Essai Derbi Terra 125

Essai Derbi Terra 125

Par Jean-Michel Lainé le .

La Terra 125 est un trail routier, une catégorie qui a le vent en poupe en ce moment y compris dans les petites cylindrées

Avec la Mulhacén 125, est arrivée sur le marché la Terra 125. Cette Derbi est un trail routier, une catégorie qui a le vent en poupe en ce moment y compris dans les petites cylindrées. Comme la Mulhacén, la Terra est équipée du tout nouveau moteur 125 de la marque espagnole.

La Terra est emmenée par un monocylindre 4 temps de 125cm3 à quatre soupapes, double arbre à cames en tête et refroidissement liquide. Un moteur bien moderne respectueux de la norme Euro3 et qui délivre 15 chevaux à la machine à condition de rester en haut régime, cette puissance maximale étant disponible à près de 9500tr/min pour un régime maximal autorisé de 10000tr/min.

La position de conduite et la forme du carénage donne la sensation d'être au guidon d'une machine de plus forte cylindrée. En milieu urbain, la prise en main est immédiate, le moteur disponible à partir de 4500tr/min offre une souplesse agréable et est capable de reprises correctes si on reste au-delà de ce régime. Le grand compte-tours est immanquable, un rapide coup d'oeil permet de s'assurer qu'on est dans la bonne plage d'utilisation.

Une fois sorti de la ville, la Terra est capable de nous transporter à un peu plus de 120km/h en vitesse de pointe et de tenir une vitesse de croisière correcte en dehors des grands axes. La sonorité émise par l'échappement est présente sans excès (92db).

Comme la Mulhacén, la Terra est équipée à l'avant d'un simple disque de 290mm et à l'arrière d'un disque de 220mm. L'arrière est puissant et pas facilement dosable, l'avant en revanche convient très bien à cette 125 de grande randonnée et se montre efficace.

La machine est suspendue par une fourche classique de 37mm et un mono amortisseur à l'arrière réglable en précontrainte. Le tout est efficace sur une route avec un revêtement correct. Avec des débattements avant et arrière de 150mm, des roues de 18 pouces à l'avant et 17 pouces à l'arrière et ses pneus mixtes, la Terra est plus à l'aise si on ne s'aventure pas sur les chemins.

Si on est au guidon d'un trail, celui-ci reste routier. Une petite escapade en dehors du bitume se fait sans souci mais avec vigilance et à une allure modérée. Pour tous ceux qui ne peuvent se passer de rouler quand il n'y a plus de goudron, la Terra existe aussi en version Adventure.

Sur la route, la Terra est donc présentée comme une machine à voyager destinée à la grande randonnée même si on ne possède pas de permis moto. Cette tâche lui va bien. L'assise est très correcte et la protection du buste et de la tête est efficace. Pour voyager plus loin, Derbi a porté la capacité du réservoir à 12 litres qui permettent de passer très facilement les 200km d'autonomie.

La Terra peut facilement faire partager les joies du voyage à un passager qui trouve une selle de bonne taille, des repose-pieds correctement placés et des poignées de part et d'autre du porte paquet. Celui-ci peut accueillir un sac mais aussi un top case sans problème.

Le tableau de bord bien lisible apporte tout un ensemble de fonctions plus ou moins utiles. A droite du compte-tours à aiguille, un afficheur digital donne accès à un totalisateur, un compteur partiel, la vitesse instantanée et moyenne, l'heure etc. On trouve un temps au tour qui aurait sans doute gagné à être remplacé par un affichage de l'autonomie restante, plus utile sur ce genre de machine.

En route, avec l'autonomie et le confort général qu'elle offre, la Terra ne donne pas envie de faire une pause mais plutôt d'aller toujours un peu plus loin. Facile à prendre en main, les kilomètres défilent sans y prendre garde et les escapades ont tôt fait de se transformer en petit voyage. L'idée que l'on se fait de la machine posée sur sa béquille se confirme une fois en selle. Seule, la nécessité de rester en haut régime oblige à se concentrer sur le pilotage plus que sur le paysage si on souhaite maintenir un rythme correct.

La garde au sol de la Terra permet d'emprunter des chemins roulants sans encombre en prenant soin de modérer son enthousiasme en raison des points évoqués précédemment. Une fois ces données assimilées, de nombreux chemins s'ouvrent au pilote qui souhaite s'aventurer un peu hors des axes routiers.

Bilan essai Derbi Terra 125

Point important sur cette Derbi Terra : le design. Si elle donne l'impression au guidon d'être sur une machine de plus forte cylindrée, elle emprunte aussi son style à la catégorie des trails routiers plus qu'à celle des trails tout-terrain. L'habillage du réservoir, la tête de fourche et le long garde-boue lui donne un bel aspect qui n'aimera certainement pas beaucoup une chute en tout-terrain. Pour cet usage, un sabot de protection est là pour épargner le moteur de quelques mauvaises rencontres.

Par contre, le contraste des couleurs avec le noir du cadre, du bloc compteur, du saute vent, de la selle, du ras de roue avant et des ouïes du réservoir donne une fière allure à la machine espagnole et renforce les volumes de la Terra. Tout ceci dégage une sensation de confiance et rassurera sans doute le novice ou l'automobiliste qui profite de l'équivalence du permis auto pour partir au guidon d'une machine raisonnable et qui donne envie de partir en balade.

Disponible au tarif de 3899€ (novembre 2007)

Photos essai Derbi Terra 125

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