Essai BMW R 1200 GS

Essai BMW R 1200 GS

Par Jean-Michel Lainé le .

La machine à tout faire vite et bien, seul ou à deux, chargé ou non, sur route ou sur terre, la R 1200 GS se joue de tout

La GS demeure au fil des ans une valeur sûre pour les amateurs de tour du monde ou plus simplement, de grandes balades le temps d'un week-end ou des vacances. La dernière version du gros trail allemand est doté du célèbre flat qui cube maintenant 1200cm3 et d'un dessin plus dynamique que ses prédécesseurs sans pour autant oublier tout ce qui fait son succès.

Posée sur sa béquille centrale, la BMW R 1200 GS impose son gabarit par sa hauteur importante, le volume de son moteur et de son réservoir ainsi que par son large guidon surmonté d'un saute vent très droit. Une fois en selle, l'ensemble réservoir et tableau de bord ne semble pas si imposant que cela, seul l'éloignement du tableau de bord et l'écartement des bras nous rappellent que nous sommes au guidon d'une machine de taille respectable.

Une petite pression sur le champignon du démarreur et le bi-cylindre à plat se met en route. La sonorité sourde et feutrée reste discrète au ralenti et lors des montées en régime, seuls les rétrogradages rapides en entrée de virages donnent de la voix au silencieux (, 89db à 3500tr/min).

C'est entre 3000 et 7000 tours par minute que le moteur donne le meilleur de lui-même en offrant une excellente disponibilité en raison de son couple important. Les reprises sont franches à la moindre rotation de la poignée et le frein moteur évite l'utilisation des freins tant que la conduite reste coulée. Capable de reprendre dès 2000tr/min même sur le dernier rapport, l'allonge offerte permet facilement de rouler à un bon rythme sans changer tout le temps de rapport, l'efficacité est constante quel que soit le profil de la route.

La boîte de vitesse est ferme mais précise. Pour une conduite plus sportive, les vitesses peuvent être changées rapidement si on le souhaite d'autant que l'embrayage souple ne fatigue pas l'avant bras. Pour faire du tourisme l'important couple du moteur évite d'abuser de la sélection : une fois le bon rapport sélectionné, on se contente d'ajuster le régime moteur en fonction du relief et de l'envie. La relance en sortie de courbe tout comme la décélération ne nécessitent pas de descendre un rapport, au final, la boîte de vitesse est peu sollicitée.

Même en étant haute et imposante, la R 1200 GS peut s'enorgueillir d'une excellente tenue de route. Sur les grands axes à vitesse soutenue, la machine reste imperturbable même sur les déformations de la chaussée et sur les petites routes. En plaine ou en montagne, la stabilité et la maniabilité font des merveilles. Les kilomètres défilent en toute quiétude quel que soit le revêtement. Destinée à être chargée comme un baudet, on apprécie sur le coté droit la grosse molette de réglage de pré-charge de la suspension qui peut donc s'ajuster d'un tour de main.

Une petite escapade sur la terre confirme également les aptitudes tout-terrain de l'allemande. Bien sûr, on n'ira pas prendre le départ d'un enduro avec, mais rouler sur les chemins ne pose pas de souci particulier à cette moto, le centre de gravité est bas et les appuis sur les repose-pieds et le large guidon très satisfaisants. La fourche et l'amortisseur avalent toutes les déformations du terrain et le fait que la moto ne plonge pas sur les freinages est réellement sécurisant. Seule la monte de pneumatique ne conviendra sans doute pas à un usage exclusivement off road surtout sur un terrain gras.

Le freinage est aussi facile qu'il est puissant. Freiner fort n'est pas un problème surtout que la puissance reste parfaitement dosable sur toute la course du levier. Pour une utilisation mixte, bitume ou terre, l'ABS peut être débrayé par un bouton sur le commodo gauche. Le frein arrière est du même acabit, c'est à dire qu'il se dose facilement et qu'il dispose d'une course suffisante pour pouvoir être dosé avec précision.

Outre ses qualités dynamiques qui font totalement oublier ses dimensions, la GS est aussi une machine qui fournit de nombreuses petites choses pour faciliter le voyage. Pour le confort, on note les poignées chauffantes, la selle du pilote réglable en 2 positions ainsi qu'un saute vent qui s'ajuste en hauteur avec deux molettes de part et d'autre de l'écran qui s'utilisent sans outil, même sans quitter ses gants.

Le tableau de bord parfaitement lisible accueille un tachymètre et un compte-tours à aiguilles ainsi qu'un ordinateur de bord avec de nombreuses fonctions sélectionnables sans lâcher le guidon : vitesse moyenne, consommation moyenne, température extérieure, pression des pneus avant et arrière, kilomètres restant jusqu'au prochain plein de carburant, pendule, compteur journalier, rapport engagé, etc... Une prise allume cigare pour recharger son téléphone portable ou utiliser un appareil électrique en 12V est placée à gauche sous la selle du pilote.

Le R 1200 GS se présente comme une machine à rouler. Une fois en selle, les kilomètres défilent sans fatigue même sur des routes pas toujours en bon état. La position des bras et des jambes est naturelle et la protection offerte par le saute vent est très correcte d'autant que son inclinaison est réglable pour mieux s'adapter à la taille du pilote. Les protège-mains font de très bons déflecteurs face aux intempéries et aux insectes. Seule la selle étroite peut se révélée un peu délicate sur des étapes qui dépassent 500km, en revanche elle facilite grandement le maniement de la machine à faible allure ou pour poser un pied, voire les deux, à l'arrêt.

Le passager n'est pas oublié. Sa position est proche de celle qu'on a sur une chaise, les jambes ne sont donc pas pliées exagérément et l'assise large assure un bon confort qui se maintient dans la durée. De plus, le porte paquet offre deux poignées pour se maintenir correctement et pouvoir varier la position des mains.

La capacité de chargement est tout bonnement impressionnante. Des valises carrées peuvent être fixées pour emporter toutes ses affaires et le porte paquet permet de fixer tout un tas de choses en complément. Dans le cas où le voyage se fait seul sur la moto, la selle passager peut être enlevée au profit d'une importante surface plane pour accueillir ses bagages.

Les plus de ce trail BMW sont sans doute d'être capable de transporter un chargement important sans rien perdre de ses capacités dynamiques mais aussi de pouvoir sortir du bitume sans crainte puisque la machine le fait bien : rouler debout sur les repose-pieds est totalement naturel à son guidon. Seul ou à deux, avec des bagages ou non, la tenue de route reste irréprochable. La moto garde un comportement constant et le moteur distille toujours autant de vigueur que cela soit pour doubler ou pour se relancer à la sortie d'un virage serré.

Bilan essai BMW R 1200 GS

Quel que soit le chargement, on apprécie de garder une machine facile à piloter avec un maniement très aisé et la possibilité de conduire sur des centaines de kilomètres sans accumuler trop de fatigue. Avec une consommation qui peut facilement tomber à 5.5 litres aux cent, les longues balades devraient rapidement devenir le lot quotidien de son pilote, à moins que les voyages au long cours sur les chemins de traverse ne le tentent.

Au final, force est de constater que les machines capables de combiner le confort du pilote comme du passager, une capacité de chargement aussi importante, une aptitude au tout-terrain correcte, un excellent comportement routier et un pilotage facile ne sont pas légion, on peut même affirmer sans trop s'avancer que la BMW R1200GS est la seule à pouvoir se vanter de posséder toutes ces qualités.

Disponible en jaune, rouge, noir ou gris au tarif de 13300€ (avril 2007)

Photos essai BMW R 1200 GS

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