essai Aprilia SXV

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