Essai Aprilia RXV

Essai Aprilia RXV

Par Jean-Michel Lainé le .

Nouveau design, une fiabilité améliorée, un gain de poids de 4kg, un changement de mapping au guidon... voici la gamme 2008

Après une première incursion dans le monde du tout-terrain moderne en introduisant les RXV 4.5 et 5.5 il y a peu, Aprilia revoit sa copie avec de petits changements épars pour améliorer sa bête de course. Pour cette saison 2007 qui s'est achevée en France mi septembre, Stefan Merriman termine 5ème et Nicolas Paganon 11ème en E2. Nous voici sur une spéciale du championnat du monde à Noirétable pour essayer la 4.5 et 5.5 en version 2008.

Commençons par ce qui se voit. Au guidon, on trouve sur la gauche un interrupteur semblable à celui qui sert de coupe circuit sauf que celui-ci permet de changer de mapping d'une simple pression et donc de changer le comportement moteur selon les conditions météorologiques et/ou du terrain.

Un guidon Magura sans barre, un nouveau design et des coloris plus agressifs viendront combler les esthètes tout comme la nouvelle plaque phare et la nouvelle bavette arrière qui accueille un nouveau feu à LED plus fin et plus discret. Le tableau de bord est un simple afficheur digital avec de petits témoins placés juste au dessus.

L'interrupteur de mise en route est dissimulé derrière l'ouïe de radiateur gauche. Une pression permet à la pompe de s'initialiser. Le démarreur actionné, la machine se met en route et laisse échapper la sonorité si spécifique du bicylindre par l'échappement Arrow livré en standard .

Parmi les modifications imperceptibles à l'arrêt, on note qu'Aprilia a allégé sa machine de 4kg en travaillant sur la simplification du faisceau électrique, l'allègement de la paque phare de l'optique comme celui de la bavette arrière avec le petit feu à LED, le tableau de bord réduit à sa plus simple expression, le guidon plus léger etc. Ce ne sont donc pas de gros changements, mais un ensemble de petites modifications qui aboutissent au final à gagner ces précieux kilos.

La marque italienne s'est également penchée sur la fiabilité en simplifiant le faisceau électrique - c'est toujours bon pour les amateurs de bourbiers et traversées de gués, et en améliorant diverses petites choses dont l'embrayage soumis à rude épreuve dans les spéciales extrêmes qui se multiplient sur les enduros. Au final, les interventions sont préconisées toutes les 75 heures contre 45 auparavant.

Une fois en selle, sa béquille qui se replie automatiquement, la machine ne semble pas aussi grande que l'on pouvait l'imaginer. Aprilia a changé le dessin du réservoir et la forme de la selle pour faciliter les mouvements du pilote. Il est vrai que la selle (rouge cette année) bien arrondie sur les cotés et bien plane sur sa longueur, a laissé une totale liberté de mouvement. Sa largeur et une certaine fermeté assurent également de bien tenir la machine avec les cuisses. Sur l'avant, une petite pochette transparente est destinée à la fiche de pointage.

On prend tour à tour le guidon de la 4.5 (449cm3) et de la 5.5 (549cm3). Le twin se caractérise toujours par une grande souplesse qui lui permet de reprendre très bas et de bénéficier d'une excellente allonge, en comparaison avec un mono de cylindrée égale. Ceci peut économiser un changement de rapport entre deux virages serrés sur cette spéciale en prairie par exemple.

La pression sur le bouton du bout du pouce gauche sans lâcher le guidon, change le mapping sensiblement. Le mode hard (pour obtenir la pleine puissance) donne le caractère que l'on connaissait sur les précédentes versions. Le 550 déleste facilement l'avant à condition de tourner en grand le caoutchouc droit et que l'adhérence soit présente. Il est toutefois remarquable que ce délestage est beaucoup moins présent que sur un mono de même cylindrée. Le 450 gomme encore plus la violence que l'on pourrait attendre, pour mettre l'accent sur la souplesse et par conséquent la motricité avec de bons appuis.

Pour favoriser davantage l'adhérence, on peut passer en mode soft. Sur la spéciale rapide utilisée pour cet essai, ce mode là n'est sans doute pas le meilleur sur la RXV 450. Une montée de talus bien raide au ralenti arrive tout de même à convaincre du bien fondé de ce mode qui ne donne pas un coup de gaz plus haut que l'autre même si la rotation de la poignée est irrégulière. Sans doute ce mode trouvera-t-il toute son utilité dans des zones beaucoup plus techniques.

Pour un niveau moyen (qui est le mien), la RXV 5.5 en mode Soft s'est avérée la plus efficace. La raison est toute simple, le mode soft prévient de toute violence qui pourrait surprendre dès que l'adhérence est là et le moteur 550 possède une grande allonge qui peut nous propulser jusqu'au prochain virage sans avoir besoin de monter un rapport. Pour descendre les rapports sans y penser, un anti-dribble très efficace peut être ajouté. Celui testé ne remonte aucun signal dans le levier d'embrayage, on constate juste que la roue arrière conserve son adhérence même en tombant un rapport sans ménagement.

Le 5.5 en mode soft demande juste de s'habituer à amplifier grandement le mouvement du poignet droit si on a besoin d'une réponse plus instantanée pour passer une grosse ornière par exemple. Les appuis importants sur les repose-pieds facilitent grandement la tâche. En effet, le mode soft et la poignée plus progressive apportée au modèle 2008 déconcertent un peu lorsqu'il s'agit de délester la roue avant à l'approche d'un obstacle.

Pour la tenue de cap, la RXV est toujours très sereine sur cette spéciale tracée dans un champ en deux parties, un talus séparant la partie haute de la basse. En haut, un grand virage en descente donne l'occasion de profiter de la linéarité du 550 en mode soft pour maintenir facilement un grand travers à la réaccélération. La fourche comme l'amortisseur sont réglables. A noter, le tarage de ce dernier est changé pour 2008.

Le freinage est puissant et très facile à utiliser d'un doigt à l'avant. L'arrière est pour sa part plus vif et un peu moins aisé à doser en entrée d'un virage serré. Ceci est une question d'habitude, comme le fait d'utiliser un peu plus les freins que sur un gros mono de même cylindrée.

Bilan essai Aprilia RXV

Enfin pour un coté pratique et faciliter l'entretien, on notera un nouveau filtre à air en mousse et un astucieux petit câble sous la selle qui maintiendra le réservoir une fois soulevé.

Les Aprilia RXV 2008 sont conforment aux normes Euro3 et arrivent en concession en octobre 2007. La RXV 4.5 est à 9349€ et la 5.5 à 9649€ avec l'échappement latéral Arrow à utiliser en compétition et un Merriman Replica. Le pot d'origine placé sous le garde boue arrière avec ses deux sorties peut bien entendu être conservé pour un usage hors compétition.

A lire : aprilia-sxv-08.php

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